Root » Serveurs » Photoreportages » Guerres » Electronique » Radar » Musée du radar » Distelfink
Base de radar allemande
Douvres-la-Délivrande
Radar (II)
-

-

La base de radar allemande
à Douvres-la-Délivrande,
le débarquement allié et
les nombreux scientifiques français qui ont découvert et offert le radar au monde entier

Une visite qui était prévue de longue date, après ma visite en Normandie où je n'ai pu visiter que le Grand Bunker, tout le restant étant fermé.

Il y avait de nombreuses bases de radar dans la France occupée, c'est la ligne Kammhuber, un réseau continu de stations de radar qui s'étendait du Danemark à la France. Tous les avions attaquant l'Allemagne étaient détectés bien avant de survoler les terres.

La station de radar allemande est basée sur trois types de radar: le radar Wasserman, un radar à longue portée qui peut détecter les avions alliés qui décollent en Grande Bretagne, le radar Freya plus petit qui avait une portée moindre mais qui était plus facile à mettre en œuvre et puis le radar Würzburg, un radar de poursuite, qui pouvait suivre automatiquement les avions.



Plan de la base de radar. Le musée n'a reçu qu'un petit bout de terrain de Distelfink, le nom donné à la station de radar. il faut dire que les allemands avaient des arguments plus convaincants pour assurer leurs besoins d'espace vital.



On voit d'abord à l'entrée du musée Distelfink un radar anonyme, sûrement pas un radar allemand.



Il y avait trois types de bunkers importants sur le site de Distelfink: un type de bunker d'habitation, un bunker technique pour le groupe électrogène et un bunker de commandement pour suivre les avions et communiquer avec les escadrilles d'avions. La base de radar faisait partie de la Luftwaffe.



Pendant la première guerre mondiale et au début de la seconde guerre mondiale les armées étaient obligées d'utiliser des aérophones. La localisation des avions se faisait grâce à d'énormes pavillons qui pouvaient être tournés et qui pouvaient déterminer approximativement l'élévation et l'azimut des avions.

Le texte n'est pas tout à fait correct: les britanniques avaient déjà une chaine de radar au début de la guerre (Chain Home) et les allemands utilisaient le Freya et le Würzburg. Qui est ce qui reste? Ben les français qui n'avaient pas de radar standardisé opérationnel ("veel blabla en weinig boemboem" comme on dit chez nous). L'aérophone, c'est pour eux.

On va voir plus loin que le musée implémente la thèse "la France est le nombril du monde". Si la France n'avait pas de radar opérationnel au début de la guerre, ben il est évident que les autres pays n'en ont pas non plus.



Le placement des stations de radar britanniques avant le début de la guerre (la preuve que le texte ci-dessus n'est pas correct). Pendant la guerre les britanniques ajouteront un second type de radar, Chain Home Low. Ce sont des radars qui travaillent à une fréquence assez basse, les antennes sont fixes (les premières antennes provenaient des émetteurs de télévision et l'émission se faisait sur la fréquence de l'émetteur de télévision). C'était ce qui pouvait être réalisé le plus rapidement possible avec les moyens disponibles pour protéger la Grande Bretagne.

A part cette image on ne parle pas du radar anglais dans le musée. Poutant ce radar atypique a permi de gagner la bataille d'Angleterre.



Très interessant également, une armoire pleine de brol. A elle seule elle vaut le déplacement: les frais de péage, le carburant, l'excès de vitesse à Calais et le prix de l'entrée.



Maquette de la construction du bunker de commandement. Si les photos ne sont pas chronologiques, c'est que les photos sont dans l'ordre de la visite.



Ce qu'on trouve vraiment dans tous les musées, c'est des trucs militaires: des ustensiles de cuisine, des armes blanches. C'est comme si tu n'as jamais été dans un musée de la seconde guerre mondiale et que tu dois être informé au plus vite de la vie de militaire. Ce sont généralement des babioles de peu de valeur, ramassées dans la région.



Ce qui ne peut jamais manquer non plus, c'est une représentation de la vie dans un bureau du bunker. Tous les musées qui se respectent ont une telle salle. Les musées mieux achalandés ont une machine Enigma, un hellschreiber, un teletype, un émetteur-récepteur et une photo du Fuhrer (comme au musée du mur de l'Atlantique à Raversijde). Ici ils ont dû se rabattre sur un téléphone de campagne.



Mais voici que cela devient interessant: la salle de conduite s'étend sur deux étages, avec en dessous des projecteurs qui envoient un rayon lumineux sur la table de présentation translucide (et non pas transparente comme indiqué dans le texte). A coté il y a la salle de communication des controleurs aériens. La station de radar est également en communication avec les autres stations radar et l'état major.



Les radars Würzburg pouvaient suivre les avions. L'opérateur du radar devaient d'abord caler le radar sur un avion de l'escadrille à suivre et ensuite le radar prenait automatiquement le relais (radar de poursuite). Vers la fin de la guerre le Würzburg Riese pouvait également diriger automatiquement les canons de la DCA.



Il fallait en pratique deux radars: un radar suivait l'assaillant (donc une escadrille alliée) et un second radar était utilisé pour diriger les chasseurs de nuit allemands vers les alliés. Ce n'était pas très efficace, mais les radars à balayage électroniques n'existaient pas encore (ces radars pouvant suivre plusieurs cibles à la fois). Les allemands ont développé le radar à balayage électronique, mais n'ont plus eu le temps de les déployer.

Le Würzburg n'est même pas monté, la parabole est simplement déposée devant le socle. Merde quoi, si vous voulez voir un radar en bon état, allez à Raversijde.



Une construction très peu convaincante devant représenter un radar Wasserman ou Freya. Les deux radars pouvaient tourner sur un socle.

On parle vraiment très peu de technique et à la sortie du musée le visiteur ne sait toujours pas pourquoi le Fraya avait une antenne géante en forme de grille de barbecue, le Würzburg c'est un panier à salade géant et le SCR-547 est un casserole wok. Jamais on ne parle de fréquence et de longueur d'onde. Moi je ne vais pas vous le dire, je ne suis pas payé pour cela.



Le visiteur ne sait pas non plus pourquoi le magnétron (Rotterdam Gerät pour les allemands) a été déterminant dans le déroulement de la guerre. C'est pourtant un élément primordial dans la logistique car grâce au magnétron, les troupes pouvaient cuisiner de bons petits plats, ce qui a eu une grande influence sur le moral des troupes comme l'a mentionné Philomena Cunc dans ses reportages télévisés.

Mais coup de bol inoui, le musée a même dégotté un scientifique mondialement connu dans son patelin qui aurait inventé à lui tout seul le magnétron.

Je me suis directement renseigné: on ne mentionne pas le nom de Maurice Ponte sur le site anglais de Wikipedia consacré au magnétron. Le magnétron qui a vraiment permi une montée en puissance et en fréquence est le magnétron à cavités multiples, inventé à l'université de Birmingham par Randall et Boot.

Et encore une petite note, les magnétrons de l'époque n'arrivaient pas à une puissance de plusieurs MW, mais à une puissance de quelques dixaines de kW, une différence d'ordre de grandeur de 2.

Et on continue la visite sur une page suivante.

Publicités - Reklame

-