-
La voix des guides porte loin dans ces longs couloirs et les guides s'évitent autant que possible. Il est possible que si une salle est occupée par un guide, un autre guide passera directement à la salle suivante. La visite avec un guide ne te garantira donc pas d'avoir tout vu, au contraire. La visite guidée se fait au pas de charge et c'est bien nécessaire car il y a des kilomètres de couloirs. Il ne faut pas oublier qu'à l'époque c'était le plus grand fort du monde, jugé imprenable par presque tout le monde.
Photo 1: Les galeries ont été creusées par du personnel des mines de charbon de la région de Maasmechelen et des autres bassins miniers limbourgeois. Les abris et tunnels sont en béton ordinaire, il n'était pas nécessaire d'utiliser du béton armé à ces profondeurs. Seux les casemates exposées à l'extérieur étaint en béton armé.
Photo 2: Le second niveau est le niveau des tunnels qui conduisent aux différents postes de tir. Les bunkers (ou blocs) sur le pourtour du fort se trouvent à ce niveau. Ils ont une vue sur toute la région et peuvent tirer sur toutes les forces qui s'approchent du fort. Les coupoles et les casemates de tir sont situées à un niveau encore plus haut, on y accède à partir des tunnels.
Photo 3, 4 et 5: Le fort était en légère surpression pour que les militaires puissent résister à une utilisation de gaz mortels par l'ennemi. Les prises d'air se situaient dans la tranchée de Caster au niveau moyen, ce qui rendait le gazage du fort pratiquement impossible. Il y avait en plus des installations de filtrage des gaz avec des cartouches interchangeables, ce qui permettait d'alimenter le fort en air pur pendant 24 heures. A l'époque de l'invasion allemande, les militaires présents au fort étaient principalement des conscrits et des personnes mobilisées. Le groupe présent au moment de l'invasion venait d'arriver et n'était pas bien au courant de la structure du fort. Les militaires casernés aux alentours du fort ont été rappellé d'urgence au fort. Mais au lieu d'aider à la défence, ils ont surtout fait part de ce qui se passait aux alentours: maisons bombardées, des allemands partout dans les villages,... C'était super bon pour le moral des troupes dans le fort et on aurait mieux fait de ne pas les laisser entrer. Les tourelles de tir n'ont as de vue sur les terrains aux alentours. Ils sont aveugles et le tir doit être corrigé par des postes d'observation placés aux alentours du fort. Mais les liaisons téléphoniques étaient réalisées par des fils aériens, et la première chose que les allemands ont fait, c'est de couper toutes les lignes téléphoniques. Le fort pouvait encore tirer, mais à l'aveuglette. De plus, les attaques à la charge creuse ont fait beaucoup de dégat, détruisant en partie les communications internes et mettant une partie du fort dans le noir (aucun éclairage de secours n'était prévu).
Photo 6: Les canons dans les tourelles de tir et les coupoles étaient moins efficaces: le système d'élévation de la coupole était lent et fragile et de plus il fallait faire venir les munitions et l'eau pour refroidir le canon de l'étage moyen. En gros, la construction du fort était bien réfléchie, les erreurs du passé n'ont plus été refaites. Les munitions sont ainsi placées au niveau le plus bas du fort (pour éviter le destruction d'un autre fort, qui a explosé parce que le dépot de munitions avait été touché par un obus). Mais cela signifie également que les obus devaient être transportés du dépot vers les casemates de tir et armés sur place. Les parties du fort étaient disséminées sur une grande surface pour éviter que la prise d'une casemate signifie que tout le fort est perdu (ce qui s'est également produit dans un autre fort pendant l'invasion allemande en 1914).
Photo 7: La partie rouge est située à l'étage moyen. On y accède par des escaliers (25 mètres), mais il y a également un ascenseur et des monte charges. Les parties vertes sont les casemates de tir situées sur le pourtour du fort (au niveau moyen et niveau supérieur) et les coupoles de tir au niveau supérieur.Il y a un escalier autour des monte charges pour aller du niveau moyen au niveau supérieur.
Photo 8: Les canons des coupoles ne sont pas limités en ce qui concerne l'azimut, mais les canons ont rapidement été mis hors d'action par les commandos allemands.
Photo 9: La scène de l'invasion a été rejouée deux jour plus tard à des fins de propagande. La prise du plus grand fort du monde en 24 heures, quelle publicité pour l'armée allemande! Les nazis n'avaient pas instagram et tiktok, mais les images ont fait le tour du monde et ont été publiées par tous les journaux.
Photo 10: Actuellement, le fort est toujours chauffé pour éviter la condensation et la destruction de pièces historiques.
Photo 11 et 12: Ils ont été remplacés par l'armée belge à la fin de la guerre, on le voit au tableau de commande qui date de l'après guerre. Un des groupes est toujours en état de fonctionner et est régulièrement mis en route. Le fort n'est plus vraiment utilisé après la guerre et est progressivement abandonné par l'armée jusqu'en 1988. Le fort appartient toujours à l'armée belge, mais c'est une asbl qui gère actuellement le fort. C'est elle qui organise les visites et s'occupe de l'entretien.
Photo 13:
Photo 14: L'installation du monte charge qui pouvait également être entrainé à la main en cas de coupure de l'électricité. Les casemates avaient également un monte charge manuel, alors que c'était ces canons qui étaient les plus efficaces en pratique. Les munitions étaient transportées via ce monte charge vers les casemates. Mais le problème le plus important, c'est l'eau, qui est prélevée du canal et sert également à refroidir les canons. Si le gros œuvre du fort a été réalisé en 3 ans, la construction du fort n'était pas terminée au début de la guerre et toutes les canalisations d'eau n'étaient pas installées.
Photo 15:
Photo 16: La suite de la visite du musée du fort d'Eben Emael. |
Publicités - Reklame