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Aciétie de Chertal
L'aciérie se compose de trois convertisseurs LD (Linz-Donawitz) qui vont transformer la fonte (riche en carbone) en acier par injection d'oxygène (qui brule prioritairement le carbone). Le site contient également deux coulées continues où l'acier liquide est coulé en forme de bandes épaisses qui sont découpées au chalumeau et formeront les brames. Le laminoir à chaud va transformer chaque brame en coil (rouleau d'acier) via un train à large bande (TLB). Un laminoir à chaud est décrit sur la page de Sidmar Gand. Les coils sont finalement utilisés dans un laminoir à froid pour en faire des tôles (dans un site de production séparé). Il y a 20 km du haut fourneau jusqu'à l'aciérie. Le transport doit être parfaitement réglé pour éviter que la fonte ne se solidifie dans la torpille, ce qui causerait aussi bien la perte de la charge (100 à 125 tonnes de fonte) que de toute la torpille. Sur place, les torpilles sont maintenues à température par des réchauffeurs, des gros bruleurs qui sont placés momentanément sous les torpilles pendant qu'elles attendent leur tour. Le poids d'une torpille est tellement élevée qu'on intercalle des wagons plats entre chaque torpille pour disperser la masse sur une plus grande longueur pour éviter d'endommager les voies. Ainsi, il n'y a qu'une seule torpille à la fois qui passe sur le pont.
La ligne à chaud à l'arrêt a été mise momenténément en fonction en 2008 suite à une forte demande en acier, mais quelques mois plus tard c'est la crise économique (souvenez-vous...) et le HF B de Ougrée est remis à l'arrêt, et avec lui toute la ligne à chaud. En 2011 on décide d'abandonner définitivement la filière à chaud. Maintenir les haut fourneaux sous cocon n'a plus aucun sens: il s'agissait à l'origine d'une décision pour calmer les esprits (il y avait toujours un espoir que la ligne à chaud soit remise en service). La cokerie est également mise à l'arrêt. Elle a continué à fonctionner à régime minimum, car un arrêt complet aurait rendu l'outil inutilisable (on ne peut pas arrêter une cokerie). La mise sous cocon a également une raison économique: tant que le propiétaire compte utiliser le site pour des activités industrielles, il n'est pas tenu de remettre le site en état (dépollution) et les ouvriers peuvent être mis en chomage économique et non licentiés. L'assainissement du terrain va en effet coûter une fortune et il n'est pas sûr qu'Arcelor Mittal va vouloir faire les frais. Il est probable qu'à terme, les terrains seront vendus à la région wallone ou à une entreprise spécialisée pour un € symbolique (et c'est la région qui devra payer pour l'assainissement). Contrairement à Clabecq, on ne compte pas transformer le terrain en lotissement (habitations), mais cela restera une zone industrielle (c'est important à savoir, car l'assainissement ne doit pas se faire en profondeur). Actuellement le site de Chertal est totalement à l'arrêt. Il est bien cloturé, car il y a régulièrement des voleurs de cuivre qui s'en prennent aux installations. En effet, toutes les machines étaient alimentées en électricité, et cela nécessite de gros cables en cuivre. Cela n'empèche, la police qui effectue régulièrement des visites tombe sur des campements de fortune où des étrangers logent momentanément. A chaque visite, ils emportent des dixaines de tonnes de cuivre. Le cuivre est préparé sur place dans des ateliers de fortune pour être emporté. C'est vraiment une petite industrie alternative qui voit le jour. Les terrains de Chertal qui forment une presqu'île sont assez isolés et sont devenus une réserve naturelle de fait qui héberge des batraciens, des oiseaux et d'autres animaux qui y ont trouvé refuge. la végétation est en train de reprendre le dessus sur tout le terrain. Mise à jour décembre 2016: l'aciérie électrique et ses dépendances est vendue par lots. En effet Mittal a revendu l'outil à un groupe d'investisseurs, mais ceux-ci n'ont pu relancer la production. L'aciérie a été déclarée en faillite et les curateurs tentent de vendre les installations pour éponger le déficit.
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