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Départements Nord/Pas de Calais
Bunkers de la seconde guerre mondiale
Tourcoing
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L'armée d'occupation allemande devait forcément avoir son QG quelque part. Les troupes de la 15. Armée s'étendaient de Caen jusqu'à l'Escaut Oriental et englobaient toute la Belgique, une partie des Pays Bas et de la France. A part les bombardements dans la région cotière, c'était un job plutot peinard. Il ne s'agissait pas d'une armée de combat et les soldats du front de l'Est y étaient envoyés en convalescence. Une fois que les alliés ont débarqués et ont consolidés leurs positions, la libération du Nord de la France et de la Belgique s'est faite en quelques jours (à part certaines places fortifiées).


Photo 1:
On a installé des appareils de communication dans les villas envoisinantes. On voit entre autre deux Hellschreiber

Les allemands ont choisi Tourcoing pour établir le quartier général de la 15. Armée. Quelques bunkers ont été construit, mais la plupart des installations ont été placées dans des grandes villas aux alentours. Le QG allemand n'a jamais été bombardé.

Qu'est ce qu'on trouve dans un QG? Il y a un central de téléphone et de télex très important, qui sert à relier les différents corps d'armée. On n'utilise la radio que si les lignes sont coupées.

Il y avait pas mal de téléscripteurs qui étaient ou non connectés à des machines de Lorenz pour le chiffrement. Les machines à chiffer Lorenz sont utilisées pour coder les messages entre les états-majors. Les machines Enigma plus connues étaient utilisées pour les communications à un niveau inférieur. Bien qu'ils étaient en mesure de déchiffer le code, les alliés n'avaient jamais vu une machine Lorenz (au contraire de la machine Enigma, qui existait déjà avant-guerre). Leur propre machine à chiffer Typex était d'ailleurs basée sur la machine Enigma.

Les messages codés par la machine Enigma ou Lorenz pouvaient être déchiffrés au bout de quelques heures par les anglais. La tâche principale de la résistance était de saboter les réseaux téléphoniques, forcant les allemands à utiliser la radio. Les alliés savaient donc très bien qu'Hitler était tombé dans le panneau et croyait que le débarquement en Normandie n'était qu'un leurre. Fortitude avait fonctionné à merveille.


Photo 2:
Le premier tube radio est un tube militaire: il se compose d'un tube en verre monté dans un réceptacle en métal. Il y a une broche qui sert aussi bien de contact éléctrique que pour le positionnement. Les autres contacts sont disposés à l'extérieur d'un cercle, permettant un meilleur fonctionnement aux hautes fréquences. Le tube avait une petite poignée en bakélite pour faciliter son retrait des circuits.

Les communications radio étaient importantes, aussi bien pour les allemands que pour les alliés. Des messages étaient envoyés par la BBC, il s'agit des "messages personnels" bien connus. Un certain nombre de messages étaient connus des allemands, qui étaient donc au courant du débarquement prochain. Ils ne savaient simplement pas où le débarquement aurait lieu.

La résistance utilisait des émetteurs pour communiquer avec Londres. Les allemands tentaient de localiser les émetteurs clandestins par goniométrie, ce qui fonctionnait assez bien.


Photo 3:
Appareil de goniométrie pour localiser les émetteurs de la résistance.

Il est à noter que beaucoup de matériel portait des inscriptions en français: ces appareils étaient utilisés par les collaborateurs.

C'est étrange que le QG de la 15. Armée n'ait pas utilisé de caserne, mais un petit quartier à Tourcoing. Le quartier a été bouclé et on a utilisé certaines des villas.

Le bunker du commandement est un petit bunker (en comparaison du bunker de Calais), à peine plus grand qu'une villa. Le bunker, avec ses murs de 2 mètres d'épaisseur était recouvert d'un mur de brique rouges pour faire diversion. Le bunker avait deux entrées, protégées par un poste de mitrailleur au fond du couloir. Les antennes pouvaient être rentrées en cas de bombardement.

Le musée est situé dans le bunker de commandement de la 15. Armée et est ouvert par un groupe de volontaires. Le musée contient un grand stock d'appareillage de communication.

C'est ici qu'à été reçu les deux phrases célèbres de Verlaine, indiquant que le débarquement aurait lieu dans les 24 heures.