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Landschaftspark
Photographie à Duisburg
Lapadu
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Il y a plus de 30 ans, un site de haut fourneaux à Duisburg a été mis à l'arrêt. Maintenant c'est un site de renommée internationale. C'est une reconversion parfaitement réussie qui allie le passé et l'avenir.
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Landschaftspark

Première visite à Duisburg.

Tout d'abord il faut dire que la région n'est pas devenue un désert économique après la ferméture des fourneaux: il y a toujours des installation en fonctionnement, malgré le fait que le site soit situé loin de la mer et que le minérai doit être importé.

Ici, c'est l'étendue du site qui a été déterminante: il est donc possible de traiter des ferrailles et de les mélanger à de la fonte neuve: c'est la filière qui est la plus rentable pour une installation au milieu d'un pays. Ce sont les différentes installations annexes qui permettent de rendre le tout économiquement viable (valorisation des déchets de l'industrie qui forment la matière première d'une autre entreprise). Le nombre d'installations en fonctionnement correspond à la demande en acier: elle a fortement chuté en 2008, mais s'est maintenant stabilisée.

A Liège, toutes les installations sont tellement fragmentées que les produits doivent passer d'un site à un autre, d'un coté à l'autre de la ville. De plus le climat social n'est pas de nature à attirer les investisseurs...

La première photo est celle d'une cokerie en fonctionnement: le nuage blanc est révélateur: c'est la vapeur d'eau qui se forme quand le coke est refroidi par un jet d'eau à la sortie du four.

Il y a de petites brasseries et cafés, une salle de concert ou de théatre, une salle d'exposition. Le gazomètre a été transformé en piscine pour les plongeurs. Les murs des bunkers ont été transformés en piste d'alpinisme et ont énormément de succès (il faut faire la file).

Une partie du terrain est utilisé pour des expositions temporaires et il y a de la place pour des artisans. On voit bien qu'il s'agit d'une reconversion réussie.

Chaque fois que je repasse, je vois que des choses ont changé: certains bunkers ont été transformés en petits jardins où des plantes sont cultivées. On utilise le terrain pour construire un chateau de sable (photo 2).

La manie des cadenas a également fait son apparition, la preuve que même Johny et Marina y viennent. On trouve les premiers cadenas en haut du haut fourneau (photo 3).

Il est dommage que la plupart des panneaux explicatifs soient remplis de tags. Cela montre que l'homme descend du singe, et que certains ont raté la marche.

Le site de Duisburg a évolué et a légèrement changé, mais est resté le même dans les grandes lignes. Il est toujours possible de monter tout en haut d'un haut fourneau et il y a des guides (en allemand). Le week end il y a tellement de visiteurs qu'il faut des volontaires pour diriger les voitures vers les parkings. Le Landschaftspark est devenu un "village" à part entière et a même reçu un nom: Lapadu.

Sur les trois hauts fourneaux, il n'y en a qu'un qui soit accessible, mais on peut aller partout: le hall de coulée où on récoltait la fonte en fusion, la circulaire des vents chauds, les boites de refroidissement du four, les capteurs des gaz brulés, les skips et le mécanisme pour introduire les matières premières dans le four (sous pression).

Photo 4 à droite: la rivière Imscher qui alimentait les installations en eau. La végétation est en train de reprendre le dessus. c'est simplement dommage que l'éolienne mécanique (qui produisait un jet d'eau) n'est plus en fonctionnement.

Evidemment avec le succès, il y a des points négatifs: le service à la brasserie est détestable (aller manger à la côte belge est un plaisir en comparaison). Mais il y a toujours des endroits tranquilles malgré le grand nombre de visiteurs car le site de Duisburg est très étendu. Duisburg, c'est également un parc où la nature reprend ses droits et c'est magnifique, par exemple de voir les arbres qui dépassent des bunkers où on stockait auparavant le minérai, le coke et le calcaire.

Photo 5 à droite: un des deux hauts fourneaux qui ne sont pas accessibles. Ils sont similaires au haut fourneau qui est accessible. C'est dommage qu'il n'est pas possible d'accéder à la salle de contrôle (peut-être qu'elles ont toutes été démolies). Il y a également de grandes parties qui ont été démolies, comme la centrale électrique, mais celle-ci a été détruite pendant le fonctionnement des fourneaux.

Photo 6 à droite: les cowpers sont toujours à trois: l'un est en phase "vents" et les deux autres sont en phase "gaz". Contrairement aux installations belges, les allemands ne places pas un réservoir d'eau de secours sur un des cowpers (pour le refroidissement du four en cas de panne électrique).

La végétation aux alentour des puits de décantation a encore pris de l'ampleur (comparez à la photo sur la première page de Duisburg).

Pour un fotoshoot, il ne faut pas se diriger vers les hauts-fourneaux, mais aller de l'autre coté de la route (Emscherstrasse). Au bout du parking il y a des terrains de jeux qui ne sont que peu utilisés et il y a des anciens batiments avec des machines.

Je me demande pourquoi il n'est pas possible de faire la même chose à Charleroi ou à Liège. Evidemment, c'est une opération de longue haleine (qui ne se limite pas à une seule législature). Les installations de Charleroi et de Liège sont idéalement situées. Il serait possible d'en faire un parc avec des attractions, de petits commerces, etc. Ce n'est pas le quartier (moche) qui détermine si la reconversion aura du succès, mais c'est la reconversion elle même qui décide de l'avenir du quartier. Un exemple est le musée Mima à Molenbeek (le quartier des islamistes), qui a donné une nouvelle vie à la région.

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