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Le Bois du Cazier était un charbonnage comme on en trouvait plein dans la région. Il y avait également des charbonnages dans le Borinage (et les mines de charbon s'étendaient également dans le nord de la France), la région de Liège et finalement la Campine.
Les mines de charbon de la Campine n'ont été exploitées qu'à partir du XXe siècle car le charbon n'affleurait pas. Jusqu'au début du siècle, on ne savait donc pas qu'il y avait du charbon dans le sous-sol. Certaines mines de Campines ont été exploitées par des entreprises wallonnes qui avaient grand besoin de charbon pour l'industrie.
Le métier de mineur était très dur et les enfants partaient à la mine comme leurs parents. A l'age de 40 ans, ils étaient totalement épuisés et avaient de nombreuses maladies causées par la poussière: silicose, asthme, cancer, etc.
Au bois du cazier, les mineurs habitaient dans des cabanes qui avaient servi de camp de prisonniers pendant la seconde guerre mondiale. Les mineurs étaient surtout de travailleurs étrangers (généralement des italiens). Ce n'est qu'avec la catastrophe du bois du Cazier que la presse s'est rendu compte des conditions de vie déplorables des mineurs.
Photo 1:
L'entrée du camp de prisonniers, pardon, de la mine. Cette image des grille a fait le tour du monde quand des familles s'accrochaient aux grillages pour avoir des nouvelles des mineurs bloqués dans la mine lors de la catastrophe du Bois du Cazier.
Photos 2 et 3:
L'exploitation se compose en surface de deux châssis à molettes qui permet de faire descendre les cages dans la mine. Il faut parfois descendre très bas, plus de 1000m pour arriver aux couches de charbon. La machinerie pour commander les cages se trouve dans une construction toute proche.
Il y a généralement un puits d'exploitation, par où entrent et sortent les mineurs et par où est extrait le charbon. Un second puits est gardé en réserve et sert généralement pour l'extraction de l'air vicié.
L'air rentre naturellement par le puits d'extraction et arrive également par les conduits d'air sous pression. On préfère le système aspirant qui évacue les gaz dangereux (grisou, radon, monoxyde de carbone, dioxyde de carbone). L'aérage des mines permet également de limiter l'augmentation de température. En effet, la température grimpe d'environ 3° tous les 100m. De plus les hommes et les machines produisent également de la chaleur qu'il faut évacuer.
Il y a deux cages par puits et elles fonctionnent en synchronisme: quand une cage monte, l'autre descend. Il est possible de les désolidariser (en cas de bloquage d'une cage), mais c'est une opération qui est exceptionelle. La cage d'ascenseur se compose de compartiments qui permettent tout juste d'y faire pénétrer un wagon. Quand c'est au tour des mineurs, il doivent s'assoir dans les compartiments minuscules.
Les puits sont généralement ronds et les cotés sont utilisés pour y mettre des canalisations diverses. Dans chaque puits il y a des canalisations qui annènent l'air sous haute pression (pour les marteaux-pilons) et basse pression (pour l'aération. Il y a également des conduites pour l'électricité (éclairage, téléphone, pompes, etc).
Photo 4:
Une tranchée de mine reconstruite. Il s'agit ici d'une exploitation moderne, avec des wagonnets qui sont mûs électriquement. Certaines mines de charbon ont utilisé des bandes transporteuses. Au début de l'exploitation, on utilisait des ânes et des chevaux pour tirer les wagonnets.
Installation de chargement des lampes de mineur. Chaque mineur avait sa lampe propre et devait la remettre à sa place quand il sortait de la mine.
Il devait obligatoirement avoir des douches dans la mine. Les mineurs mettaient leurs vêtements sur des crochets et tiraient sur le cable pour faire monter le paquet au plafond. C'est de la que vient le nom de "salle des pendus" pour les vestiaires. Les mineurs n'avaient pas d'armoire, cela prenait trop de place.
Photo 5:
Indicateur de la position des cages de la mine. Les cages pouvaient fonctionner soit en mode "extraction" ou en mode "personnel" (la vitesse était réduite quand les cages transportaient des personnes). La "recette", c'est la position pour vider les chariots des cages (la recette est l'emplacement sous le chassis à molettes où se font tous les échanges).
Photos 6 à 9:
La machine d'extraction qui sert à commander les cages. Le moteur est un moteur asynchrone à cage bobinée qui permet une commande plus précise qu'un moteur à cage d'écureuil. Mais on voit bien qu'il s'agit d'une installation fort vêtuste qui a fonctionné jusque dans les années 1970.
La vitesse du moteur est démultipliée par un engrenage à chevron qui permet d'éliminer les forces transversales. Pour assurer une usure égale des dents, le nombre de dents de chaque engrenage est un nombre prime (vous en apprenez des choses sur ce site...)
Les deux cables des deux cages sont enroulés sur deux bobines de telle façon qu'un des cable s'enroule quand l'autre se déroule. Le diamètre de la bobine est calculé de telle sorte que le couple à fournir reste pratiquement constant. Quand les cages sont au fond, la bobine est pratiquement vide et le déplacement des cages est lent. Le couple plus puissant permet de compenser la longueur du cable qui descend dans la mine.
L'indicateur de position des cages est commandé par une vis sans fin solidaire de l'axe des bobines. Il indique la position des deux cages. Quand une cage est au niveau le plus haut (recette, l'autre cage est au fond de la mine.
Remarquez l'échelle non-linéaire des profondeurs: en effet au plus la bobine se vide, au moins la cage correspondante se déplace rapidement. L'indication est approximative et la position exacte eis indiquée par une marque blanche sur le cable et un repère.
- A: bobines d'enroulement des cables
- B: cables de levage des cages
- C: moteurs (il n'y a qu'un moteur à la machine d'extraction du bois du Cazier)
- D: frein de maneuvre, pour ralentir le déplacement des cages
- E: frein principal: pour nloquer le déplacement des cages
- F: manettes de commandes (regardez le film "les temps modernes")
Les mines doivent disposer d'un treuil de secours à utiliser quand l'installation principale est en panne. Il s'agit ici d'un treuil bien plus moderne que celui qui se trouve dans la salle d'extraction. A gauche, il y a le compartiment des résistances et au centre une manette pour régler la puissance du moteur. Le moteur est ici aussi un moteur asynchrone à cage bobinée.
Représentation artistique du mineur. Tableau qui se trouvait probablement dans le bureau d'un grand patron industriel (ou dans le grand bureau du patron du syndicat: tous deux profitent de la misère des ouvriers).
Photo 10:
les briquettes de charbon sont un combustible relativement bon marché pour les ménages. En effet le charbon sert principalement dans l'industrie où il est transformé en coke pour les hauts fourneaux, tandis que le gaz de cokerie est également utilisé.
Mais la poussière de charbon (les fines) est perdue, jusqu'au moment où on trouve un conditionnement pour la vendre: il s'agit des briquettes et des boulets. La poussière de charbon est agglomérée avec du brai, qui est le résidu visqueux (goudron) de la décomposition du charbon dans les cokeries. On utilise ainsi deux produits de faible valeur pour produire du combustible.
Les premières boulettes produisaient énormément de fumées et n'étaient utilisées que par les industriels (chemin de fer, artisans, etc). Puis les boulettes ont été défumées: on les chauffe à 200° et la plupart des fumées s'échappent. On a remarqué (bien plus tard, évidemment) que ces fumées étaient particulièrement cancérigènes.
En utilisant principalement des poussières d'antnracite et en chauffant plus fort et plus longtemps les boulets, on obtient une qualité supérieure qui est utilisée par les ménages pour les feux continus.
Photos 11 à 13:
Mais finalement l'imagerie populaire s'empare du mineur. Il s'agissait d'abord d'un métier que personne ne voulait effectuer et on a du faire venir des travailleurs des pays étrangers. Maintenant ils'agit d'un héros populaire. Il y avait une exposition temporaire sur ce thème sur la place sous les deux chassis à molettes (la recette).
Mais le travail dans la mine donne soif (il fait très chaud dans les mines, la température y dépasse pratiquement toujours les 30°). “Pays de Charleroi, c'est toi que je préfère”.
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