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Le but de la visite est le charbonnage du Martinet, un des rares sites qui a été rénové (c'est très bien réussi). La région du Borinage avait beaucoup de charbon dans le sol, c'est ainsi qu'en plus des charbonnages on a vu s'établir une industrie sidérurgique très importante dans la région. Mais une fois que l'extraction du charbon n'était plus rentable, les industriels se sont tournés vers le charbon importé. Et là, il n'y a plus aucun avantage à avoir une industrie sidérurgique à Charleroi, puisque tout doit être importé via la mer. Un martinet est un marteau mécanique actionné par la force de l'eau (et plus tard par des machines à vapeur). Il permet de travailler la loupe de fer pour éliminer les scories. Au fil du martelage, le fer brut se transforme en fer forgé. Plus tard, les forges artisanales seront remplacées par des usines de plus en plus grandes avec l'apparition des fours à réverbère permettant de transformer plus rapidement la fonte en acier.
Et directement quand j'arrive sur place, interdiction de pénétrer sur le site! Et pourtant, le site a fait l'objet d'un reportage sur la télé locale, il faut croire que la police ne regarde jamais la télé. Plusieurs chemins de grande randonnée passent par le site des charbonnages du martinet, cela se voit aux symboles rouges et blancs appliqués le long du parcours. Et au milieur du terrain on trouve une armoire noire avec des dépliants du site: Le site du Martinet, une friche fertile". Il y a de nombreux promeneurs qui font le tour des terrils. Le site a été reconverti il y a quelques années, cela se remarque à la taille des arbres: ce sont tous des arbres de petite taille, sauf dans les parties qui n'étaient pas utilisées et où les arbres ont pu grandir. Un charbonnage et ses terrils permet l'apparition d'une flore et faune particulière. Ce qu'on remarque directement quand on arrive sur le site, c'est l'ancienne salle des machines avec le puits d'extraction. La salle des pendus (où les ouvriers peuvent se changer et prendre une douche) est transformée en Manufacture Urbaine où on met de la bière en bouteilles. La Belgique, ou ce qu'il en reste, c'est sa bière et ses clubs de foot provinciaux. La salle des pendus tire son nom du fait que les ouvriers mettaient leurs habits sur un crochet au bout d'une chaine. Près du plafond il y avait pour chaque ouvrier une poulie qui permettait de faire monter les vêtements quand on tirait sur la chaine. Ce système plus simple que les armoires permettait de nettoyer plus facilement la salle et prenait mois de place. Les ouvriers se dirigaient ensuite vers le puits de la mine via un passage surélevé dont il reste une partie. Dans la salle des machines on voit encore l'indicateur de profondeur qui était couplé au cable de l'ascenseur. L'ouvirer qui commandait l'ascenseur pouvait ainsi voir où se trouvait la cage, mais pour un arrêt à la bonne hauteur le cable de la cage avait des marques de couleur. Il faut en effet que les cages se mettent exactement à la bonne hauteur pour pouvoir charger et décharger les wagonnets de charbon. La cantine des italiens est le lieu où les ouvriers pouvaient manger. Dans de nombreux charbonnages reconvertis, la salle est transformée en restaurant (il n'y a que la bouffe qui attire les belges). Les mineurs étaient principalement des italiens. Dans les charbonnages de Campine, qui ont été mis en route plus tard, on a fait appel à des turcs. La remise aux locomotive est actuellement (2022) un batiment en restauration. Le charbon récolté dans la mine était transporté par train vers les gros utilisateurs (l'industrie). En face de la remise il y a une halle couverte d'où on peut voir les alentours: ka gare de triage de Monceau et une centrale électrique au gaz. Le batiment des ingénieurs un peu plus loin existe toujours. On y retrouve deux forges. Le bassin à schlamms est maintenant rempli d'eau. Ce bassin servait à décanter l'eau utilisée pour nettoyer le charbon. Certains arbres dans la partie boisée la plus ancienne ont des boules de gui. Ce sont des plantes qui parasites les arbres. L'endroit peut éventuellement servir pour un shooting avec des modèles, mais le site n'a pas tellement de possibilités en comparaison de vrais sites urbex. Dès qu'il fait suffisamment beau pour un shooting, les touristes sortent de leurs tanières et il y a beaucoup de visiteurs qui entrent constamment dans le champ. Et je termine la visite par un passage à l'ancienne centrale électrique de Monceau sur Sambre, visitée en 2016. 6 ans plus tard, le site est toujours debout, la déconstruction (c'est le terme actuel) avance, mais très lentement. Ah, les travailleurs illégaux étaient bien plus rapides quand ils récupéraient les métaux... On y voit bon nombre de touristes étrangers, venus visiter la tour de refroidissement, une des plus belles d'Europe. En passant, ils vont également voir la centrale électrique. On peut facilement y entrer, mais il ne reste pratiquement plus rien dans les batiments. Les batiments administratifs (ceux qu'on voit sur les photos) sont totalement vides. Pour aller du site du Martinet à la centrale électrique, il faut passer par des routes en très mauvais état. Un char d'assaut, ou éventuellement un Hummer est nécessaire pour passer par ces routes qui n'ont plus été entretenues depuis la Belgique Joyeuse de 1958. |
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