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Völklingen
Hauts fourneaux transformés en musée
Urbex
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J'avais entendu beaucoup de bien de Völklingen, une reconversion réussie, etc, etc. Si je n'avais pas encore visité le site, c'est parce que c'est situé fort loin d'Ostende.
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J'en ai profité pour en faire un week-end touristique: visite de Völklingen le premier jour et visite du Mardasson à Bastogne le second jour lors du retour. Pour les "Bastogne Barracks", il y a visite guidée à 10.00 et à 14.00h. Ce sera pour une autre fois.

Image 1:
Ce que vous pouvez visiter: l'atelier d'agglomération, la salle des minérais, la salle des mélanges, les hauts fourneaux, la cokerie et le paradis, la voie ferrée du charbon et le ferrodrome, et finalement la salle des soufflantes (si elle n'est pas utilisée pour une autre exposition).

Le paradis, c'est la partie de la cokerie qui a été reprise par la nature. Ici aussi, le sol n'a pas été nettoyé (ce qu'il faut obligatoirement faire si on veut construire des blocs d'habitation, comme aux anciennes Forges de Clabecq). La végétation ne s'en porte pas plus mal, au contraire!

Environ la moitié su site est accessible.

Ce sont les années 1980 et l'économie tourne mal des suites de la crise du pétrole. Est-ce que Trump se rend-il compte qu'à lui tout seul il va créer une crise économique de la même ampleur que la crise du pétrole? Non, il est trop bête, mais quand la crise sera là (avec quelques années de retard), il ne sera plus qu'un nom dans les oubliettes de l'histoire.

Cela va donc mal début des années 1980 et les grands sites industriels doivent fermer les uns après les autres. Duisburg ferme en 1985, mais cela ne suffit pas. Völklingen doit fermer un an plus tard.

Image 2:
Petit problème technique - Internet explore doit être mis à jour...

Völklingen est un site assez ancien, mais qui n'a pas pu être rénové parce qu'il utilise un système de wagonnets dans tout le site. Le minérai passe du silo à la salle des mélanges puis à l'agglomération et finalement au fourneau. Le charbon va du bunker de stockage à la cokerie et puis également au fourneau ici aussi via des wagonnets.

Le remplissage des fours à coke se fait d'un coté et l'extraction de l'autre coté, sauf le dernier four qui utilise un remplissage par le haut. Ce dernier four est plus grand et permet un rendement plus élevé. Les premiers fours étaient haut de 2m. et n'avaient qu'une capacité limitée.

Image 3:
Sur le toit de la salle des soufflantes on a placé une série de panneaux solaires. Avec une surface de 2500m2 ils produisent 130kW en pointe, soit assez pour alimenter 26 ménages.

Pour être auto-suffisant, un ménage doit donc avoir 100m2 de panneaux solaires et une batterie de stockage pour la nuit et les jours sans soleil.

Tout le sité dépend du fonctionnement des wagonnets. Les wagonnets sont équipés d'un moteur, ce qui leur permet de sillonner tout le site. L'arrivé du courant se fait par un second rail placé au dessus.


Les wagonnets vont partout, mais ne peuvent gravir le plan incliné qui mène aux geulards des fours. Ici, un système de crochets prend la relève et tire les wagonnets jusqu'en haut.


On voit ici le plan incliné permettant aux wagonnets d'être tirés jusqu'à la hauteur des gueulards. Cette photo a été prise hors des terrains visitables, à l'extrémité de la ruelle des artisans.

Une fois en haut, les wagonnets poursuivent leur route, aiguillés par différents postes de controle. Il y a 6 hauts fourneaux fort similaires.

Image 4:
Il y a un rail circulaire autour des 6 geulards, 5 wagonnets peuvent prendre place autour de chaque geulard. La cloche supérieure est alors ouverte et les wagonnets déversent leur contenu dans le four. La cloche supérieure se ferme et la cloche inférieure s'ouvre, permettant aux matières de tomber dans la fournaise. Le haut-fourneau est en surpression et les gaz de combustion sont toxiques et ne peuvent pas être libérés dans l'environnement.


La salle des soufflantes avec un moteur Lenoir (à gaz combustible). Le gaz de haut fourneau étant mauvais combustible, le moteur tourne lentement (comme une machine à vapeur). Les machines diffusent continuellement un brouillard d'huile et travailler dans ces conditions est très pénible.

Le site de Völklingen utilise très vite le gaz de haut fourneau et le gaz de cokerie pour entrainer des moteurs Lenoir. C'est un moteur qui ressemble en fait à une machine à vapeur, mais c'est le gaz combustible qui est mis à feu et entraine l'alternateur. Le gaz de haut fourneau brule mal et le moteur Lenoir tourne relativement lentement, on utilise ainsi un alternateur comparable à ceux utilisés dans les machines à vapeur, avec le bobinage d'excitation placé sur le volant d'inertie et avec le stator placé à l'extérieur.

Image 5 et 6:
Ce ne sont pas les pissotières des ouvriers!
Les hauts fourneaux n'ont pas de boites de refroidissement. Le refroidissement se fait par ruissellement d'eau contre la paroi métallique.

On voit que chaque grand site industriel diffère légèrement du voisin, mais à Völklingen, les installations sont vraiment très différentes.

Le rendement d'un fourneau est déterminé en partie par sa grandeur. Plus il est grand, et moins il y a de pertes thermiques par unité de volume. Un four moins grand nécessite plus de cokes et les charbons cokéïflables sont chers. Mais les installations de Völklingen sont fort compactes et il n'est pas possible d'agrandir les fourneaux. D'ailleurs, tous les hauts fourneaux situés à l'intérieur du pays ferment les uns après les autres.

L'aciérie située un peu plus loin utilisait le procédé Thomas permettant d'utiliser de la minette lorraine (le minérai local), mais ce minérai n'est pas très pur et le purifier est cher et complexe. Les fourneaux situés en bord de mer qui peuvent importer du minérai sont avantagés.

Image 7 et 8:
L'usine d'agglomération transforme le minérai et les ajouts en morceaux de forme calibrée, permettant un fonctionnement régulier des hauts fourneaux.

Les fines (la poussière de minérai qui sort avec les gaz de combustion) sont récupérées, ainsi que les morceaux qui n'ont pas la bonne taille.

L'image 8 montre les gros ventilateurs qui envoient de l'air à travers le minérai et le coke. Le coke brule, permettant au minérai de s'agglomérer en une structure poreuse.

Le musée

Contrairement au site de Duisburg, il s'agit ici d'un vrai musée avec des chemins balisés et une route précise à suivre. Dès les premières minutes, je sors des sentiers battus, je passe par une porte à moitié ouverte et je me retrouve dans une partie non accessible aux visiteurs. Je me fait rapidement rabrouer par un des gardiens.


Vue d'en haut des fourneaux: la cokerie (il y avait en tout 7 batteries). La tour orange au milieu était une tour à charbon.

Il n'y a qu'ue petite partie des installations qui sont accessibles. La salle des machines (pour moi la plus interessante) est utilisée pour une exposition consacrée à la reine Elisabeth d'Angleterre. Je me fous éperdument de la reine d'Angleterre, de plus que les photos et les babioles gâchent la vue. De plus, il n'est pas autorisé de photographier dans cette zone. Un point très négatif pour moi.

Image 9 et 10:
Circulaire des vents chauds et injecteurs (on n'en voit plus qu'un).
L'injection d'air surchauffé à 1200° s'effectue à la base du fourneau.

Sur la première photo, on voit également la machine à percer le trou de coulée. Le trou de coulée est rebouché après que la fonte et le laitier aient été récoltés. On effectue une percée toutes les 3-4 heures, quand le niveau des matières en fusion a à nouveau grimpé.

Il est possible de grimper jusqu'en haut des fourneaux, tout comme à Duisburg, mais ici comme les fourneaux ont été construits pratiquement simultanément et sont reliés par le système de bennes, il est possible de passer d'un fourneau à l'autre.


Les bunkers à matières premières ont été transformés en une sorte de musée dans le musée. Il y a des photographies des ouvrages de Banksy, mais le photographe reprend également d'autres œuvres.

Il fait fort sombre dans le hall d'agglomération. C'est là que le minérai mélangé avec du coke et des liants est fortement chauffé à la flamme, puis un courant d'air produit la combustion du coke. Il se forme un aggloméré qui est cassé en morceaux de taille calibrée. Une partie de la production (morceaux trop petits) sont renvoyés en début de circuit: le rendement d'une usine d'agglomération n'est pas aussi bon qu'une usine de bouletage. L'usine d'agglomération permet également de récupérer les fines (les poussières de minérai qui s'échappent en haut du fourneau).

Image 11:
Le chateau d'eau d'une capacité de 3000m3. L'eau ruisselante sert à refroidir l'enveloppe métallique des hauts fourneaux.

Le ferrodrome, qui devrait être une sorte de musée des technologies est fort limité. Surtout ne pas faire pédant, et en conclusion, à la sortie on n'a absolument rien appris. Il y a quelques images des quatres éléments primordiaux (non pas le minérai, le charbon, la castine et les additifs, mais l'air, le feu, l'eau et la terre). On se retrouve au moyen age dans un musée technologique!

Image 12, 13 et 14:
Le filtrage des gaz de haut fourneau est important et nécessite de grandes installations. Le gaz de haut fourneau contient des particules de minérai qu'on peut récupérer, mais également du gaz de haut fourneau qu'on peut utiliser comme carburant pour les moteurs Lenoir et pour les réchauffeurs (cowpers).

La visite est terminée en 1h30 environ. Il n'y a officiellement plus rien à voir. Mais mon esprit d'urbexeur se met en route et je me promène encore pendant plus de deux heures dans les parties qui ne sont pas accessibles au public. Je me fait ici aussi remballer par un des gardiens. Avec les frais d'entrée de 17€ ils peuvent mettre un gardien tous les 10m.

Image 15:
Il y a également une ruelle des artisants où se trouvaient les ateliers de réparation. Il s'agit maintenant d'une ruelle artistique. Elle ne fait pas partie du musée, mais permet d'accéder à la partie non-accessible des hauts fourneaux.


Il y a également différentes œuvres d'art, ici dans la zone des cokeries.

Comparaison avec Duisburg (Lapadu)

On m'a parlé en bien de Völklingen, mais en fait après avoir visité les deux sites, je préfère Lapadu (Landschaftspark Duisburg). J'aime pas les sentiers balisés. Völklingen est mieux entretenu et il y a d'autres choses à voir, mais l'espace est beaucoup plus restreint. Il n'y a que la partie de la cokerie qui est vraiment laissée en friche.


Salle de repos en dessous des hauts fournaux, état lors de la cloture du site.

Supposant que j'aurais besoin de plusieurs heures pour visiter tout le musée (en fait j'en ai fait le tour en 1h30), je n'avais rien planifié d'autre à visiter (par exemple une ballade le long de la Sarre) et je m'en mords les doigts une fois rentré. Faire environ 800km pour une visite de deux heures, c'est pas vraiment interessant. Le parking le plus proche m'a en plus couté 6€. Par contre le plein au Luxembourg, c'est 55€ au lieu de 80€ comme en Belgique.

En tout cas, si les wallons ne savent pas quoi faire du haut fourneau de Charleroi ou de Liège, qu'ils les transforment en musée. Des gens sont prêt à payer 17€ pour autant qu'on leur présente un chantier balisé. Et l'industrie sidérurgique de Wallonie était une des plus importantes du monde (bien avant l'Allemagne).

En conclusion, c'est un musée que je ne pourrais pas vraiment recommander. Il y a trop peu d'installations accessibles (la salle des compresseurs étant en plus utilisée pour une autre exposition). Si vous voulez un vrai musée de la sidérurgie, allez au musée de la sidérurgie de Ijmuiden (Pays Bas). Ce musée fait partie du site encore en production et reprend les machines déclassées. Si vous voulez un endroit pour vous promener à votre aise, allez à Duisburg.

Image 16:
Une partie actuellement non-accessible: on va y réaliser une petite piscine.

La ville de Völklingen étant située à la frontière avec la France, les panneaux explicatifs sont en allemand et en français.

Un shooting avec des modèles n'est possible que dans la partie cokerie (et bien sûr dans la partie interdite), la partie principale étant trop nettoyée pour permettre de faire un shooting attrayant.

Toutes les photos en bas de page ont été prises dans la partie qui ne fait pas partie du musée et qui est théoriquement interdite d'accès. A vos risques et périls!

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