Photo ci-dessus:
Bande dessinée humouristique réalisée par un soldat anglais au front, allusion à la tapisserie de Bayeux
Le monument consacré au roi des belges et à la première guerre mondiale n'a pas chargé de 1945 (après sa restauration après la seconde guerre mondiale) jusqu'en 2014.
Le musée utilise l'espace creusé sous le monument, et intègre le panorama (visible du haut du monument) dans le prix d'entrée. Le musée a reçu le nom "Westfront Nieuwpoort". L'extrèmité du front de l'oest se trouve en effet à Nieuport, et ne s'est pratiquement pas déplacé de toute la guerre.
Photo 1
Le musée a été installé sous le monument Albert I à Nieuport.
Photo 2
La pièce principale est une reproduction du tableau monumental de Alfred Bastien, réalisé juste après l'armistice.
Le tableau est long de 115m et haut de 14m et montre le front en 1914, de Nieuport jusqu'à Ypres. Ce tableau est préservé au musée de l'armée à Bruxelles mais n'est pas visible, car sa restauration demande trop d'argent. On a préféré numériser le tableau.
Tout autour de ce tableau, on voit des ilots qui traitent d'un thème donné: les inondations (et comment maintenir le niveau de l'eau), le front, les tranchées, les destructions des villages, etc. Il y a même un jeu interactif où on te demande de commander les écluses pour maintenir le niveau de l'eau. Il y a de nombreux écrans à commande tactile pour faire apparaitre des cartes, des photos d'époque, des informations supplémentaires.
Photo 3 et 4
Le musée est résolument moderne et utilise des écrans tactiles pour montrer des journaux, des cartes, des plans au lieu de montrer les originaux. Il y a également quelques reproductions numériques (imprimées) de cartes d'état major d'époque.
Le musée traite principalement de la mise sous eau de la région (une zone de 12km de long sur 4km de large), empèchant l'avancée allemande pendant 4 ans. Le musée ne contient que peu d'informations sur le déroulement de la guerre en soi, mais met chaque année un thème différent à l'honneur.
Photo 5
Les allemands ont photographié tout le front. Au dessus, une vue actuelle de la région.
Contrairement à la seconde guerre mondiale, la Grande Guerre était limitée dans l'espace: ce sont les villages situés près du front qui ont le plus souffert. De nombreuses troupes étangères ont combattu sur le front de l'ouest: les anglais évidemment, qui voulaient à tout prix bouter les allemands des cotes belges, toutes les comolies anglaises et finalement aussi les Etas Unis.
Dès que les allemands se sont rendu compte que le vent tournait, ils ont demandé l'armistice. Il n'y a donc pas eu de combats en Allemagne et ce pays s'en est relativement bien tiré. Les alliés ont du reconstruire des routes, des voies de chemin de fer, des voies d'eau, même des villes entières. Les compensations que les allemands ont du payer étaient à peine suffisantes pour la reconstruction des pays touchés.
Le port de Nieuport n'est jamais tombé aux mains des allemands, et ainsi les alliés ont pu maintenir la région sous eau pour empècher l'avancée allemande. Mais les allemands ont tout fait pour percer le front à Nieuport et après la guerre il ne restait pratiquement plus rien de la ville. Chaque jour des bombes tombaients sur la ville.
Photos 6 et 7
Jeu interactif où il est possible de commander les écluses et les déversoirs.
La "patte d'oie" est le lieu de rencontre de plusieurs cours d'eau et de rivières, ainsi que de canaux (alternativement un canal et une voie d'eau naturelle). Les canaux sont navigables et ont une écluse pour permettre le passage des bateaux, tandis que les rivières ont un déversoir qui est ouvert à marée basse, ce qui permet à la fois d'évacuer les eaux de pluie et de purger le port.
Le jour de ma visite, il y avait beaucoup de monde. Je ne sais pas si c'était parce qu'il faisait particulièrement beau ce jour d'octobre 2015, mais il y avait également de nombreux guides qui expliquaient les différentes facettes de la guerre. Il faut croire que la Flandre a mis le paquet pour ce projet. Chaque week-end il est possible de réserver pour une visite guidée; un guide peut expliquer plus qu'un panneau.
Le musée vaut la peine de la visite. C'est un musée moderne qui utilise les techniques récentes. Le musée n'est pas très étendu (limité par la surface disponible sous le monument). Du musée, on a une belle vue sur les voies d'eau.
Ceux qui ont déjà visité la région remarqueront quelques petits changements: le parking devant le monument a disparu, remplacé par un peit parking de l'autre coté de la route. La circulation sur les ponts autour des voies d'eau est maintenant à sens unique.
Photo 8
Il n'y a pas que la région du Westhoek qui est restée belge. Une enclave aux Pays Bas (Baarle-Hertog) est également restée belge, protégée par la neutralité des Pays Bas. Pour pouvoir atteindre l'enclave, les allemands auraient du pénétrer en territoire néerlandais, or les allemands ne voulaient pas faire la guerre avec les néerlandais, qui au fil des mois ont eu le temps d'établir un corps d'armée très important. L'enclave étant très petite, il était pratiquement impossible de la bombarder sans atteindre également le sol néerlandais.
Les belges n'ont pas manqué d'utiliser cette opportunité pour y établir un poste de radio, permettant d'écouter les signaux morses allemands. Cela permettait de localiser les dirigeables et les sous-marins allemands. Les messages qui étaient reçus étaient envoyés par télégramme au Consul belge à La Haye. Il était possible de déterminer la position des sous-marins allemands par triangulation et quand des dirigeables passaient, cela était également signalé. Tout le matériel a été livré en cachette (ainsi que qu'une réserve de carburant pour tenir toute la guerre), car le transport de matériel militaire étranger était interdit sur le sol néerlandais.
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