RTT- Belgacom
station de communication par satellites
Lessive
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Il était un temps où Proximus s'appelait Belgacom. Et si on remonte encore plus dans le temps, c'était la RTT, la régie des téléphones et des télégraphes, mais là les poules avaient encore des dents et les politiciens étaient un peu respectables. Maintenant nous avons un tripole (Proximus, Base et Orange), à l'époque on avait un monopole, il n'y avait qu'un seul opérateur.

L'histoire du téléphone est expliquée ici: l'évolution des appareils, les différentes lignes téléphoniques, les modems et tout ce qui s'en est suivi.

Les prix étaient assez élevés: téléphoner hors zone coutait 5 franc pour 40 secondes avec une carte de téléphone. Il y avait partout des cabines téléphoniques, car le gsm n'existait pas encore. Il y avait une cabine dans toutes les gares, pour informer la famille que le train avait du retard (déjà à l'époque les trains avaient du retard et cela ne s'est jamais amélioré).

Un bout de spiering (le morceau le moins cher du porc que mes parents pouvaient s'acheter) coutait 20 francs. Tu appelais 5 minutes et tu avait bouffé ton morceau de viande. Je faisais des notes sur un petit papier pour pouvoir tout dire en 40 secondes. Maintenant tu reçois plein de minutes "gratuites" avec ton abonnement télévision/internet/porno.

La télécard était présente partout. Au début elles avaient une teinte uniformément orange-sale, puis un petit malin est tombé sur l'idée d'en faire une sorte de carte postale couleurs. Il y avait des collectionneurs de cartes de téléphone comme il y avait des collectionneurs de timbres-poste.

La RTT avait également quelque chose de spécial, le sémaphone
(plus d'informations sur la page consacrée à centrale électrique de Ruien)

Il était possible de communiquer avec les autres continents grâce aux satellites Intelsat qui pouvaient transmettre 4000 communications et deux programmes télévisés (Intelsat IV). Les cables transocéaniques ne pouvaient transporter que 200 communications à l'époque. La Belgique était un des 11 pays qui a collaboré dès le début au projet.

La station d'Intelsat à Lessive a été mise en route en 1972. La station a été construite dans une cuvette naturelle pour recevoir moins de parasites des villages environnants. Elle était près de l'autoroute, pour que les techniciens (principalement de Bruxelles) pouvaient arriver rapidement sur les lieux.

Dans les années 1970, le réseau de téléphonie belge était un des premiers réseaux totalement automatiques et comptait déjà plus d'un million d'abonnés.

Le centre de Lessive devait servir d'exemple. Les batiments avaient un look futuriste, les bureaux étaient modernes (pour l'époque) et il y avait même un auditorium pour 200 personnes. L'auditorium pouvait servir pour des téléconférences (uniquement le son était transmis à l'époque). Les écoles effectuaient régulièrement une visite scolaire au centre: on comptait entre 100.000 et 150.000 visiteurs par an. Il y avait plus de personnel pour guider les gens que de techniciens pour guider les ondes.

La RTT était une entreprise d'état qui ne devait pas nécessairement être bénéficiaire. Pourtant au cours de ces nombreuses années, la RTT a engrangé un bénéfice énorme. Assez en tout cas pour entretenir ces installations importantes.

La RTT devient Belgacom en 1992, mais c'est toujours un monopole. Le GSM vient d'être lancé, mais Belgacom a encore le monopole via sa filiale Proximus (pour une dixaine d'années).

Mais les choses vont un peu moins bien les années suivantes. Les installations sont dépassées techniquement. On place de nouveaux cables transocéaniques, ce qui fait que le nombre de lignes disponibles ne fait qu'augmenter. Un cable peut transporter 80.000 communications en l'an 2000, pour un coût inférieur à celui d'un satellite. Les communications par satellite sont encore nécessaires pour certains pays (surtout africains) qui ne sont pas reliés sufisamment au réseau cablé et pour les navires, mais les revenus ne sont pas suffisants pour rendre le tout rentable.

Les installations sont vendues par Belgacom à BSS (Belgian Satellite Services) en 2007, mais l'entreprise a fait faillite en 2016. L'entreprise effectuait des connections avec les satellites Hotbird et Eurobird. Il s'agissait en fait d'une entreprise d'Inde, et les patrons gagnaient chacun 186.000€ par mois (presqu'autant que notre Michel), mais ils ne sont jamais venus en Belgique.

Les bois autour de la station n'ont pas été vendus à BSS. Le site complet a été mis en vente, aussi bien toutes les installations de satellites que les bois environnants, environ 6 + 42 ha.

Attention, comme vous pouvez le voir sur la dernière photo, il y a des caméras de surveillance partout, même sur la tour de communication. Peut être pour controler que personne ne grimpe en haut de la tour pour s'intercaller entre les faiseaux hertziens?

Un entrepreneur a acheté tout le site et compte y batir des appartements, une école et des service flats. On gardera les antennes paraboliques, ca fait joli. Il y aura probablement également un musée dédié aux communications. Le projet a l'aval de la commune et on n'attend plus que quelques gros investisseurs.

Il y a encore une autre station avec des antennes paraboliques à Redu. Cette centrale n'est pas utilisée pour les communications, mais pour commander les satellites de l'agence spaciale européenne ESA (European Space Agency).

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