Seconde partie de la visite de la ville.
En Normandie, on n'oublie pas les militaires qui ont libéré le pays. Il y a une dixaine d'années (6 juin 2014) les militaires qui ont participé à la guerre ont été invités dans la région. Les photos qui ont été prises à ce moment apparaissent en de nombreux endroits.
C'est à l'occasion de cet évènement qu'un nouveau site commémoratif a été établi. Tous les 500m environ on trouve l'un ou l'autre monument commémoratif. Les plages du débarquement attirent toujours autant les touristes et il faut régulièrement proposer des évènements.
Alors que chez nous les rares monuments consacrés à la guerre sont sales et recouvert de tags, ce n'est pas le cas ici. Le gazon et les plantations sur la plage sont bien entretenus.
En France on a tendance à utiliser des noms de personnages illustres pour nommer les rues: place du Général de Gaulle, rue Victor Hugo,... Ici c'est multiplié par cent et on trouve un boulevard du Commandant Kieffer (il a aussi un terrain de foot à son nom), Boulevard Wiston Churchill (même pas une place de pétanque à son nom), avenue du Général Leclerc, boulevard Maréchal Joffre,... Il y a aussi une toute petite avenue du six juin (elle ne fait qu'une centaine de mètres).
Une statue de Lord Lovat (Simon Christopher Joseph Fraser de son nom civil) commanditée par le clan Lovat.
Bill Millin (Piper Bill) était le seul joueur de cornemuse présent lors du débarquement. C'était le musicien attitré de Lord Lovat. Un autre militaire écossais joue son rôle dans le film "le jour le plus long".
Une vue sur les plages de débarquement Sword, vue depuis la plage ouest de Ouistreham.
Et nous arrivons au musée du radar 44 "distelfink". Cette base de radars était utilisée principalement par le Luftwaffe. Elle servait à guider les chasseurs allemands vers les bombardiers alliés.
Deux radars Würzburg étaient généralement nécessaire pour envoyer les chasseurs allemands vers les bombardiers: un radar suivait les bombardiers et l'autre radar suivait les chasseurs et les dirigaient vers leur cible. Plus tard les chasseurs auront leur propre radar à bord et pourront plus facilement localiser les alliés.
Voici un radar de poursuite Würzburg Riese. Ce radar est tellement grand, car les radars allemands ne pouvaient pas monter très haut en fréquence. Les allemands n'ont utilisé le magnétron ("Rotterdam Gerät") qu'à la fin de la guerre. Ce magnétron a été trouvé dans un avion allié qui s'est écrasé aux environs de Rotterdam.
La coupole du radar est fort abimée. Si vous voulez voir un tel radar, il y en a un à l'entrée du musée à Atlantikwall à Raverside. Pas besoin d'aller en France.
Le Würzburg est un radar de poursuite qui peut suivre un seul avion (ou une formation) à la fois. Sa portée était limitée à environ 80km. Pour avoir une vue d'ensemble il fallait utiliser un autre type de radar, le Freya qui était moins précis mais qui avait une portée beaucoup plus grande et pouvait balayer tout l'horizon.
Après la guerre les paraboles du radar Wurzburg Riese ont été utilisées pour la radio-astronomie. En effet, les galaxies lointaines émettent sur toutes les fréquenses: les fréquences visibles, mais également les fréquences radio. Ces grandes paraboles très bien construites étaient une antenne idéale.
Les américains avaient reçu un mafgnétron de la Grande Bretagne et ont développé un type de radar pouvant travailler sur une fréquence de 3GHz. Plus la fréquence d'émission est élevée et plus la longueur d'onde est petite (10cm pour ce type de radar, le SCR-584). Ce radar pouvait commander automatiquement les canons de DCA (tout comme la dernière version du Wurzburg Riese). L'angle d'ouverture de la parabole est de 4° et pour obtenir un pointage automatique le radar utilise un balayage conique: le rayon est légèrement dévié par un mouvement rotatif et le système se tourne automatiquement vers la direction de l'écho le plus puissant.
Le SCR-584 était monté dans une remorque de camion et pouvait donc facilement être transporté. Pendant le transport la parabole du radar pouvait basculer dans la remorque.
Ce radar était si précis qu'il pouvait même détecter le périscope des sous marins allemands qui opéraient dans la Mer du Nord. Les radars étaient placés près des côtes et balayaient continuellement la mer.
Ceci est la copie conforme, version française, qui a été utilisée jusque dans les années 1950.
Ici je ne sais pas très bien de quel type d'antenne il s'agit. Ce ne semble pas être un radar, la base ne pouvant pas tourner.
Il y a plus d'informations sur l'évolution des radars militaires de la seconde guerre mondiale. La suite d'articles parle également des radars modernes et des appareillages auxiliaires (AIS pour la Marine, IFF pour les navires militaires,...)
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