Le golf du chateau d'Ardenne
Le lit sajeur de la rivière, c'est toute la zone qui est inondée en cas de crue.
Comblain la Tour
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Le chateau d'Ardenne a été construit sous Léopold II. Il voulait faire de la Belgique un grand pays, non pas par sa superficie, mais par son faste, ses chateaux et son infrastructure. Léopold II, c'est aussi le roi qui a lancé la ville d'Ostende comme lieu de villégiature pour les gens fortunés. On ne parlait pas encore de touristes à cette époque, les touristes ne sont venus qu'avec les congés payés.
Le chateau est construit entre 1874 et 1891. Il dispose de plus de 100 chambres. Georges Nagelmackers qui a lancé la Compagnie Internationale des Wagon-Lits exploitera l'hotel pendant quelques années. Pour rendre l'hotel plus rentable, on ajoute une annexe au chateau. Il s'agit en fait d'un second chateau séparé séparé et le passage d'un batiment à l'autre se fait par un sous-terrain.
Le chateau est situé au milieu de nulle part, et pour y arriver il faut un moyen de transport. A cette époque pas encore de voitures, mais il y a justement une ligne de chemin de fer qui passe à coté. Le train dépose les villégiateurs à la gare royale et une calèche les transporte jusqu'à l'hotel.
La gare du Chateau Royal d'Ardenne
Pendant la première guerre mondiale, le chateau est pillé successivement par l'armée francaise et puis allemande. Pendant le seconde guerre mondiale, les allemands utilisent le chateau comme quartier général. Le chateau rouvre pendant quelques années après la guerre, mais doit fermer à cause du manque de clients. C'est l'époque de la reconstruction du pays et l'ambiance n'est pas vraiment à la fête.
Le chateau est laissé à l'abandon et prend feu. Les ruines sont rasées quelques années plus tard. L'annexe au chateau est également rasée et les terrains sont utilisés pour agrandir les terrains de golf. La gare n'est évidemment plus utilisée.
La gare est située jusqu'à coté de la Lesse. Lors des pluies catastrophiques de juillet 2021, la Lesse a évidemment débordé de son lit. Le lit mineur de la rivière est le chenal où l'eau s'écoule normalement, tandis que le lit majeur est la surface que la rivière peut inonder en cas de crue. Près de la gare royale d'Andenne, le lit majeur a une largeur de plus de 100 mètres et peut donc absorber assez aisément les crues. Ce n'est que sous les ponts que le lit de la rivière est réduit.
On voit très bien sur les photos jusque où le niveau de l'eau est monté: par l'herbe aplatie par le courant ou par la boue qui est déposée sur les feuilles des arbres. On voit des pagaies qui ont été rassemblées près de la rivière. A certains endroit, on en trouve encore dans les branchages, à plusieurs mètres de hauteur.
Actuellement il n'y a plus que la gare du chateau d'Ardenne qui a un intérêt pour le photographe urbex. La gare est circulaire et on en a rapidement fait le tour.
Comblain la Tour
J'ai continué ma route via Durbuy (l'activité touristique a repris comme si de rien n'était et il y a de nouveau beaucoup de monde dans les rues). Puis je suis passé par Comblain-la-Tour, où sont organisés les Shooting Days internationaux. Ici on voit mieux les dégats des eaux. Ici, la rivière n'a pas tellement de place entre les berges. Dans le cas présent, la crue exceptionelle a fait que l'Ourthe a débordé dans les rues. Le niveau de l'eau était de plus de deux mètres par rapport au niveau de la rue. La place du Wez était envahie par l'eau. Beaucoup de maisons situées le long de la rivière ont subi des dégats importants, ainsi que les rues, dont le revètement a été détruit.
Les dégats semblent être causés par le fait que la rivière n'a pas pu s'étendre librement comme à Houyet. La région est escarpée et la terre n'est que peu perméable. Toute l'eau se retrouve dans les cuvettes, mais ne peut s'échapper que par le lit étroit de la rivière. A chaque fois on voit un même phénomène: sur la Lesse, où la rivière peut s'étendre sur une grande surface, les dégats sont limités aux caravanes qui ont été emportées (c'était prévisible), sur l'Ourthe il y a des dégats dans les villages, chaque fois que le lit naturel de la rivière est limité et sur la Vesdre, dont les habitations sont construites contre la rivière, les dégats sont les plus importants. On sait que la Lesse peut déborder, et on a construit en conséquence, mais on a oublié depuis belle lurette que la Vesdre peut aussi déborder.
Et je continue la promenade jusqu'à Liège, une occasion de photographier le haut fourneau de Ougrée. Il ne s'y passe plus rien depuis plusieurs années, de même qu'à la cokerie située à quelques kilomètres de là.
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