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Le fort
Visite du fort d'Eben Emael
Eben Emael
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La visite du fort est payante, elle peut se faire individuellement ou avec un guide. L'avantage du guide, c'est que cela permet de voir quelques endroits qui ne sont pas accessibles au public. Il ya a grande affluence certains jours fériés et les visiteurs individuels cotoyent les groupes avec guide.

La voix des guides porte loin dans ces longs couloirs et les guides s'évitent autant que possible. Il est possible que si une salle est occupée par un guide, un autre guide passera directement à la salle suivante. La visite avec un guide ne te garantira donc pas d'avoir tout vu, au contraire.

La visite guidée se fait au pas de charge et c'est bien nécessaire car il y a des kilomètres de couloirs. Il ne faut pas oublier qu'à l'époque c'était le plus grand fort du monde, jugé imprenable par presque tout le monde.

Photo 1:
Le fort s'étend en fait sur trois niveaux, chaque niveau étant distant d'une hauteur d'environ 25 mètres. Le fort a été creusé dans une roche calcaire assez friable, ce qui fait que tout le gros œuvre a pu être réalisé en 3 ans environ.

Les galeries ont été creusées par du personnel des mines de charbon de la région de Maasmechelen et des autres bassins miniers limbourgeois. Les abris et tunnels sont en béton ordinaire, il n'était pas nécessaire d'utiliser du béton armé à ces profondeurs. Seux les casemates exposées à l'extérieur étaint en béton armé.

Photo 2:
Toute la superficie du fort n'est pas utilisée: le niveau inférieur est le niveau général avec le réfectoire, les douches, le cachot, les groupes électrogènes, les entrepots. L'infirmerie et le bloc opératoire se trouvent au niveau moyen. Avec tout cela il ne reste pratiquement plus de place pour dormir et les soldats restaient généralement dans leurs quartiers où des couchettes étaient prévues.

Le second niveau est le niveau des tunnels qui conduisent aux différents postes de tir. Les bunkers (ou blocs) sur le pourtour du fort se trouvent à ce niveau. Ils ont une vue sur toute la région et peuvent tirer sur toutes les forces qui s'approchent du fort.

Les coupoles et les casemates de tir sont situées à un niveau encore plus haut, on y accède à partir des tunnels.

Photo 3, 4 et 5:
Les sous officiers ainsi que les officiers logeaient au niveau inférieur. Le major avait son bureau personnel.

Le fort était en légère surpression pour que les militaires puissent résister à une utilisation de gaz mortels par l'ennemi. Les prises d'air se situaient dans la tranchée de Caster au niveau moyen, ce qui rendait le gazage du fort pratiquement impossible. Il y avait en plus des installations de filtrage des gaz avec des cartouches interchangeables, ce qui permettait d'alimenter le fort en air pur pendant 24 heures.

A l'époque de l'invasion allemande, les militaires présents au fort étaient principalement des conscrits et des personnes mobilisées. Le groupe présent au moment de l'invasion venait d'arriver et n'était pas bien au courant de la structure du fort.

Les militaires casernés aux alentours du fort ont été rappellé d'urgence au fort. Mais au lieu d'aider à la défence, ils ont surtout fait part de ce qui se passait aux alentours: maisons bombardées, des allemands partout dans les villages,... C'était super bon pour le moral des troupes dans le fort et on aurait mieux fait de ne pas les laisser entrer.

Les tourelles de tir n'ont as de vue sur les terrains aux alentours. Ils sont aveugles et le tir doit être corrigé par des postes d'observation placés aux alentours du fort. Mais les liaisons téléphoniques étaient réalisées par des fils aériens, et la première chose que les allemands ont fait, c'est de couper toutes les lignes téléphoniques. Le fort pouvait encore tirer, mais à l'aveuglette.

De plus, les attaques à la charge creuse ont fait beaucoup de dégat, détruisant en partie les communications internes et mettant une partie du fort dans le noir (aucun éclairage de secours n'était prévu).

Photo 6:
L'avantage des canons dans le fort, c'est qu'ils sont fixés au sol: une fois que la cible est désignée, chaque obus lancé augmente la précision (pour autant que les postes de reconnaissance envoient la position des impacts). Les canons dans le fort sont mieux protégés. Mais avant la guerre, les canons n'ont pas été utilisés aec de vrais obus, uniquement avec des balles à blanc (il ne fallait pas détruire un pont ou une maison habitée). Les canons de campagne ne sont pas précis: à chaque obus envoyé, le canon se déplace un peu et la précision du tir s'en ressent. Les canons des casemates étaient assez efficaces,

Les canons dans les tourelles de tir et les coupoles étaient moins efficaces: le système d'élévation de la coupole était lent et fragile et de plus il fallait faire venir les munitions et l'eau pour refroidir le canon de l'étage moyen.

En gros, la construction du fort était bien réfléchie, les erreurs du passé n'ont plus été refaites. Les munitions sont ainsi placées au niveau le plus bas du fort (pour éviter le destruction d'un autre fort, qui a explosé parce que le dépot de munitions avait été touché par un obus). Mais cela signifie également que les obus devaient être transportés du dépot vers les casemates de tir et armés sur place.

Les parties du fort étaient disséminées sur une grande surface pour éviter que la prise d'une casemate signifie que tout le fort est perdu (ce qui s'est également produit dans un autre fort pendant l'invasion allemande en 1914).

Photo 7:
Le niveau inférieur est le niveau jaune, c'est là que se trouve la partie "habitation" du fort. C'est la partie avec l'entrée et le corps de garde.

La partie rouge est située à l'étage moyen. On y accède par des escaliers (25 mètres), mais il y a également un ascenseur et des monte charges.

Les parties vertes sont les casemates de tir situées sur le pourtour du fort (au niveau moyen et niveau supérieur) et les coupoles de tir au niveau supérieur.Il y a un escalier autour des monte charges pour aller du niveau moyen au niveau supérieur.

Photo 8:
La portée des différents canons: L'azimut des canons dans les casemates est limité, mais les ponts sur le canal Albert sont à portée de tir (Kanne, Vroenhoven et Veldwezelt). Malheureusement les lignes de communication n'étaient pas fiables et les allemands ont pu traverser le canal via les ponts.

Les canons des coupoles ne sont pas limités en ce qui concerne l'azimut, mais les canons ont rapidement été mis hors d'action par les commandos allemands.

Photo 9:
Les planeurs allemands sont arrivés pendant la nuit du 10 mai. Les veilleurs n'ont pas sonné l'alarme, pensant qu'il s'agissait d'avions anglais avec panne de moteur. Mais quand ils se sont rendu compte de leur erreur, il était trop tard.

La scène de l'invasion a été rejouée deux jour plus tard à des fins de propagande. La prise du plus grand fort du monde en 24 heures, quelle publicité pour l'armée allemande! Les nazis n'avaient pas instagram et tiktok, mais les images ont fait le tour du monde et ont été publiées par tous les journaux.

Photo 10:
Le fort situé dans la montagne Saint Pierre est a une température constante d'environ 10°. Il y a un chaufferie et une installation de chauffage central dans la partie inférieure du fort. Cette chaufferie alimente également les douche en eau chaude.

Actuellement, le fort est toujours chauffé pour éviter la condensation et la destruction de pièces historiques.

Photo 11 et 12:
Il y a 4 groupes électrogènes dans le fort. Ce ne sont plus les groupes électrogènes d'origine, ceux-ci ayant été empruntés par les allemands lors de la construction du mur de l'Atlantique.

Ils ont été remplacés par l'armée belge à la fin de la guerre, on le voit au tableau de commande qui date de l'après guerre. Un des groupes est toujours en état de fonctionner et est régulièrement mis en route. Le fort n'est plus vraiment utilisé après la guerre et est progressivement abandonné par l'armée jusqu'en 1988.

Le fort appartient toujours à l'armée belge, mais c'est une asbl qui gère actuellement le fort. C'est elle qui organise les visites et s'occupe de l'entretien.

Photo 13:
L'ascenseur est utilisé par les officiers ou pour transporter le matériel lourd au niveau moyen. L'ascenseur a été remis en état.

Photo 14:
Le transport des munitions devait se faire via des monte charges de l'étage intermédiaire vers les postes de tir. Autour du monte charge il y a un escalier pour monter au poste de tir.

L'installation du monte charge qui pouvait également être entrainé à la main en cas de coupure de l'électricité. Les casemates avaient également un monte charge manuel, alors que c'était ces canons qui étaient les plus efficaces en pratique.

Les munitions étaient transportées via ce monte charge vers les casemates.

Mais le problème le plus important, c'est l'eau, qui est prélevée du canal et sert également à refroidir les canons. Si le gros œuvre du fort a été réalisé en 3 ans, la construction du fort n'était pas terminée au début de la guerre et toutes les canalisations d'eau n'étaient pas installées.

Photo 15:
Une pompe à eau servait à envoyer l'eau aux casemates pour le refroidissement des canons. L'eau arrivait des réservoirs principaux situés au niveau moyen via des chariots à eau (on en voit un à droite sur l'image).

Photo 16:
Par contre il y a un chauffage central qui alimente tout l'étage inférieur. Actuellement il y a une nouvelle chaudière (inaccessible) pour le chauffage central qui est utilisé toute l'année (même en été) pour évacuer l'humidité.

La suite de la visite du musée du fort d'Eben Emael.

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