Charbonnage
-
Photo 1 Simultanément au creusement des puits, on construisait les différents batiments de la mine. Le creusement des puits pouvait durer près de 10 ans! Les deux chassis à molettes sont également réalisés. Il fallait énormément de capitaux pour construire une mine et l'exploiter: il n'y a que les grands industriels wallons et les banques qui pouvaient fournir les capitaux nécessaires. De plus le charbon récolté était du gras, ce qui était l'idéal pour les hauts fourneaux (la cokéfication produisait beaucoup de gaz de ville et le coke était de bonne qualité). A cette époque, il n'y avait strictement rien dans la région: les tourbières étaient un sol très pauvre qui ne permettaient pas d'agriculture ni d'élevage. En plus de construire les installations de la mine, il fallait construire des cités ouvrières, faire venir du personnel et construire une ligne de chemin de fer pour amener le charbon au canal leplus proche (le canal Albert est vraiment tombé à pic, si je puis dire) . Au début, on a surtout fait venir des travailleurs de la région frontalière allemande. Il y avait plusieurs charbonnages dans la région. Au fil du temps, chaque exploitation avait plus d'une centaine de kilomètres de galeries sous-terraines et pour aller du puits au lieu du travail, il fallait parcourir 10km sous le sol. Il va de soi que le mine avait installé un système de trains sous-terrain. Vers la fin de la période des charbonnages, il était même possible de passer d'une exploitation à l'autre via les galeries. Tout le sous-sol de la Campine était creusé par des milliers de galeries.
Photo 2 Pour évacuer le trop plein de chaleur de la centrale électrique, il y avait des tours de refroidissement sur le site de la mine, mais en hiver, les habitations de la cité étaient chauffée par l'eau chaude de la centrale.
Photo 3 Le puits d'aérage est équipé d'un clapet Breyne pour que l'air aspiré soit extrait des profondeurs. Ce clapet se trouve juste en dessous de la recette (position haute de la cage) et ne s'ouvre que pour laisser passer les cages. A Beringen, chaque puits a 4 cages d'ascenseur, deux cages sont chaque fois commandées par une même poulie Koepe. Il y a trois batiments pour la machine d'ascenseur. Il y a eu en tout 7 grands charbonnages actifs dans le Limbourg (deux supplémentaires ont été prévus mais n'ont pas été exploités), mais contrairement aux charbonnages wallons, il s'agissait de très grandes entreprises avec chacune en moyenne une centaine de km de galeries sousterraines. Les veines de charbon étaient pratiquement horizontales et de bonne épaisseur, ce qui permettait un traitement mécanisé (qui n'est apparu que dans les années 1960). Les charbonnages de Campine étaient rentables jusque dans les années 1960. Lors de la crise du pétrole au début des années 1970 les charbonnages ont été considérés comme réserves stratégiques et la production a à nouveau augmenté. Mais la crise du pétrole a été suivie d'un ralentissement de l'économie avec une chute de la demande de charbon. Les sidérurgistes qui au début préféraient le charbon gras (produisant beaucoup de gaz de cokerie qui pouvait être utilisé pour fournir de l'énergie) utilisent maintenant du charbon importé plus pur. Le charbon ne peut plus concurrencer avec le charbon importé ni avec le pétrole et les mines de charbon deviennent déficitaires. Les charbonnages ont ainsi été nationalisés à la belge: les profits pour les entreprises et les frais pour les charbonnages de Campine (Kempense Steenkoolmijnen), l'entreprise publique. Comme on ne recherchait plus de mineurs, les maisons des cités, les terrains aux alentours et certains batiments ont été vendus à bon prix par les charbonnages propriétaires des terrains, tandis que KS devait payer les frais (par exemple en cas d'affaisement de terrain). Si on fait une balance générale de toutes les années d'exploitation, les charbonnages du Limbourg n'ont pas été bénéficiaires, mais c'est l'état qui a payé le gros des factures. Vers 1985, l'état n'avait plus les moyens de garder les charbonnages en activité et ils ont tous été fermés les uns après les autres. La hiérarchie qui est très présente dans la mine se retrouve dans les cités, où le directeur reçoit une grosse villa avec un grand terrain, les cadres ont une villa un peu plus modeste, et ainsi de suite jusqu'au ouvriers.
Central téléphonique du fond de mine Ce central téléphonique se trouvait au fond de la mine. Il s'agissait d'un central manuel (avec opérateur). Au lieu de travailler avec des fiches pour établir la communication, l'opérateur sélectionnait une des lignes vers la surface et cette ligne était connectée via un second central à un poste en surface. Il fallait donc deux opérateurs pour établir une communication entre le fond et la surface. Le fonctionnement du téléphone est expliqué plus en détail sur la seconde page. Chaque poste avait deux lampes témoins: appel et communication en cours. Vue aérienne du cite de Beringen
Et maintenant ce qu'on veut en faire... Plan actuel Beringen
Cette page continue ici: musée de la mine de Beringen II (situation actuelle du site). Il y a également une page consacrée à un fotoshoot organisé à Beringen mais n'y comptez pas trop pour y organiser un shooting urbex. Tout le site est "en rénovation" (depuis 2011). |
Publicités - Reklame