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Forges de Clabecq
Petite visite en 2013
Fin-de-Clabecq
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Visite en 2013

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“Avant la démolition du HF6, nous avons du gérer quelques intrusions sur le site”, dit Olivier Waleffe, directeur de Duferco Développement en 2012 après la démolition du HF6. Ben tiens. Je te signale, mon gars, qu'on est repassé en 2013 pendant les congés dans le batiment pour ne déranger personne.

Que reste-t-il en 2013? Encore moins qu'en 2012, ils continuent à tout grignoter. Le HF2, ou ce qui en reste n'est plus accessible, n'ayant plus de plateau de coulée. Il ressemble au HF6, qui avait également totalement été grignoté avant sa démolition. Il y a donc un précédent.

Le batiment contenant les machines pour actionner les bennes a été détruit, mais par contre on a gardé la rampe.

Duferco a le droit de tout détruire et n'a de compte à rendre à personne. Le permis de démolition englobe tout le site industriel. Quand il l'ont donné, les (ir)responsables politiques ne savaient pas ce qu'ils faisaient. Si Duferco laisse des miettes, c'est pour nous faire plaisir, pas pour autre chose!


Le plan du site avec des blocs d'habitations et des bureaux de chaque coté de la voie ferrée. Le truc hachuré en bleu clair pourrait être le HF2 ou le chateau d'eau. Ces plans ont été présentés en mai 2013. On va batir des deux cotés de la voie de chemin de fer, ces deux terrains appartiennent à Duferco.

Quelle est la valeur du HF2?
Le HF2 est un ancien fourneau de petite taille (construit en 1910). Sa production journalière est inférieure à la tonne (alors que le HF6 produisait 3.5 tonnes de fonte par jour et actuellement, il faut produire 10.000 tonnes par jour pour être rentable). Aussi étrange que cela paraisse, il a été remis à neuf après la reprise par Duferco (on remarque les nouvelles canalisations pour l'eau de refroidissement). Ce four disposait également d'une injection de charbon pulvérisé.

Ce fourneau dispose d'un plan de chargement avec bennes Staehler caractéristiques. Il est un représentant unique de ce type de chargement. Actuellement on n'utilise plus que des skips.

La petite taille du HF2 devrait permettre une préservation à moindre coût.


Photo 1: ce qu'on vient de perdre début 2013: les installations pour actionner les bennes Staehler. Pourquoi encore garder la rampe, s'il n'y a plus l'installation du monte charge? Autant démolir la rampe également, elle ne fait que déranger. Et de plus, elle est toute rouillée!

Et pourquoi garder le HF2, en fait? Sans rampe et sans benne, il perd encore un peu plus de sa valeur.


Photo 2: c'est pas pour le réparer qu'on a mis des poutrelles et découpé des ouvertures, mais pour enlever les briques réfractaires à l'intérieur. Parfois, on mettait de l'amiante comme isolant thermique entre le cylindre métallique et les pierres internes (cela permet en plus à l'ensemble de se donner plus facilement quand la température change). Un cowper vidé de ses pierres (et surtout s'il y a des découpes) n'est plus stable du tout. Les tentes blanches sont des installations de filtrage de l'air pour éviter que l'amiante ne s'échappe dans l'air.


Photo 3: Un petit reste du HF6: une des cloches du geulard (pour permettre au minérai et au cokes de pénétrer dans le four sans que les gaz ne s'échappent). On ne se rend déjà plus bien compte de la grandeur de ce fourneau qui faisait plus de 100m. de hauteur. La cloche fait 1.5m de diamètre.


Photo 4: La célèbre benne Staehler que le monde entier nous envie. Uckange dispose également d'une benne Staehler, mais le monte-charge est vertical. C'est un système de chargement archaïque qui n'est plus utilisé car sa capacité est trop faible pour les fourneaux modernes.


Photo 5: Ce qui reste actuellement: le HF2 totalement rogné de ses installations auxiliaires (granulation du laitier, plancher de coulée, grue,...). Il n'est plus possible d'y monter.

Le hall sera également détruit dès que l'assainissement du terrain sera terminé et que la construction des nouveaux batiments commencera. Celui-là, il n'au aucune valeur historique, surtout vidé de ses installations industrielles d'origine.


Photo 6: Le panneau de commande du chargement. Il ne reste plus rien de l'installation électrique ni des gros moteurs.


Photo 7: Le HF2, deux cowpers et le chateau d'eau. A l'avant-plan, un peu de ferraille du HF6.



Que c'est beau, la nature!


Le nouveau panneau de commande. Pas pour le haut fourneau, bien sûr, mais pour les pompes qui assainissent le sol.

Duferco a encore un autre haut fourneau dans son portefeuille, celui de La Providence (Carsid) à Charleroi. Ici aussi, il s'agit de tout un site industriel plus ou moins en friche.

Contrairement à Clabecq, il sera plus difficile de le démolir: les pouvoirs politiques semblent ici un peu mieux au courant de l'importance historique d'un haut fourneau. La destruction du HF6 très médiatisée semble en avoir réveillé plus d'un.

Un paysage, ce n'est pas seulement un paturage avec un arbre et une vache, cela peut également être un paysage industriel. C'est le patrimoine de tous ceux qui ont travaillé aux Forges (ou qui y ont perdu de la famille) et pas de ceux qui par le hasard des choses sont devenus propriétaires du terrain (zut, je parle comme un communiste, maintenant).

De plus, le site de Carsid contient une cokerie, qui produit énormément de pollution (émanations d'hydrocarbures qui se retrouvent dans le sol, poussières cancérigènes,...). Il vaudrait mieux laisser la végétation envahir le site et faire le nettoyage naturel. A-t-on décontaminé le sol à Duisburg? Je ne crois pas, et pourtant il n'y a personne qui se plaint.

Le nettoyage par la nature, ce n'est évidemment pas du goût de Duferco, qui s'est maintenant spécialisé dans l'assainissement de terrains industriels (de beaux subsides à la clef). Depuis belle lurette, Duferco n'est plus un industriel, mais se contente de gérer ses terrains. C'est devenu un promoteur immobilier!

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