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La forteresse de Battice
Les canons et la vue à l'extérieur
Fort de Battice
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La première partie: la vie dans le fort pour les militaires

Les canons du fort de Battice

Les galeries se trouvent à -30m et il faut transporter les munitions du bas vers le bunker de tir par des monte-charges. Ils ressemblent à ceux d'Eben Emael, ces deux forts ont été construits presque simultanément.

Il y a peu de place dans les bunkers de tir: plus le bunker est grand et plus il faut couler du béton pour le protéger. Dans le bunker de tir on ne trouve que le strict nécessaire.



La base de la tourelle de tir se trouve en fait à -30 mètres sous le sol. C'est ici que sont entreposées les munitions. Il y a des escaliers qui entourent les deux monte-charges (qui fonctionnent encore parfaitement). Ils permettent d'accéder à la base des canons où se trouve la salle des machines.

On arrive ensuite à la salle des machines, qui s'étend sur plusieurs étages. On voit ici une partie du mécanisme pour faire tourner la tourelle, les canons et les accessoires. Si nécessaire, on peut tout tourner à la main. Il faut également un mécanisme pour faire s'élever la coupole avec les canons.



Nous voici un étage plus haut. Ce cylindre permet de monter jusqu'au bunker de tir, il y a un escalier dans le cylindre. Il y a également une noria pour monter les munitions. L'obus est évidemment envoyé vers l'ennemi, mais la douille doit être récupérée. Elle est envoyée dans le fond du bunker, car elle libère encore des gaz toxiques.



Cette partie est également en surpression (comme tout l'intérieur du fort) et l'air vicié du fort sort par les interstices de la coupole.

Tout le matériel, même totalement rouillé, a été remis en état et fonctionne normalement. Evidemment, on ne va pas tirer sur la population, mais tout le reste fonctionne.



La tourelle, les canons et les accessoires pèsent plus de cent tonnes et sont montés sur un balancier. Tout le poids repose sur ce balancier. Un contrepoids permet de tout faire monter et descendre sans trop d'effort.



Les munitions étaient entreposées ici, au niveau le plus bas et sont remontées selon les besoins par le monte-charge.



Une découpe de la tourelle et du canon, cette partie se trouve juste sous le sol.

La coupole est entourée d'une collerette en acier ("blindage voussoir de protection") pour éviter que des débris ne tombent dans le mécanisme quand un obus ennemi tombe à coté de la tourelle et fait voler de la terre et des pierres.

On voit aussi très bien le mécanisme pour faire monter et descendre la tourelle de tir avec le balancier. La commande se fait via le balancier. La mécanique pour faire tourner la tourelle est moins visible sur lé découpe.



Il y avait des militaires au fond pour charger les monte-charges, des militaires dans la salle des machines pour commander le mécanisme de tir et mettre les munitions du monte charge dans la noria. Et il y avait également 3 militaires près des canons.



La vue sur l'extérieur était impossible et les ordres de tir étaient envoyés par téléphone. Le bunker avait des tourelles d'observation, mais pouvaient également communiquer avec d'autres forts et des postes d'observation.

Les forts étaient conçus en se basant sur la première guerre mondiale. On a par exemple évité les erreurs de la première guerre mondiale (plus de fort où tout est centralisé). Il y avait donc également des installations de filtration de l'air (qui n'ont pas été nécessaire). Mais lors de la construction on n'a pas vraiment tenu compte de l'évolution des technologies (Blitzkrieg).



La coupole même était composée de plusieurs couches avec une couche intermédiaire de feutre pour mieux absorber les chocs. Les tourelles n'ont pas été détruites lors de l'invasion mais le fort a du se rendre car tous les autres forts avaient été pris et ne pouvaient plus apporter d'aide. Le fort était aveugle sans les informations transmises par les bunkers d'observation.



Nous sommes ici vers la fin de la visite, on se promène au dessus du fort. Une des tourelles fonctionne encore parfaitement (elle est en position levée). Pour protéger l'intérieur de la tourelle on la rabaisse entre deux salves de tirs et pendant ce temps on fait monter de nouveaux obus vers les canons. Il y a vraiment peu de place dans la tourelle et on ne peut monter que quelques obus à la fois.

C'est normal qu'il manque des coupoles: elles ont été enlevées par les allemands pour tester leurs armes anti-char. On tirait à bout portant sur la coupole, mais pour voir les dégats à l'intérieur il fallait la démonter de son socle. Après la guerre des ferrailleurs se sont introduit dans le fort via les ouvertures béantes et on volé tout ce qui était métallique: les cables électriques, les tuyaux du chauffage central, le matériel de cuisine,... Il ne restait finalement pratiquement plus rien dans le fort.



A la fin de la visite on peut visiter un (tout) petit musée situé dans le bunker principal situé près du parking. Notre guide n'a toujours pas terminé au bout de 4 heures de marche et d'explications. Il explique encore comment le canon fonctionnait: le système de refroidissement, la récupération des douilles, la visée,... Bien que ce soit super-interessant, à ce moment là on ne pense plus qu'à une chose: rentrer le plus rapidement possible chez soi pour boire un chocolat chaud. La visite a commence vers 13h30 et j'étais rentré vers 21h.



Les canons Röchling

L'obus Röchling était une invention allemande. C'était un obus effilé qui était envoyée pratiquement à la verticale (il était tiré comme un mortier), jusqu'à une hauteur de 11km. En retombant l'obus atteignait une vitesse très élevée et c'est cette énergie cinétique qui permettait de transpercer le béton armé.

Le fort a été utilisé pour tester cette arme. On tirait à blanc, avec la charge explosive remplacée par du sable, le but était de controler la profondeur que l'obus pouvait atteindre (au minimum 50m dans de la terre).

Le canon Röchling n'a que très peu été utilisé pendant la guerre car il n'était pas précis. Avec une trajectoire si élevée, le moindre vent en altitude faisait se dévier l'obus et avec un vent contraire il se pouvait très bien que l'obus retombe sur les allemands.



L'obus était effilé et la pointe était constituée d'un alliage extrèmement lourd.



Les dégats causés par les obus ont été nettoyés et les murs refais, mais voici une image de l'impact de deux obus dans un des couloirs souterrains. l'obus a traversé 30 mètres de sol et du béton armé. Les dégats auraient été énormes si l'obus aurait eu une charge explosive. C'est vraiment un hasard que les deux obus sont tombés l'un à coté de l'autre, car en pratique la précision était de plusieurs centaines de mètres, alors que le canon tirait à un km de distance.

Et nous terminons la visite avec les plans, les groupes électrogènes et la visite à proprement parler

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