La Belgique n'avait à nouveau plus de Marine avant la seconde guerre mondiale. On tente de créer une Marine en 1939 en adaptant quelques navires de pêche, mais il est évidemment trop tard. Les allemands attaquent l'année suivante.

Les militaires et les pêcheurs qui sont arrivés en Grande Bretagne en 1940 pouvaient faire partie de la section belge de la Royal Navy. Il y avait plusieurs bases militaires qui donnaient des formations aux nouveaux militaires. Après cela, les marins travaillaient sur différents navires anglais, mais la Belgique a également reçu deux corvettes en prêt, le HMS Buttercup (K193) et le HMS Godetia (K226). Une corvette est une petite frégate rapide qui était principalement utilisée pour protéger les convois qui traversaient l'Atlantique. Il y a plus d'informations sur ces missions sur la page de la Royal Navy Section Belge (lien ci dessus).

On retrouvera le nom de Godetia en 1965. C'était un navire de ravitaillement qui a été détruit en 2015.

Photo à droite: HMS Godetia

Vers la fin de la guerre les belges ont reçu un nombre de dragueurs de mines, les MMS (Motor Mine Sweeper). Ils ont été utilisés pour neutraliser les mines dans l'Escaut Occidental. C'est un MMS qui arrive le premier au port d'Anvers le 28 novenbre 1944, suivi de tout un convoi qui apporte du matériel militaire et du carburant pour les forces engagées en Allemagne.

Et c'est ainsi que cela a commencé: les mines de contact (photo ci-dessus). C'était des mines très simples, mais qui pouvaient causer des dégats considérables. On n'utilise plus de mines de contact actuellement, mais des mines magnétiques qui réagissent à la distorsion du champ magnétique quand un navire passe au dessus. Les mines actuelles peuvent même déterminer si la cible est interessante ou pas et laisser passer les navires sans intérêt militaire.

La chasse aux mines est devenu une spécialité belge avec une école à Ostende (Eguermin - école de la guerre des mines) et à Bruges (CC-Mar - centre de compétence de la Marine).

On utilise toujours des mines marines car c'est une arme très bon marché qui peut faire beaucoup de dégats. On peut bloquer l'accès à un port pendant des semaines avec seulement quelques mines. Le "rendement" d'une mine est élevé. Un explosif placé dans un ancien baril vide coûte moins de 10.000€ et peut couler un navire militaire qui coûte des millions d'euros.

Photo à droite: Motor Mine Sweeper

Les MMS étaient des navires très simples en bois, sans sonar et sans radar qui ont été construits en grande quantité pendant la guerre même. Les dragueurs de mines étaient équipés d'une énorme bobine où on faisait passer un fort courant pour créer un champ magnétique important pour faire exploser les mines. La bobine était tirée loin derrière le navire pour ne pas l'endommager quand la mine explosait. Les MMS étant de petits navires en bois, ils ne causaient que peu de distorsions du champ magnétique terrestre. Les première mines n'étaient d'ailleurs pas très sensibles et ne pouvaient détecter que la présence de grands navires.

Le navire pouvait également tirer un "sounder", un tonneau contenant un moteur qui entrainait une boule métallique. La boule frappait la paroi du tonneau et produisait un boucan d'enfer, suffisant pour faire exploser les mines accoustiques. Les MMS seront utilisés jusqu'au début des années 1950.

Photo à droite: le MMS118 entre au port d'Ostende

Après la guerre la Belgique reçoit plusieurs dragueurs de mines américains, ce sont les MSO (Mine Sweeper Ocean), les MSC (Mine Sweeper Coastal) et les MSI (Mine Sweeper Inshore). Ce dernier type de navire sera également construit en Belgique.

Ces navires en bois seront à leur tour remplacés par des navires en polyester à partir des années 1980, ce sont les CMT (Chasseurs de Mines Tripartite).

Et c'est ainsi que la Belgique a de nouveau une Force Navale, qui sera renommée Marine lors du regroupement des différents corps. Que les matelots avaient de beaux uniformes en ce temps là. C'est quand même autre chose que les pyjama's qu'ils portent actuellement!