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Normandie: musée du débarquement
le grand bunker à Ouistreham
Normandie
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Le Grand Bunker, le musée du Mur de l'Atlantique est un musée situé à Ouistreham en Normandie. Le musée est situé à l'extrémité est des plages du débarquement. Sur les cartes du débarquement, c'est à droite de la plage "Sword".

C'est un grand bunker et pourtant il n'a pas été repris sur les cartes d'état major. C'était un bunker de surveillance, il pouvait voir toute la plage de Saint-Aubin-sur-Mer jusqu'à l'embouchure de l'Orne.

La plage de débarquement Sword, c'est la 5° plage de débarquement, celle qui est située le plus à droite. A partir du Grand Bunker, les militaires avaient une vue sur toute la plage du débarquement.



De l'autre coté les allemands avaient une vue sur l'embouchure de la rivière Orne et du canal vers Caen. Il faut signaler que pendant la guerre toutes les maisons et les arbres qui limitaient la vue avaient été détruits.





La vue à partir du toit du bunker était exceptionelle, mais pour localiser les navires il fallait des instruments d'optique très précis pour pouvoir donner la position exacte des navires aux batteries de canons.



Les systèmes de radar allemands basés sur le Freya et le Wurzburg n'étaient pas assez précis pour déterminer la position exacte des navires. Les radars permettaient de détecter les navires, mais pas leur position exacte. Le lancement de paillettes métalliques juste avant le débarquement rendait les radars aveugles.

Les radars allemands étaient utilisés pour localiser les avions alliés et envoyer les chasseurs allemands vers les avions. Le Wurzburg Riese pouvait également diriger les canons vers les avions alliés (conduite de tir automatique).

Pour déterminer la position des navires ennemis il fallait utiliser des instruments optiques et chaque bunker de surveillance disposait de différents instruments de mesure: ici il n'y avait pas vraiment de standardisation.

La mesure la plus précise se faisait avec un théodolite qui indique la direction du navire ennemi (azimuth). Il faut une seconde mesure avec un second théodolite dans un bunker placé à 10 ou 20km de distance. Le navire se trouve au croisement des deux lignes.

Mais souvent il n'y avait pas de second bunker de surveillance qui avait une vue sur la même zone. De plus, pour faire une telle mesure il fallait deux bunkers de surveillance et des lignes de communication fiables.

Le télémètre stéréoscopique a deux objectifs situés des deux cotés d'un tuyau horizontal. Les deux images sont envoyées à un seul oculaire. Un bouton de réglage permet de faire bouger une image horizontalement. Quand les deux images sont parfaitement superposées on peut lire la distance jusqu'au navire via un cadran.

Cet appareil existe en plusieurs versions, une version est basée sur le télémètre de Dodin qui montre les deux images non pas superposées, mais coupées horizontalement, avec la partie haute et basse provenant des deux objectifs. Ici aussi, quand les deux images ne font plus qu'une on lit la distance sur un cadran gradué.


Vue sur toute la côte avec la plage du débarquement "Sword" à gauche et l'embouchure de l'Orne à droite

Signalons également le télémètre à dépression qui utilise la courbure de la terre pour déterminer la distance du navire, en se basant sur la hauteur du télémètre par rapport au niveau de la mer. C'est une mesure approximative.

Les mesures effectuées doivent être transmises au centre de tir pour pouvoir diriger les canons. Les canonniers ne reçoivent que deux mesures: l'azimuth el l'élévation. L'azimuth du canon ne correspond évidemment pas à l'azimuth du télémètre puisque les canons ne sont pas situés au même endroits que les télémètres. L'élévation est calculée en fonction de la distance du navire.



Il est rare qu'un premier obus touche directement la cible et des observateurs équipés de jumelles envoient des corrections de tir au poste de calcul. Dans le grand bunker, le poste de calcul se trouve juste sous le poste de surveillance.



Les communications entre les différents bunkers sont donc extrèmement importantes. Les allemands utilisaient principalement des lignes téléphoniques enterrées. Les communications radio étaient utilisées entre bunker de commandement et postes mobiles. La plupart des lignes téléphoniques étaient dédoublées.

Les communications étaient transmises en clair: cela n'avait aucun sens de crypter les ordres de tir qui devaient être transmis le plus rapidement possible. Les communications avec le quartie général étaient souvent transmises par telex avec cryptage via une machine enigma.



Le quartier général était situé à Tourcoing. Les messages étaient également envoyés via un Hellschreiber qui était une sorte de telex dont les caractères étaient transmis sous forme optique (l'ancètre du fax).



Chaque bunker important avait un central téléphonique pour entrer en communication avec les batteries de tir, les bunkers auxiliaires et le quartier général.



Il faut signaler que les militaires ne dormaient pas dans les bunkers de surveillance ni dans les bunkers de tir. Ces bunkers étaient trop exigus et trop visibles. Il y avait des bunkers auxiliaires qui servaient pour le logement, pour les cuisines, pour l'infirmerie,... Le grand bunker à Ouistreham était uniquement utilisé pour la surveillance de la Manche.

Mais la visite du musée n'est pas terminée: voici la suite de la visite de grand bunker.