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Quand on prend des décisions sur un sujet donné, on ne se rend pas souvent bien compte comment on en est arrivé là. Avec ce petit article, je voudrais que vous regardiez les décisions que vous avez prises comme si vous étiez quelqu'un d'autre. C'est un exercice difficile, car on a trop tendance à penser que les décisions qu'on a prises étaient les seules bonnes mesures à prendre dans les circonstances données.
- On se laisse trop tenter par l'ambiance. Avant de prendre des décisions importantes, le client est souvent mené au restaurant. Ayant bien mangé et bien bu, le client est dans une ambiance trop positive pour prendre sereinement des décisions.
Souvent des firmes qui vendent des sites web clef-sur-main attirent les clients avec un petit déjeuner à l'entreprise, et après on établit le contrat.
- On tient trop compte du passé. Quand on se demande si un projet en cours est justifié, on se dit qu'on a déjà fait tellement de frais que ce serait con de le mettre à la poubelle. Or ce n'est pas le passé qui est important, mais le futur. Investisseriez-vous des sommes importantes dans un projet sans avenir? Non? Pourquoi investissez-vous alors dans ce projet (dont une analyse objective démontrerait qu'il n'a aucune chance de succès)?
C'est parce qu'on s'accroche au passé qu'on ne peut pas se libérer de projects entammés. Lors du lancement du projet, il semblait tout à fait réalisable. Or les circonstances ont changé et le projet ne sera plus jamais rentable. Analysez chaque projet en cours comme si c'était un nouveau projet et ne continuez à investir que si vous êtes sûr qu'il sera rentable.
On prend souvent de petites décisions, et les petites décisions s'enchainent au fil des mois et des années. Il est de plus en plus difficile de changer son fusil d'épaule parce qu'on a peur de perdre l'investissement. La peur de perdre nous mêne au point suivant...
- Peur de perdre. La peur de perdre est si importante qu'elle peut nous empêcher d'entrevoir des situations où un gain facile et garanti est possible. Une perte de mille euros (ou d'un million d'euros, c'est selon) fait mal, plus mal que la joie que nous éprouvons quand nous avons réalisé un beau bénéfice. Nous sommes tellement programmés à éviter les pertes que nous ne sommes plus en mesure de prendre des risques calculés. C'est une habitude que les américains ont moins, et c'est ainsi que les produits américains ont envahi l'Europe.
- On se fait avoir par les statistiques, car elles ne peuvent pas prédire l'avenir. Pour un dindon, la vie est une suite de journées positives: bien mangé et bien bu. Un dindon, s'il pouvait faire de la statistique, croirait que sa vie est une suite de journées positives. Et puis vient la semaine de Noël...
- Programmés comme des moutons. Nous sommes programmés comme des moutons de Panurge. Nous faisons ce que le leader dit, nous achetons les actions qui grimpent en bourse, nous mettons dans notre panier de ménagère les produits qui sont présentés aux endroits stratégiques du magasin. En un mot comme en cent: vous tombez dans le piège!
- L'inertie humaine. On se souvient mieux des décisions qu'on a prises, mais on oublie trop facilement les alternatives offertes. Une fois qu'on a pris une décision, on oublie les alternatives. On ferme les yeux sur les nouvelles données du marché parce qu'elles ne correspondent pas à ce qui avait été décidé. Ainsi, on s'enfonce de plus en plus dans la tourmente, et il est de plus en plus difficile de faire marche arrière.
- Quand l'entreprise va mal, c'est la faute au marché, quand cà va bien, c'est parce qu'on est un entrepreneur performant. Mais non, voyons. Si cà va bien, c'est qu'il y a une forte demande, si cà va mal, c'est parce que vous avez foutu le bordel dans l'entreprise.
L'effet net d'un manager d'une entreprise est très limité. Souvent il ne prend pas les bonnes décisions ou se laisse guider par le passé. Un manager se comporte souvent comme un enfant, mais il ne le sait pas.
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