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L'organisation est à plus petite échelle après le mauvais résultat des "Classic Races", les courses avec des motos historiques. Il n'y a plus de caméras à chaque coin de rue et j'ai même pu photographier à deux endroits qui m'étaient interdits les années précédentes. Il y a de nombreux francophones et allemands, surtout parmi les gens qui font la sécurité. Ils sont bien plus sympas que les jeunes de la région, pour qui “befehl ist befehl”, alors même que j'habite dans leur quartier... La météo était désagréable, c'est le moins qu'on puisse dire. Il n'a heureusement pas plu, c'est déjà cela, mais il a fait froid pendant les deux jours. C'est passable protégé du vent par le phare Lange Nelle le samedi (il y a même eu du soleil), mais le dimanche il a fait froid comme en novembre ou mars. Pour me réchauffer entre deux courses, je suis allé visiter les nombreux batiments délabrés du port (je suis un photographe passionné par l'urbex). L'industrie à Ostende est moribonde, et ce ne sont pas des appartements de luxe qui vont produire de l'emploi. Les entreprises travaillaient pour la pêche: matériel pour les navires, entretien des moteurs diesel, réparations, cales sèches,... La plupart des batiments sont à l'abandon depuis environ 10 ans (ce n'est que maintenant qu'on songe à le reconstruction...). Il y a des sans-logis qui habitent dans certains lotissements (le rez-de-chaussée était un atelier et l'étage la maison). Des matelas à même le sol, des sacs-à-dos, des briquets et des bougies, mais pas de piqûres: ce sont des illégaux en partance pour l'Angleterere qui logent ici, pas des drogués (c'est trop isolé du reste du monde). La zone industrielle sera transformée en zone résidentielle comme à Nieuport, mais c'est pas cà qui créera des emplois. On remarque que c'est la crise: de nombreux motards roulent sans réclame, c'est à dire qu'ils paient tous les frais eux-même. Le sponsor principal du Grand Prix précédent (le garage Mercedes) a disparu, le directeur de la course a dû se rabattre sur une vulgaire Opel. Le livret des courses, qui est devenu plus instructif (avec une explication des drapeaux, bien nécessaire à un ignare comme moi) contient surtout de la pub pour des grandes entreprises de construction (l'Organisation Tod et ses filiales, c'est la seule chose qui marche encore). Plus de grand stand d'une entreprise de transport (dont j'ai oublié le nom), plus les moyens! Je recois parfois des remarques sur mes photos, par exemple que je ne photographie qu'un seul motard et qu'ainsi l'effet de la course se perd un peu. Il faut dire que je ne m'y connais pas vraiment, je m'arrange surtout à avoir une photo de chaque couleur de moto. Il arrive que je sois le seul photographe qui ait photographié un motard totalement inconnu, alors que je n'ai aucune photo des favoris. Mais je tiens compte de ces remarques et j'essaie de prendre des photos où on voit mieux la course, de préférence avec plusieurs motards qui essaient de se doubler. Le problème c'est que quand il se doublent, c'est toujours là où je ne peux pas photographier. Je réalise surtout des photos techniquement parfaites, des photos qui peuvent être reprises telles quelles dans une publicité. Tout le monde peut photographier une vue générale. Je suis passé à un Canon 5D Mark III. C'est un appareil haut de gamme, mais qui est très généraliste et donc pas spécifiquement prévu pour les manifestations sportives. Cela marche bien, mais il y a des appareils moins chers qui sont plutot fait pour ce genre de trucs, comme mon appareil précédent le Canon 50D. Avec une optique 70-200 L USM (les célèbres optiques blanches de Canon), le nouveau Canon 5D Mk III n'est pas en mesure de garder la mise au point sur une moto qui se dirige vers moi (ce que mon appareil précédent faisait sans problème). C'est ici que l'expérience vient à point pour utiliser l'appareil au mieux de ses possibilités, par exemple en mettant au point à l'avance sur la distance où je commence à photographier. L'appareil photo ne doit plus mettre au point quand la moto arrive dans le champ. Il ne faut donc pas appuyer à moitié sur le déchencheur avant que le motard ne vienne dans le champ, parce que cela dérègle la mise au point. En général j'ai moins de ratés que les années précédentes. Le capteur plein champ du 5D voit plus large que celui d'un 50D ou 7D. En termes "motographiques", on pourrait comparer le passage d'un 50D à un 5D comme le passage d'une 125 à une 500cc. C'est du matériel de pro, et si tu sais t'en servir, les photos seront au top. L'appareil peut tout faire, si le photographe peut suivre. Et si tu veux prendre de telles photos toi-même? Il te faut un matériel de base minimum, comme en compétition sportive. Un 50D d'occasion fait très bien l'affaire (non, je ne vends pas le mien!). Un 7D est parfait. Le 5D Mark III est un appareil généraliste pour le photographe professionnel, mais il n'est pas spécialisé dans le photographie de compétitions sportives (il peut le faire, mais il faut savoir l'utiliser). L'appareil précédent de cette classe (le 5D Mark II était encore moins adapté pour le sport). Il faut une bonne optique qui va de 50 à 200mm pour un appareil à capteur de taille réduite (70-200 pour un appareil plein champ), cela dépend également des situations. Il faut que la mise au point puisse suivre le motard, autrement il n'est pas possible de travailler en rafale (puisque la distance effective change entre chaque photo). Si nécessaire, il faut faire la mise au point à l'avance sur l'endroit où passera le motard pour aider à la mise au point quand la moto se présentera. Après l'appareil photo, parlons des réglages. Il faut utiliser le mode priorité à l'ouverture, c'est important pour donner une impression de vitesse (le fond qui file derrière la moto), mais pas trop, ou toute l'image a un bougé. Il faudra utiliser un temps de pose entre 1/125 et 1/500. Au dessus de 1/500, il n'y a plus d'impression de vitesse, tout mouvement est figé (on peut utiliser une vitesse supérieure s'il n'est pas possible de suivre la moto de cet endroit). En dessous de 1/125, il y a toujours du flou de bougé, car il faut que ton mouvement soit parfaitement synchrone avec la moto, qu'elle ne s'incline ou ne tourne pas et que la distance entre la moto et le photographe reste parfaitement constante. Plus on augmente le temps de pose, et plus ces règles deviennent contraignantes. Une ouverture moyenne est recommandée pour absorber les petites erreurs de mise au point (par exemple /5.6 ou /8). Laissez champ libre aux valeurs d'ISO, l'appareil va choisir automatiquement le meilleur gain selon les circonstances. On ne voit pas que le gain a changé entre deux photos sur les appareils de bonne qualité (je peux monter à 3200ISO et on ne voit pas la différence avec une valeur plus faible). En plus de l'appareil photo et des réglages sur l'appareil, l'expérience joue un grand rôle. Je commence toujours avec un temps de pose relativement rapide à un endroit, jusqu'à ce que j'ai le mouvement à suivre dans mon corps. Je peux alors abaisser le temps de pose et le motard restera net. Mais il y a des endroits où il faut garder un temps de pose très court (quand le motard se dirige vers toi). Il y avait moins de monde cette année-ci, ce qui me rend le travail plus simple comme photographe. Pour pouvoir suivre correctement un motard qui file, il faut un mouvement ample de tout le corps. Tourner seulement l'appareil photo ne fonctionne pas du tout! |
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