Je fais ce que je peux pour essayer de sauver le HF2 du site des forges de Clabecq... mais je suis bien isolé...

Pouvez-vous m'aider à démontrer sa valeur historique et la justification à une demande de classement??? Avez-vous les documents du classement à Uckange???

Mais cela va être TRES difficile car Duferco a prévu de tout raser pour y développer un projet immobilier très important. Et cela, ça compte pour la commune où aucun édile ne veut se mettre à dos les gens de Duferco qui m'ont envoyé promener de manière très cavalière il y a quelques mois...

Pour info, je suis fils et petits fils d'ouvriers des Forges, d'où mon intérêt pour la sauvegarde de notre patrimoine industriel...

Bien à vous,

les Forges de Clabecq au Musée de la Porte. Vue à partir du canal: il ne reste plus grand chose, à part de GPS de Clabecq (2011). Avant les démolitions, il y avait des batimenst jusqu'à la route et des deux cotés de la voie de chemin de fer. La fameuse benne Staehler du HF2 C'est pas uniquement pour la benne Staehler que je voulais garder le site. Tout a de l'intérêt sur le site (ici: la salle oleo-hydraulique avec des bonbonnes d'argon en vert foncé)

La cause est déjà perdue depuis de longues années. Duferco a détruit tout à son aise, en sachant bien qu'a chaque démolition, la valeur historique du site se perd un peu (et sa valeur économique monte...)

Je crains que le HF2 (qui était encore debout lorsque je suis passé fin 2012) ne soit pas maintenu. Quand il y a des enjeux économiques en cause, la valeur historique du site n'a aucune importance. Duferco est avant tout un commercial et n'a aucun sens historique et industriel. Quand ils ont repris les Forges, c'était pour tout démanteler.

En tout cas, le seul HF2 et le chateau d'eau ne valent pas la peine de les classer: il n'y a plus rien aux alentours. Ce qui reste (en comparaison de ce qui se trouvait sur le site) ne vaut pas la chandelle, c'est triste à dire. Avec en plus le HF6, ses cowpers et ses installations auxiliaires on aurait pu faire quelque chose. Tous les autres sites que je connais ont toutes les installations encore présentes (même si elles ne sont parfois pas accessibles): Esch sur Alzette, Duisburg,...

Le but d'un musée est de donner des informations, mais surtout de faire vivre les visiteurs dans ce qu'était les hauts fourneaux. Avec un petit fourneau caché au centre d'un complexe immobilier, je ne crois pas que cela va réussir. Le Bois du Cazier est autrement plus interessant! Le gigantisme du site est totalement perdu (les bunkers immenses, le dédale des tuyaux et des salles, les schémas électriques, les classeurs avec les rapports des ouvriers,...). C'est comme un petit monument place du village: personne ne le remarque.

J'ai visité le site il y a près de 10 ans, quand tout était pratiquement encore là (le site était même encore sous tension). A ce moment, on se rendait bien compte de ce qu'était la vie de fondeur ou d'électricien aux Forges. Au fil des démolitions, on a détruit l'âmeme des Forges de Clabecq et on ne la fera pas revivre en gardant le HF2. C'est comme un médaillé olympique à qui on offre un emploi pour tondre la pelouse du stade: c'est un peu mince.

Le HF2 contient des parties uniques (le monte charge, par exemple), mais cela ne justifie pas à lui seul le classement. Le HF2 est en très mauvais état, je l'ai remarqué quand j'y suis monté. Evidemment, un HF2 même incomplet vaut mieux que pas de fourneau du tout...

Pour les informations pratiques sur le site de Clabecq, veuillez consulter le Musée de la Porte. Je sais que le conservateur du musée a tenté (en vain) de démontrer la valeur historique du site, mais cela n'a servi à rien. Il a probablement des dossiers plus complets que moi, qui ne suis qu'un photographe de passage.

Bien à vous,

A chaque fois que je passe par Clabecq, je vois que le détricotage des forges continue. En 2013, il ne reste plus qu'une partie du HF2. Il s'agit d'un petit fourneau historique qui a d'abord été gardé en réserve et puis a été mis à l'arrêt après la montée en puissance du HF6. Les autres hauts fourneaux ont été démolis pour faire place à de nouvelles installations, par exemple la tour bleue produisant la poussière de charbon (qui est injecté à la hauteur des tuyères du HF6).

L'importance historique du HF2 (et la raison invoquée pour son classement) est son monte-charge qui utilise des bennes Staehler

En fait, on retrouve ces bennes également à Uckange (site maintenant enfin classé), elles ne sont donc pas si "uniques".

Le HF2 utilise un refroidissement en cycle ouvert (l'eau qui a refroidi le manteau du four est collecté dans des bassins sous le creuset). En cela aussi le four est unique. Cela produit un air humide et malsain à la base du four. La pratique est un circuit fermé.

Alors que tout le site est démoli, on a étrangement passé à coté du HF2. Il est malgré tout fort endommagé, aussi bien par le passage incessant des engins de démolition que par la rouille. Les murs caractéristiques en claire voie sont en très mauvais état.

Maintenant que tous les fourneaux belges sont à l'arrêt (sauf ceux de Sidmar-Zelzate), il faudra se décider de ce qu'on fera des installations de Charleroi (Duferco également) et Liège (Cockerill-Usinor-Arcelor et maintenant Mittal). Pour moi, garder un haut fourneau tout seul n'a aucun sens. Il perd sa valeur historique. 6000 personnes travaillaient aux Forges dans les années fastes (et 3 fois autant à Liège). Les hauts fourneaux sont littéralement à la base de la richesse de la Belgique (la Belgique était un des plus grands producteurs d'acier au monde!). L'acier belge était utilisé partout: on le retrouve dans le matériel ferroviaire (les rails du ‘pont de la rivière Kwai' sont fabriqués en Belgique). De nombreuses machines proviennent de Cockerill: machines à vapeur, locomotives, bâti de machines d'imprimerie, de métiers à tisser, ... Or un petit haut fourneau tout isolé ne peut pas rendre cette importance.