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La première partie de cette page: télévisions Philips à lampes
Le premier téléviseur Philips (presque) totalement transistorisé (à part le tube image et la diode THT). C'est un appareil fabriqué par Philips pour montrer que l'entreprise pouvait également fabriquer des téléviseurs totalement transistorisés. A cette époque (1965), Sony avait déjà plusieurs appareils à transistors sur le marché. Ce n'a pas vraiment été un succès, l'appareil semble avoir été fabriqué avec des fonds de tiroir (transistors de la série OC). Ces transistors sont conçus pour une tension de 15V et un courant de 10mA et n'étaient plus à la pointe du progrès (ils étaient utilisés dans les radios AM de la génération précédente). Beaucoup d'étages doivent avoir plusieurs transistors pour arriver à l'amplification voulue. On dirait que Philips a mélangé plusieurs sous-systèmes de périodes différentes sans les mettre à jour lors de la réalisation du circuit définitif. Cela se voit à la présence de 3 diodes de détection, alors qu'un seul circuit aurait suffit et à certaines parties qui utilisent des transistors déjà obsolètes en 1965. Ce monstre de Frankenstein est portable et peut fonctionner sur secteur et sur 12V. La télé a un tuner UHF et VHF séparé puis 4 transistors moyenne fréquence utilisant des AF121. Nous avons également 4 transistors dans la partie vidéo, alors qu'une seule lampe aurait suffit pour arriver au même résultat. L'étage de puissance utilise deux AF116 qui ont en fait une tension de fonctionnement trop faible pour commander un tube cathodique (Philips passera à d'autres transistors pendant la production). La moyenne fréquence audio est prélevée avant la détection vidéo et passe par un filtre suppémentaire. L'appareil utilise le principe de l'interporteuse avec la fréquence intermédiaire son à 5.5MHz. Nous avons 3 étages moyenne fréquence audio. L'interporteuse permet de recevoir le son même si l'accord n'est pas parfait. L'interporteuse utilise le principe de la modulation (mixage) de la fréquence image par la fréquence son dans un composant non-linéaire (diode) et un des produits du mixage est une fréquence de 5.5MHz (la différence entre la porteuse son et image). Ce système est plus performant que le système français où l'accord doit être très précis. L'étage audio basse fréquence nécessite 3 transistors, le AD140 travaille en classe A et commande directement le haut parleur sans passer par un transformateur car le HP a une impédance de 50Ω. Il y a également une détection séparée pour la séparation des tops de synchronisation à partir du signal moyenne fréquence. C'est dans cette partie qu'on trouve le plus de transistors bizarres: un transistor au silicium, le BCZ13 (qui n'a pas de caractéristiques meilleurs que des transistors au germanium), des OC45, OC44, OC141, AC127, AC128. A part pour ces deux derniers transistors (qui peuvent fournir une puissance un peu plus élevée), les autres transistors sont vraiment des transistors au rebut qui ne sont plus utilisés ailleurs. La partie déflection est la plus complexe de la télé. La déflection ligne utilise deux AU101 en série (montage quasi symmétrique) pour arriver à la puissance voulue. Pour la déflection trame on utilise un AD140. Il y a une diode thermo-ionique pour la très haute tension (DY87). La tension d'alimentation est stabilisée à 11V.
Ce chassis sera utilisé par Philips qui le vendra sous de nombreuses marques: SBR, ACEC, etc. Il sera même vendu sous une marque française dans la région frontalière où il aura plus de succès que les postes français qui n'étaient conçus que pour recevoir les postes français. Philips a réalisé un chassis unique et les différentes marques pouvaient jouer avec les parties auxiliaires: réglage du volume à glissière ou rotatif (après les boutons rotatifs, c'était la mode des potentiomètres à glissières), nombre de présélections, nombre de normes, boitier en bois ou en plastique, etc. C'est un système qui a du succès et Philips renouvelle l'expérience avec la couleur avec entre autre ses célèbres chassis K9 et K11. L'appareil a une alimentation à découpage, mais n'est toujours pas isolé du réseau. Le 110V, on n'en parle plus, plus possible d'adapter l'appareil. Enfin un appareil totalement transistorisé, vous voyez bien que c'est possible! Le chassis se compose de nombreux modules qui ont tous une fonction bien définie. Ces modules contiennent souvent des circuits intégrés. L'amplification sonore n'est pas le point fort de cet appareil, avec un fonctionnement en classe AB qui produit des déformations très notables aux faibles volumes. L'amplificateur trame est lui beaucoup plus évolué avec une contre-réaction en courant (puisque la déflection est causée par un courant et non une tension). Signalons une réduction du contraste automatique si le courant du tube cathodique devient trop important. Comme les commandes se font par une tension continue, j'ai rapidement installé une cellule photo-électrique qui règle automatiquement le contraste selon la lumière ambiante. |
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