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Barrage de la Gileppe
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Photographie
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La petite centrale hydro-électrique au pied du barrage


Vue de la tour panoramique


L'eau non utilisée va se jeter quelques km plus loin dans la Vesdre


Sortie d'une des deux canalisations de vidange (permettant de vider le bassin en plus de 4 jours)

Un peu comparable au plan incliné de Ronquières et à l'ascenseur à bateaux de Strépy-Thieu, voici le barrage de la Gileppe, un restant de la Belgique de papa. Le barrage a été construit dans les années 1870. Le but était de fournir de l'eau pure à la ville de Verviers (déjà alimentée en eau par la Vesdre, mais dont le débit était trop faible, surtout en été). De plus, l'eau de la Vesdre était à cette époque fort polluée par l'industrie de la laine à Eupen (en amont).

L'eau de la région est légèrement acide et particulièrement peu chargée en minéraux, ce qui est l'idéal pour laver la laine. De nombreuses usines de traitement de la laine se sont ainsi installées dans la région. La laine était importée via Anvers, traitée à Verviers et puis utilisée en Allemagne.

A l'époque, on utilisait des tuyaux en plomb pour le transport de l'eau. L'acidité de l'eau a attaqué le plomb, produisant des cas de saturnisme (empoisonnement par le plomb) dans la région. Les industriels ont refusé la construction d'une usine de traitement de l'eau, ce qui aurait rendu le prix de l'eau trop élevé. De plus l'eau moins acide est moins efficace pour nettoyer la laine. Actuellement, tous les tuyaux ont été remplacés et une usine de traitement rend l'eau moins acide. Il y a toujours un réseau de distribution d'eau brute (non traitée) à Verviers.

Il n'y a plus de lavage de la laine à grande échelle dans la région. Une des dernières exploitations se trouve rue du limbourg à Verviers, tout près de la Vesdre: on est en train de la transformer en musée.

Le barrage est surmonté d'un lion dirigé vers Eupen (qui lors de la construction du barrage faisait partie de la Prusse). C'est en fait à cause de la "guerre des eaux" que le barrage a été construit: les belges voulaient en effet être maitres de leur eau et ne plus dépendre d'une pussance étrangère qui aurait pû couper l'approvisionnement en eau de la région.

Il y a un déversoir à droite du barrage (quand on regarde vers l'aval). Deux pertuis permettent de commander le déversement de l'excès d'eau et donc de limiter le niveau maximum de l'eau. Le barrage a également deux conduites de vidange.

Le barrage était de type "poids" (c'est le poids du talus qui fait barrage à l'eau), à l'époque de sa construction c'était le plus grand barrage de ce type. Il a été rehaussé en 1971, ce qui a permi de doubler la capacité du réservoir qui est passée de 12 à 26.5 million de mètres cubes. Le barrage original était prévu pour un stockage de 6 millions de mètres cubes, mais les plans ont été changés en cours de réalisation.

On est passé d'un type "poids" à un type combiné poids/pression (l'arc que forme le barrage permet d'utiliser la pression de l'eau pour stabiliser le barrage). La force de l'eau est répartie sur les rives, qui doivent êtres solides. On utilise également le nom de barrage-voûte au lieu du nom de barrage-pression: la voûte (horizontale) du barrage agit comme la voûte d'une cathédrale.

Le lac a deux tours de captation, permettant de prendre l'eau au milieu du lac, là où elle est la plus pure. Chaque tour a 4 niveaux de captation qui permet d'avoir accès à l'eau la plus pure du moment. L'analyse de l'eau s'effectue dans la tour même. C'est actuellement la fonction la plus importante du barrage. Pour éviter la pollution de l'eau, il est interdit de canoter sur le lac. Il n'y a donc aucune activité touristique de ce genre sur les berges du lac.

Le lac dispose d'une petite centrale électrique d'un peu plus de 600kW (ce qui n'est vraiment pas beaucoup...). L'avantage d'une centrale hydro-électrique est évidemment que l'énergie apportée par l'eau est gratuite et que la production peut être adaptée à la demande. La centrale n'utilise pas à fond la dénivélation. En effet, en aval il y a encore plusieurs dénivélations totalisant plusieurs mètres.

L'installation n'est pas conçue pour le turbinage/pompage (pomper l'eau du bief inférieur vers le barrage en cas de surproduction électrique): il n'y a en effet pas de réservoir inférieur. De plus, la centrale utilise l'eau qui sert à la consommation humaine. L'eau qui coule au bas du barrage, c'est de l'eau qui n'est pas consommée (trop plein et fuites).

Pour profiter au maximum de l'intérêt touristique de la région, une tour panoramique a été construite à partir de 1980. La tour a de grandes baies vitrées et on y accède avec un ascenseur. Il y a également différentes activités sportives.

Le barrage sur la Vesdre, situé non loin de là est moins connu et moins touristique.

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