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Les lacs de l'Eau d'Heure ont été réalisés dans les années 1970 pour avoir une réserve d'eau pour alimenter la Sambre en été quand son débit est très faible. L'eau est pratiquement stagnante et devenait extrèmement polluée à cause des industries à Charleroi. Les lacs devaient donc assurer un débit minimum à la Sambre, dont une partie de l'eau est pompée dans le canal du centre à La Louvière, au point le plus haut du canal (près des ascenseurs de Strépy Thieu). Photos à droite: La petite centrale électrique au pied du barrage avec le canal qui la relie à l'Eau d'Heure. Maintenant qu'il n'y a pratiquement plus de sidérurgie à Charleroi, la demande en eau pour renflouer la Sambre est moindre. Chaque fois qu'une péniche passe une écluse elle "consomme" de l'eau de la rivière. Actuellement la réserve de l'Eau d'heure est rincipalement utilisée comme eau potable. Il y a une tour de captage de l'eau de l'autre coté du bassin de l'Eau d'Heure. Le bassin principal est la Plate Taille qui est à un niveau plus élevé que les autres bassins pour permettre à l'époque un pompage plus efficace. La Plate Taille n'est alimentée par aucun cours d'eau, c'est l'eau du lac de l'Eau d'Heure qui est pompée vers la Plate Taile. Quand le barrage a été construit, il a fallu 3 ans pour remplir petit à petit la Plate Taille. L'Eau d'Heure est la rivière la plus importante, elle remplit le lac du même nom. Le barrage de la Plate Taille est de type "poids", c.à.d. que c'est uniquement son poids qui fait rempart à la pression de l'eau. C'est le type de barrage le plus courant en Belgique. Sur la gravure vous avez à gauche l'Eau d'Heure et à droite le bassin de la Plate Taille qui est à un niveau nettement plus élevé.
Il y a une installation de pompage-turbinage au bas du barrage de la Plate Taille, mais sa puissance est assez faible. Les lacs, bien qu'étant la plus grande étendue d'eau de Belgique ne permettent pas de produire beaucoup d'électricité: 43MW par pompe/turbine (il y en a 4, dont une est gardée à l'arrêt pour entretien). La puissance nette est de 41MW en pompage (consommation) et 35MW en turbinage (production). La cascade de Coo produit une puissance presque 10 fois supérieure et permet d'absorber la production d'électricité d'une tranche de la centrale de Tihange. Mais là, on a une dénivélation bien plus importante. La dénivélation entre la Plate Taille et l'Eau d'Heure fait 43m.
La centrale électrique n'était à l'origine pas destinée à produire de l'électricité, mais simplement à pomper l'eau des bassins inférieurs au bassin de la Plate Taille, et l'eau de la Plate Taille était ensuite envoyée vers la Sambre. Lors de la construction, on a évidemment tenu compte du fait que les pompes devraient aussi pouvoir servir comme alternateurs, mais ce n'était pas le but principal du barrage. Sur la page Wikipedia des Lacs de l'Eau d'Heure, on dit que "Le barrage de la Plate-Taille joue un rôle essentiel dans la production électrique du pays.". Avec une puissance installée de 173MW, on a la puissance d'une petite centrale à gaz. De plus, turbiner pendant une heure fait descendre le niveau de la Plate Taille de 10cm (par turbine). Le marnage maximal est de 5m pour le lac de la Plate Taille et de 2m pour le lac de l'Eau d'Heure et des autres lacs. Augmenter le marnage n'est pas l'idéal, car les berges sont alors à l'air libre et cela commence très vite à puer quand il fait chaud. En pratique on ne pompe pas plus de 8h par jour et on ne turbine pas plus de 7h par jour.
Photos à droite: Les lacs de l'Eau d'Heure ont actuellement une vocation touristique (c'est même le site touristique le plus important de la wallonie). Beaucoup de sports nautiques peuvent y être pratiqués: la plongée, la voile, la baignade,... Les lacs de l'eau d'Heure ont actuellement une vocation touristique. Les vacanciers arrivent vers 10 heures quand il fait beau et vers midi on ne trouve plus une seule place pour se parquer. Les français, eux, trouvent toujours une place, ils se mettent n'importe où, gènant si nécessaire le passage des autres véhicules. Les français, on les reconnait d'ailleurs tout de suite: ils ne portent pas de masque à l'intérieur. Ils viennent en Belgique parce qu'ici pratiquement tout le monde est vacciné et un covid-pass n'est pas nécessaire. Les français qu'on voit en Belgique, c'est donc un peu le rebut de la société française, ce sont eux qui refusent de se faire vacciner et parlent très fort pour que tout le monde les entendent bien (c'est pas qu'ils aient quelque chose d'interessant à dire, c'est simplement qu'ils aiment bien s'entendre parler). Il n'ont pas connu la polio... Les néerlandais c'est pas meilleur, avec certaines communautés religieuses qui refusent de se faire vacciner et les jeunes qui ne portent pas de masque. Les berges des lacs ont une longueur de 70km, donc presque autant que la longueur de la cote belge. Il y a donc de la place pour de nombreuses activités touristiques.
Il ya a également une visite du barrage possible (10.50€/personne, c'est pas donné), l'inscription et le dépant se font au crocodile. Une partie des installations sousterraines a été transformée en laser shooting, puis on descend dans la canalisation qui passe au milieu du barrage.
Cette canalisation sert à récolter l'eau qui traverse le béton. Au début du boyau c'est uniquement quelques gouttes, mais plus on descend et plus il y a de l'eau qui s'écoule sur le coté de la canalisation. Cette eau est pompée et rejetée dans l'Eau d'Heure.
L'eau produit des dépots: pas uniquement de calcaire (blanc), mais également de cuivre (vert), de fer (orange) et de manganèse (noir), qui donnent tous une couleur différente aux stalagtites. L'eau s'évapore un peu, laissant sur place les sels métalliques.
Photo à droite: La cabine de transformation met la tension de 12kV à la tension du réseau de transport haute tension (150kV). Des régleurs en charge permettent d'adapter la tension. Il y a deux transformateurs pour les quatre turbines. La puissance consommée au démarrage du pompage est telle qu'il n'est possible que d'effectuer deux démarrages par heure. Une scène qui revient souvent dans les musées wallons (par exemple la Maison de la Métallurgie et de l'Industrie de Liège), ce sont les seaux pour récolter l'eau de pluie. On dirait l'Afrique saharienne où les indigènes tentent de récolter le plus d'eau de pluie possible. On passe ensuite à la centrale électrique proprement dite. On voit l'endroit où se trouvent les moteurs/alternateurs, mais il n'y a en fait pas grand chose à voir. On monte ensuite en haut de la tour d'observation. Le paysage est beau, mais on en a fait le tour en quelques minutes.
Lors des explications de la guide (étudiante en langues, pas en sciences exactes) les balivernes s'ajoutent aux sornettes. Si le barrage se rompait, l'eau irait jusqu'à Charleroi et il y aurait un mètre d'eau dans les rues. Si le barrage se rompait, l'eau de la Plate Taille irait simplement remplir les autres bassins (Eau d'heure, Falemprise, Ry jaune, Feronval). Charleroi est situé à 30 km des lacs alors que la longueur maximale du lac fait 4km.
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