Pour pouvoir commander automatiquement les batteries anti-aériennes, il faut un radar très précis. Les antennes dipoles utilisées jusqu'à ce jour n'étaient pas adaptées: il fallait nécessairement passer à une parabole. Tous les radars actuels utiisent une parabole (ou une partie de parabole sur les navires qui ne doivent voir que l'horizon). La rcherche a commencé avant la guerre: les premières versions de radar à parabole utilisaient une parabole de 3m de diamètre. Les installations pouvaient être transportées par camion, ce qui était un avantage, mais le radar n'était pas assez précis pour être utile. L'opérateur devait manuellement rechercher sa cible en recherchant l'écho maximum. Le Würzburg B était en plus équipé d'un détecteur infra-rouge, mais cela ne suffisait pas. Le détecteur IR n'a d'ailleurs plus jamais été utilisé par la suite. L'atmosphère atténue trop fortement les rayons infra rouges et la portée est insuffisante. La première évolution est un système de commutation des lobes (Würzburg C). On utilise une antenne avec deux lobes légèrement décalés, produisant donc deux rayons qui se chevauchent en partie. L'opérateur devait maintenir le signal des deux lobes identique, ce qui signifiait que l'avion se trouvait entre les deux lobes. Ce système permettait un réglage de l'antenne qui tenait compte des conditions de fading (atténuation), le fading influençant de manière identique le signal des deux lobes. Une nouvelle évolution est une antenne rotative dans la parabole, qui va produire un rayon légèrement décentré (Würzburg D). La parabole produit ainsi un rayon tournant qui se recoupe au centre (balayage conique). La rotation est de 25 tours/seconde. Si la cible se trouve d'un coté, le signal reçu va varier à une fréquence de 25Hz. On dirige alors la parabole pour avoir un signal le plus constant, ce qui indique que la cible se trouve au milieu de la parabole. La précision n'est pas encore suffisante pour guider les canons anti-aériens. Pour augmenter la précision, il faut soit passer à des fréquences plus élevées (ce que les allemands ne peuvent pas faire), soit agrandir la parabole. Nous obtenons alors la version la plus aboutie du système, le Würzburg Riese (géant) avec une parabole de 7.4m. L'émetteur plus puissant permet une portée de 70km et la précision est amplement suffisante pour commander les canons de DCA (Flak). Il n'est plus possible de transporter le système par camion, le transport se fait par chemin de fer. Les canons de DCA sont couplés électriquement au radar et sont dirigés vers la même direction. On utilise un moteur-générateur de type Ward-Léonard (environ la même technologie sera utilisée par les américains). Un certains nombre de radars de type Würzburg avaient également l'électronique et le dipole d'un radar Freya. Quand la fréquence plus basse du Freya est utilisé, l'angle d'ouverture est grand et le radar peut détecter les avions dans un grand champ d'action. Quand op passe à la fréquence plus élevée du Würzburg (540MHz) l'angle d'ouverture devient 0.2°. Le radar allemand pouvait facilement être contré par des avions lancant des bandes métalliques, produisant de fausses réflections et brouillant toute l'image. Les allemands on vite installé un détecteur doppler qui se compose d'un filtre à bande étroite, éliminant la fréquence d'émission. Il ne restait alors plus que l'image des avions, qui bougent à grande vitesse et produisent l'effet doppler (changement de fréquence). Le raid sur l'installation de radar à Bruneval en France (operation Biting) a montré que les installations allemandes étaient bien construites avec des éléments standardisés sous forme de modules qui pouvaient rapidement être échangés pour une réparation ou une msie à jour (par exemple l'adjonction d'un oscillateur stable pour commander le filtre doppler). Par contre, la technologie utilisée était basée sur la technique d'avant guerre. Il n'était pas possible de changer rapidement la fréquence du radar (cela demande plusieurs heures) Le balayage conique peut facilement être mis à mal par des avions qui renvoyent le signal émis, mais en augmentant la puissance quand le signal reçu est le plus faible. Le récepteur recoit ainsi un signal qui est plus fort quand le lobe est dirigé du mauvais coté, produisant un guidage erroné du radar. Le radar dont nous voyons les photos a été pris aux allemands lors de la libération de la Belgique. La construction était si parfaite que les radars ont continué leur existance, mais maintenant pour des buts plus pacifiques, notament la radio-astronomie. De nombreux radars Würzburg Riese ont ainsi été utilisés dans différents pays. Ce radar a été utilisé à l'observatoire royal à Humain, entre Marche-en-Famenne et Rochefort. Il n'y a que l'électronique qui a été remplacée pour pouvoir travailler à de plus hautes fréquences. Ce radar est unique car il dispose encore de son essieu de train: tous les autres radars de de type ont été fixés au sol après la guerre. Quand l'observatoire royal n'a plus eu besoin du radar, celui-ci a été offert au musée de l'Atlamtikwall à Raverside. Le radar est exposé le long de la route principale. La dernière photo a été prise juste après la guerre. les deux antennes au dessus de la parabole servent à l'identification ami ou ennemi (IFF: Identification Friend or Foe). Les avions allemands qui étaient balayés par le radar renvoyaient un signal modulé, signalant à l'opérateur qu'il s'agissait d'un avion ami. Mais les alliés ont rapidement déjoué le système, le rendant peu effectif. L'identification des avions (et même des navires) est toujours utilisée à présent. Chaque avion (militaire ou civil) doit avoir deux balises à bord (transponders) qui doivent répondre à une demande d'identification. Les fréquences sont fixées internationalement et sont indépendantes de la fréquence du radar. C'est pour cela que les radar d'identification sont appellés radars secondaires. Le balayage conique produit un signal variable si l'avion ne se trouve pas parfaitement dans la ligne de mire (voir image en bas de page). L'image d'oscilloscope est une image de type A qui indique par un pic la réflection sur la cible. Ce type de radar poursuite est encore utilisé actuellement, souvent sous forme d'une version adaptée (radar monopulse).
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