“Sidmar est la guillotine de la Wallonie”
André Renard, 1er mai 1960
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Sidérurgie Maritime
Ijmuiden.
Arbed (Aciéries Réunies de Burbach-Eich-Dudelange), un producteur d'acier du Luxembourg, a commencé à acheter des terrains entre Gand et Zelzate à partir de 1920. Aucun projet concret n'a été réalisé à cause de la grande dépression des années trentes, suivi de la seconde guerre mondiale. Ce n'est qu'à partir de 1964 que la construction des installations commence. La production démarre en 1966 avec une chaine de laminage à froid, suivi d'une chaine de laminage à chaud quelques mois plus tard. Le premier haut fourneau est allumé en 1967 et le second en 1968. Une cokerie est ajoutée en 1970 et est toujours en fonction. Le site dispose également de deux coulées continues. Le groupe Cockerill faisait partie des actionnaires, mais a vendu ses parts dans les années 1970 quand le groupe était en mauvaise posture. Arbed a fusionné avec d'autres groupes (Arbed-Aceralia-Usinor) pour devenir Arcelor. Le groupe a finalement fusionné avec Mittal Steel pour devenir ArcelorMittal. Le site de Dunkerque et ce qui reste à Liège appartiennent également au groupe. Koninklike Hoogovens à Ijmuiden appartient à Tata Steel. Sidmar est donc un site relativement récent, qui n'a pas été construit près de mines de charbon et de minerai, mais en contact avec la mer. Une seule écluse à traverser, et les navires passent de l'embouchure de l'Escaut au canal et aux quais de débarquement. L'emplacement n'est pas aussi idéal que Dunkerque (dont le premier haut-fourneau est mis à feu en 1963), mais Sidmar a de gros clients dans la région. Sidmar produit entre autre les tôles automobiles des assembleurs de la région. De nombreuses entreprises dans la région fournissent les matières premières, notament les ferrailles qui sont recyclées. Les deux hauts fourneaux produisent journalièrement 6000 tonnes de fonte. C'est pas beaucoup en comparaison du haut fourneau de Dunkerque, mais le cycle de production est optimalisé au maximum. Le four travaille sous une pression de 3.5 bar, ce qui augmente la vitesse de réaction. Tous les gaz sont récupérés. Sidmar dispose de sa propre cokerie et les produits issus de la distillation sont récupérés. Le site de Sidmar est un site intégré: tout se fait sur place. Contrairement à Liège, il y a encore de la place pour de nouvelles installations. A Liège, tout est séparé: les deux hauts fourneaux sont situés à des endroits différents, la cokerie est à des kilomètres du haut fourneau, la fonte doit être transportée en wagonnets de chemin de fer à l'aciérie, etc. Dès le début, Sidmar s'est spécialisé dans les produits plats utilisés dans l'industrie automobile, dans l'électro-ménager et dans la construction. Ce sont des produits à haute valeur ajoutée, et maintenant encore Sidmar investit dans la fabrication de tôles encore plus fines mais plus solides. Le site de Sidmar dispose de deux hauts fourneaux, d'une aciérie à oxygène, d'une coulée continue, d'un laminage à chaud et à froid et d'une cokerie. Le travail est en continu 24h sur 24 tous les jours et les produits passent directement d'une installation à la suivante. Les tôles peuvent être recouvertes, découpées et soudées sur place à la demande des clients qui disposent ainsi directement des pièces d'assemblage à la bonne forme. Ces pièces sont principalement utilisées pour l'industrie automobile: Volvo bien sur, mais également Wolkswagen/Audi et Renault. Il y a également une centrale électrique sur le site pour récupérer l'énergie des gaz libérés lors de la production et des recherches sont effectuées pour transformer directement le gaz de haut fourneau en bio-carburant. Il y a environ 4700 personnes qui travaillent directement à Sidmar. Si on compte les sous-traitants, on arrive à 10.000 emplois qui sont dépendants de Sidmar. Photos ci-dessous: Sidmar, vu à partir du pont sur le canal Gand-Terneuzen à Zelzate |
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