Une carte en relief du Zwin avec écriture braille Le Zwin est aussi large que l'estuaire de l'Escaut Occidental “Finis Terrae” au loin Le canal de dérivation à Cadzand Nieuwvliet Le Sieur Lippens est en train de tout bâtir

Lors de mes séries photographiques d'il y a 10 ans, je mettais toutes les photos que j'avais prises ce jour en ligne. Il s'agit de mes reportages dans le Nord de la France. Je venais d'avoir mon serveur web à moi, avec une capacité de mémoire pratiquement illimitée. Maintenant, je m'informe sur la région et je ne met que quelques photos sur le site. Les photos à elles seules ne sont pas indexées par Google, et le but de tout site web est d'attirer les visiteurs, et cela n'est possible qu'avec du texte. Au plus il y a de visiteurs, au plus la publicité peut rapporter.

Nous commençons notre promenade à Cadzand, près du canal de dérivation qui évacue le trop plein d'eau des Polders. Ce canal de dérivation a été construit en 1870 et le drainage s'effectuait à l'époque avec des écluses qui étaient ouvertes à marée basse et refermées quand la marée montait. Maintenant on utilise une installation de pompage et il y a même un gros moteur diésel pour le cas où il y aurait une panne de courant généralisée. Les Néerlandais n'ont pas oublié les innondations catastrophiques de 1953.

Le Zwin était à l'origine un bras de mer qui s'étendait jusqu'à Bruges et Sluis. Le Zwin s'est rempli de sable au fil des décennies et les deux ports ont perdu leur contact direct avec la mer. Maintenant il faut régulièrement creuser un canal dans le Zwin pour permettre à l'eau de mer d'entrer: l'eau saumatre est un biotope très spécial (Schorre et Slikke).

Il se passe en fait la même chose avec l'Escaut Occidental, qui à tendance à s'envaser. Il faut drager régulièrement pour permettre aux navires marins d'entrer au port d'Anvers. Mais en fin de compte, le sort du port d'Anvers est scellé: les grands navires préfèrent décharger dans un port maritime (comme Zeebruges, Dunkerque ou Rotterdam) plutôt que dans un port situé au milieu du pays, ce qui leur fait perdre une journée au minimum (il faut attendre deux fois la marée favorable).

On voit Monaco-sur-Mer du Zwin. Monaco-sur-Mer, c'est Knokke-le-Zoute où les appartement coûtent plus cher que dans la principauté. On se croirait dans un paradis fiscal, avec des bagnoles qui coûtent plus que ma maison. Et polis, que les gens sont: si je stoppe pour laisser passer des piétons ou pour permettre à quelqu'un de parquer plus aisément, ils n'hésitent pas à pousser ma petite voiture avec leurs gros 4×4. Ils parlent "français" contre les domestiques parce que ca fait plus dikke nek, mais ils sont en fait de Ichtekerke et ne savent qu'éructer des onomatopées si je leur répond en français.

La famille Lippens est fermement aux commandes. Lippens, Prince-régent de la principauté de Knokke. Il en rêve, j'en suis sûr! La famille possède la moitié des terrains de la ville. “Finis Terrae” (littéralement: la fin du monde), les appartements impayables (mais qui ont tous trouvé acquéreur, crise ou pas) sont bien visibles au loin. Les grains de sable coûtent le prix de l'or quand on veut bâtir à Knokke-le-Zoute.

De l'autre coté du Zwin, Cadzand est un petit village agréable. Mais je remarque de nombreuses grues et des chantiers de construction, avec de la réclame pour la Compagnie du Zoute, l'entreprise de Lippens. Shit! Il a tout acheté, ici aussi!

Il y a un petit musée dans les dunes, qui selon l'affiche a été fermé en 2010. Depuis lors, personne n'a fait le ménage et cela se voit de l'extérieur.

Le temps semble s'être arrêté à Cadzand (la première photo date des années 1980). On n'a pas encore construit en hauteur, mais à l'arrière plan se dressent les premières grues...

Et on continue, direction Nieuwvliet. La plage n'est pas une ligne droite, mais se compose de petites baies et de terrains qui sont innondés lors des vives-eaux. Et c'est maintenant que tu remarques l'étroitesse de l'Escaut Occidental: pas vraiment plus large que le Zwin ensablé, puisque de Nieuwvliet tu vois les deux.