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Départements Nord/Pas de Calais
Bunkers de la seconde guerre mondiale
La Coupole
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La Coupole

La Coupole près de Saint-Omer est probablement le bunker le plus connu de la seconde guerre mondiale, à cause de la coupole épaisse de plus de 5m construite au dessus du bunker. Le bunker était terminé, mais n'a jamais pu lancer de V1 ou de V2, les alliés ayant libéré la région. Les allemands ont préféré lancer les fusées à partir de rampes mobiles, beaucoup plus difficiles à localiser et à démolir par l'aviation alliée.

Photo 1: La "coupole" (6 m de béton armé) est bien visible. A gauche la tour d'aération qui était bien nécessaire pour évacuer les fumées nocives.

Photo 2: Une vue à l'intérieur de la coupole, avec le descriptif des fusées V1 et V2. On voit tout un historique des fusées (jusqu'au premier homme sur la lune), alors qu'ils auraient pu se limiter aux réalisations du III Reich. Il n'y a par exemple pas d'information sur les V3 et V4 et sur les autres armes allemandes, comme par exemple le radar.

Photo 3: Le moteur du V2. Le réservoir à gauche contient du péroxyde d'hydrogène (T-Stoff) qui est envoyé par de l'air comprimé vers une chambre ou se trouve du permanganate de potassium (Z-Stoff). Ces deux corps entrent en réaction et fournissent l'énergie pour entrainer une pompe qui envoie le méthanol (B-Stoff) et l'oxygène liquide (A-Stoff) dans le réacteur.

Seule la réaction extrèmement forte entre le péroxyde et le permanganate est en mesure de fournir assez d'énergie pour entrainer les pompes: la fusée fonctionne pendant 65 secondes au maximum et aura consommé 8000 litres de carburant et d'oxygène. Le refroidissement de la tuyère est réalisé par une circulation de méthane qui s'évapore avant d'être brulé dans le réacteur. La fusée atteint mach 4.

Photo 4: Une partie du site non accessible: un bout de fusée est en train de rouiller.

La Coupole est un dôme épais de 5 mètres, avec un plancher de 2m d'épaisseur. La partie utile, de forme octogonale a en plus un toit d'1.60m, rendant la construction pratiquement indestructible, même avec les bombres les plus puissantes de l'époque. Les fusées V2 auraient dû être redressées et préparées, puis tirées sur le pas de tir.

Vue du dessus, avec la partie octogonale sous la coupole pour la préparation des fusées. Les deux pas de tir à gauche sont bien visibles.

Vue en perspective de ce qu'aurait dû devenir Helfaut-Wizernes. On voit la coupole, les deux pas de tir et de nombreux passages sous-terrains pour le stockage des fusées, du carburant et comburant et de tout le matériel nécessaire au lancement.

Les installations "Regenwurm" (verre de terre) étaient des installations légères pour la préparation et le lancement des fusées. Il s'agissait principalement de tunnels dans lesquels les véhicules nécessaires à la préparation des fusées pouvaient circuler. Se rendant compte que le site ne serait jamais prêt à temps, les allemands ont tenté d'utiliser Regenwurm pour le lancement des fusées, mais à ce moment, il était déjà trop tard.

Les deux bases de lancement n'ont pas fait long feu, si on peut dire (voyez aussi le blockhaus d'Eperlecques). Le premier V1 été lancé après que les alliés avaient débarqué en Normandie, et ces fusées n'ont pas pu changer le cours de la guerre. Les deux bases fixes n'ont pu lancer aucune fusée, la base a soit été bombardée (Eperlecques) soit n'était pas prête a temps avant l'arrivée des alliés.

Ce musée donne un apperçu de la vie dans le nord de la France, mais aussi dans les camps de concentration, et en particulier Mittelwerke où se construisait les fusées. L'information sur les V1 et V2 est de ce fait repoussée au second plan.

On n'utilise en fait qu'une petite partie du site de la Coupole: la partie sous la coupole et un passage. Les allemands ne comptaient pas utiliser la partie sous la coupole, qui était prévue comme zone-tampon pour absorber le choc des bombes. Pourtant, c'est cette partie, qui est probablement aussi la plus significative qui est utilisée comme musée. Cette partie est suffisamment grande pour contenir en plus du musée deux salles de cinéma à projection continue.

La partie avec les hauts couloirs étroits où les fusées étaient préparées pour le lancement n'est pas visible. La signification du site se perd ainsi un peu. Etait-ce des installations de radar? Le quartier général de Hitler en France?

Les informations sont fournies par des audio-guides spécifiques (comparables aux écouteurs à récepteur infra-rouge). La qualité sonore n'est pas toujours très bonne et il faut se positionner assez précisément pour obtenir un signal valable. Les commentaires de chaque point d'écoute défilent en boucle continue, et doivent donc être limités dans le temps. L'avantage de ce système est qu'il est possible de synchroniser le commentaire sur les images qui défilent à de nombreux endroits, ce qui n'est évidemment pas possible avec d'autres systèmes. La qualité est meilleure que celle des audio-guides du musée de Calais (de vulgaires lecteurs MP-3 qui ne fonctionnent pas bien), mais n'arrive pas à la cheville des audio-guides du musée à Raverside (en Belgique).