Cette page fait suite à la première page consacrée au musée du radar à Douvres-la-Délivrande. Si google vous a envoyé sur cette page, commencez plutôt par la première page.
C'était le monde à l'envers avant la guerre: les scientifiques montraient aux militaires (pour la plupart très réticents) ce qui était possible en matière de détection de navires et d'avions et les militaires devaient faire avec. Ce n'est que pendant la guerre que les militaires ont repris le dessus avec un cahier de charge et des procédures à suivre.
Le musée contient des miniatures des radars utilisés. Le Freya utilise une fréquence de 250MHz (longueur d'onde de 1.2m) avec une puissance de 20kW. La fréquence de répétition est de 500Hz et la portée d'environ 120km.
La fréquence utilisée est importante, car plus elle est élevée, plus la longueur d'onde est petite, ce qui permet d'utiliser des antennes plus petites (pour obtenir la même précision) ou utiliser les mêmes antennes et avoir une précision accrue. Si la fréquence est suffisamment élevée, on peut même passer à une parabole qui a de meilleures caractéristiques (meilleure concentration du rayon, et donc moins de pertes avec la distance).
Le radar envoie des impulsions et mesure l'écho. La fréquence de répétition détermine la portée du radar. Si la fréquence est trop élevée, l'écho est noyé dans l'impulsion suivante.
Le radar Freya avait une commutation de lobes, permettant à l'opérateur de déterminer l'azimuth de la cible avec une précision de 0.1° (qui n'était pas exploitée en pratique).
Le Würzburg (sur cette page photos du radar à Raversijde) était un radar permettant de suivre automatiquement une cible désignée. Il travaille sur une fréquence de 560MHz (60cm) avec une puissance de 8kW. La fréquence de répétition est de 1875Hz et la portée de 70km au maximum.
Ce radar a eu plusieurs versions, d'abord une version transportable dans une remorque, mais très peu précise. Puis on a ajouté le balayage conique (qui permet le suivi automatique de la cible) et pour avoir une précision accrue on a utilisé des paraboles plus grandes.
Les paraboles ont été fort recherchées après la guerre, on les a par exemple utilisées dans les radio-télescopes. Les paraboles qu'on trouve maintenant, ce sont pratiquement toutes des paraboles d'origine qui ont été utilisées pour la recheche scientifique.
Le troisième radar est le Wasserman qui utilise la même électronique que le Freya, mais avec une fréquence plus basse et une puissance accrue: 120 à 150MHz, 100kW et une portée maximale de 300km. La puissance d'émission plus élevée était obtenue par la concentration de l'onde en un faisceau plus étroit. Tous les radars pouvaient être équipés d'un détecteur IFF (identification friend or foe).
Le radar américain équivalent au Freya est le SCR-268 (Signal Corps Radio). Il utilise une fréquence de 205MHz et a une portée d'environ 35km, la puissance de pointe est de 50kW. La portée est en fait limitée par la fréquence de répétition de 4094Hz, pas par la puissance du radar. Pour une cible plus éloignée le signal en retour est noyé par l'impulsion suivante envoyée par le radar.
Ce radar a détecté à l'avance l'attaque sur Pearl Harbor, mais les officiers n'ont pas prêté attention et la guarnison n'a pas été prévenue de l'attaque imminente.
Ce radar a été remplace par le SCR-584 utilisant un magnétron travaillant à une fréquence plus élevée de 3GHz (longueur d'onde de 10cm) permettant d'utiliser une parabole ce qui garantit une précision accrue en comparaison des antennes en forme de plateau de barbecue géant.
Un afficheur pour radar Würzburg. L'écran à gauche indique la distance, il s'agit d'un affichage de type J. Le second afficheur indique l'azimuth. Il y a encore un troisieme écran d'oscilloscope pour indique l'élévation, il se trouve à gauche du grand écran mais n'a semble-t-il pas été récupéré.
Les bases de radar allemandes dans la région. Il y avait des radars de l'aviation pour guider les escadrilles de chasse vers les avions alliés et les radars de la marine, situés plus près des côtes pour controler la navigation dans la Manche.
Un (petit) officier belge controle le tobrouck du bunker. A l'arrière plan le Würzburg du site. Le troisième type de bunker où étaient installé le générateur ne peut pas être visité.
Au fond du terrain une remorque contenant probablement un second radar SCR-584, le radar qui a utilisé pour la première fois le magnétron. Quand il n'était pas en opération, la parabole du radar pouvait être rentrée dans la remorque.
L'intérieur de la remorque de radar située à l'entrée du musée. Si l'ensemble ressemble au radar américain, celui-ci a déjà été modifié pour commander un canon. La différence se remarque au pupitre de commande qui est totalement différent du pupitre américain.
L'influence américaine est bien présente, avec l'alimentation électrique qui doit se faire en 115V 400Hz (voir panneau de fusibles en haut à gauche). Cette fréquence élevée a été utilisée pour la première fois dans les avions, car elle permettait des alternateurs, des transformateurs et des moteurs plus petits, ce qui était important dans les avions qui avaient de plus en plus de matériel embarqué.
Par après la tension de 115V et 400Hz sera utilisée par tous les appareillages OTAN, non seulement dans les avions, mais aussi dans les installations au sol et en mer.
Le piédestal et la parabole du radar SCR-584.
Et puis une petite promenade sur la plage de Ouistreham pour terminer la visite en Normandie.
Mais lisez également la partie consacrée au
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