Canal du centre
Ascenseurs à bateaux
 
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Le canal du centre est un canal qui relie le bassin de la Meuse à celui de l'Escaut. Il commence à Seneffe, il s'agit d'une dérivation du canal Anvers-Bruxelles-Charleroi et devient le canal Nimy-Blaton-Péronnes à partir du lac du Grand Large près de Mons.


Images 1 - 2 - 3: vues du premier ascenseur (coté Charleroi). Chaque ascenseur est construit de façon relativement identique et dispose d'un batiment pour le personnel (habitations de service) et d'une salle des machines.

Le Borinage produisaient beaucoup de charbon (les iguanodons de Bernissart, c'est dans le coin), mais il fallait un canal pour le transporter vers les centres industriels de Charleroi et de Bruxelles. C'est ansi que le canal du centre a vu le jour.

Il y a un long bief qui va du plan incliné de Ronquières à l'écluse de Viesville près de Charleroi (canal Bruxelles-Charleroi) et qui continue via le canal du centre. Un bief est une portion de canal entre deux écluses (il n'y a pas de dénivélation). Puis brusquement, il y a une dénivélation de 73m sur quelques kilomètres.

Le canal du centre historique a 4 ascenseurs à péniches, suivi d'une écluse normale. Le premier ascenseur est précédé d'une porte de garde qui est fermée quand l'ascenseur n'est pas en fonction. Ceci pour éviter qu'en cas de défaillance toute l'eau d'une partie du canal Bruxelles-Charleroi et la première partie du canal du centre ne se déverse dans la région (l'ascenseur absorbe une dénivélation de plus de 15m).

Il n'est pas possible d'utiliser des écluses classiques, qui nécessitent une forte comsommation d'eau du bief supérieur à chaque passage de navire. La quantité d'eau perdue à chaque éclusée est la surface du bassin multiplié par la dénivélation. Plus la dénivélation est importante, et plus les pertes en eau sont conséquentes. Cela pose un problème, car le canal du centre et le canal vers Bruxelles est uniquement alimenté par la Sambre, dont le débit est très faible en été. Même si la consommation en eau n'aurait pas été un problème, la quantité d'écluses en aurait été un: un ascenseur peut remplacer trois écluses.

La solution est d'utiliser un ascenseur au lieu d'une écluse. Sur le canal du centre historique, il y a 4 ascenseurs à bateaux et une écluse sur une distance de 7km. Chaque ascenseur peut absorber une dénivélation de près de 17m, la dénivélation restante étant absorbée par une dernière écluse classique située après le 4e ascenseur à Thieu.

La consommation en eau est limitée à une hauteur de 30cm, c'est la quantité d'eau qui faut ajouter au bac situé en haut pour le mettre en mouvement. Les 4 ascenseurs sont relativement identiques.

Chaque ascenseur se compose de deux bacs qui fonctionnent en même temps: quand un bac descent parce qu'il est alourdi par une quantité d'eau, il pousse l'autre bac vers le haut. Chaque bac est monté sur un énorme piston et les deux pistons communiquent entre eux via une conduite d'eau qui peut être fermée par une vanne. Il est possible de faire travailler un bac seul (parce que l'autre bac est à l'entretien), mais c'est une opération plus lente.

Lors de la montée d'un bac, il s'arrête 30cm plus bas que le niveau de l'eau. Quand on ouvre les vannes du bac, le niveau s'équilibre: le bac supérieur contient maintenant une quantité plus élevée d'eau, mais il ne peut pas descendre car la vanne qui relie les deux pistons est fermée.


Images 4 - 5 - 6 - 7: un bateau de plaisance arrive, il se place dans le bac (il y a encore de la place pour d'autres bateaux). Les deux portes sont fermées (celle du bief et celle du bac).

La vanne qui relie les deux gros pistons est ouverte. Le piston du bac en haut (plus lourd) pousse le piston du bac en bas vers he haut.



Salle des machines

Le fonctionnement est uniquement dû à l'eau (c'était une contrainte il y a 100 ans, quand il n'y avait pas encore d'électrification dans la région).

L'eau pour entrainer les machines est prélevée du bief supérieur, mais à la base de l'ascenseur, la pression n'est que de 3 bars, trop peu pour faire fonctionner les machines. Dans la salle des machines, la chute d'eau fait tourner une turbine à aubes qui entraine un compresseur qui va porter la pression de l'eau à 45 - 50 bars. Les trois ressorts que vous voyez à coté d'un des deux compresseurs sont montés au dessus d'un piston qui va absorber les coups de bélier de l'eau.


Vue sur l'accumulateur
(où la personne se trouve)

Avant les maneuvres, on met le compresseur en route. Chaque salle des machines a une ou deux tours. Dans la tour il y a un accumulateur d'énergie, qui contient l'eau à une pression de 45 bars. Le compresseur charge l'accumulateur en eau de façon continue. L'accumulateur est un piston surmonté d'un poids, qui peut monter et descendre selon la quantité d'eau à haute pression accumulée. L'eau sous pression fait fonctionner les portes des bacs de l'ascenseur et tourner la vanne de communication entre les deux pistons des bacs.


Le batiment de la salle des machines avec deux tours contenant chacunes un accumulateur d'eau sous pression


Un des deux accumulateurs se trouve derrière cette porte


Image 8: Comme le dernier élément est une écluse, il y a deux pompes qui refoulent l'eau du bief inférieur vers le bief supérieur de l'écluse, car l'écluse consomme plus d'eau qu'un ascenseur. Les pompes doivent être mises en route à chaque éclusée, car le bief supérieur de l'écluse est très court. le bief inférieur est le canal du centre commun.

Les ascenseurs ont une capacité limitée (péniches de 350 tonnes) et ont été dédoublés par l'ascenseur à bateaux de Strépy-Thieu, qui permet d'absorber la dénivélation en une fois. Le nouvel ascenseur permet de transporter des péniches de 1350 tonnes. Une partie du canal est ainsi dédoublée, avec le canal historiques et ses 4 ascenseurs et son écluse, et le nouveau canal avec son ascenseur unique.


Image 9: 4e ascenseur au bief supérieur. le navire doit rentrer dans un des bacs (après que la porte se soit relevée).

Dans le nouveau tracé qui est beaucoup plus rectiligne, il y a un pont-canal qui enjambe un creux du paysage. Les bateaux passent ainsi au dessus des routes et des maisons, c'est assez surprenant.


Image 10: 4e ascenseur vu d'en bas, avec la maison de service et le batiment de la salle des machines (non visible).



Arrivée d'une péniche transformée à la quatrième écluse.
A l'arrière plan on voit une partie de l'ascenseur moderne.



La péniche se trouve dans le bac supérieur. Apres la ferméture de la porte du bief et du bac, on ouvre la vanne de communication entre les deux pistons. Le bac descend, non pas à cause du poids de la péniche (le poids du navire a déplacé une quantité équivalente d'eau hors du bac) mais à cause des 30cm d'eau supplémentaires bu bac.



Sortie de la seule écluse sur le parcours du canal historique. Il y a très peu de place: les péniches ont toutes une taille maximale à ne pas dépasser, autrement elles ne peuvent pas passer par les écluses historiques (qui sont maintenant limitées à la navigation touristique).



Vue à partir de la route qui passe sous le bief supérieur.
Il y a toujours une légère perte en eau entre le bac et le bief quand les portes sont relevées pour laisser pénétrer un navire (le bac se trouve en haut).



La péniche est en train de tourner pour se diriger vers l'ascenseur moderne. Elle va ainsi remonter via le canal récent pour retourner à son point de départ près du premièr ascenseur historique.

La durée totale du voyage dure pratiquement une journée, avec un arrêt après l'ascenseur 3 pour recevoir plus d'informations et visiter la salle des machines.

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