Télévision
Historique des téléviseurs
Electroménager
Root » Serveurs » Electro-ménager » Historique » Image » Télévision » Monochrome Philips
-

-

Quelques schémas de principe de télévisions. Sur cette page nous décrivons quelques schémas Philips de télévisions monochromes.

Philips TD1720

Cette télévision fabriquée par Philips date des tous débuts de la télévision en Europe. Il y avait déjà des programmes en Grande Bretagne et en France, mais les émissions étaient basées sur des standards datant d'avant la guerre (la norme à 405 lignes en Grande Bretagne et 441 en France, norme issue des installations que les allemands ont laissé sur place après leur défaite).

Les premières télévisions commerciales de Philips, les modèles TX380 et TX390 étaient donc principalement destinées au marché français et anglais. Philips avait reçu l'autorisation de placer un émetteur sur ses batiments à Eindhoven et les habitants de la région pouvaient recevoir des programmes de test.

A partir des années 1950, la décision est prise d'adopter la norme "Gerber" (Albert Gerber était le directeur de l'instutut des télécommunications suisse qui a officiellement proposé la norme). Le soquet standard des tubes devient noval à la place de rimlock: la nouvelle base est plus compacte et a 9 contacts au lieu de 8 (et en plus elle est moins chère à fabriquer).

Le premier schéma montré ici (TD1720A) est un modèle qui n'était pas spécialement destiné au marché local néerlandais, mais qui a été utilisé en Allemagne. Les émissions de télévision régulières avaient également débuté en Allemagne, mais il n'y avait que des émissions expérimentales aux Pays Bas et le nombre de téléviseurs vendus était faible.

L'alimentation haute tension se fait encore avec deux lampes branchées en parallèle. Le systême de la tension de chauffage série est déjà d'application et certains tubes sont conçus pour fonctionner aussi bien avec un circuit série (300mA) qu'un circuit parallèle 6.3V.

Le tuner est uniquement VHF et utilise une double triode PCC84 en montage cascode. Cette double triode est optimalisée pour ces fréquences plus élevées et remplace la double triode ECC81 utilisée jusqu'à présent. Pour ces fréquences élevées, on préfère utiliser une double triode au lieu d'une pentode qui a un souffle plus important.

Le tube suivant est une triode-pentode ECF80, la pentode servant de mélangeur et la triode d'oscillateur local. Le signal radio est déjà amplifié et le souffle de la pentode ne joue plus. On a ensuite 4 EF80 avec des circuits légèrement desaccordés pour arriver à la bande passante voulue.

Le tube vidéo est le EL83 et le controle automatique du gain se fait avec encore un EF80 qui se base sur le signal lors des tops de synchronisation, mesurés lors du retour de ligne. Il y a un CAG normal et un CAG retardé qui agit sur les premiers tubes. Le réglage du gain est plus efficace sur les premiers tubes de la chaine, mais il ne faut réduire le gain qu'en cas d'émissions très puissantes pour éviter de dégrader le rapport signal/bruit.

La partie son utilise un ECH81 et EF80 comme étages moyenne fréquence, suivi d'un PABC80 pour la détection son. Le principe de l'interporteuse peut être utilisé en FM. Ce dernier tube se retrouvera dans la plupart des radios avec FM (en version EABC80). Le tube de puissance audio est un PL82. Ce même tube est utilisé pour la déflection verticale.

La séparation de la synchronisation trame et image se fait avec deux ECL80. Le tube de puissance ligne est un PL81.


Philips 21TX285A

Philips 21TX285A
Le premier téléviseur est un tout-lampes: il n'utilise pas de transistors, mais bien une multitude de diodes qui utilisent encore la codification OA:
  • OA210 (une des premières diodes au silicium) utilisée pour le redressement de la tension d'alimentation. La tension maximale inverse était de 400V (il fallait utiliser deux diodes en série pour les applications sous 220V) et courant maximal de 500mA.
  • OA81 (diode à contact germanium, 50V et 25mA), OA202 (diode silicium 150V et 150mA),
  • BA100 (une des premières diodes utilisant la nouvelle codification, 60V, 100mA).

La construction ressemble à celle d'une radio (mais avec beaucoup plus de lampes), cette télé n'utilise pas encore de plaquettes de circuit imprimés. Mais on voit l'apparition des premiers modules qui contiennent déjà des diodes (pour les transistors, il faudra encore patienter un peu).

Le téléviseur pouvait être alimenté aussi bien en 110V qu'en 220V. Dans tous les cas, le chassis était relié au réseau électrique.

  • En 220V, on utilisait un circuit de chauffage avec tous les tubes en série (tubes de la série Pxx qui ont tous un courant de chauffage de 300mA). La tension d'alimentation était redressée en simple alternance.
  • En 110V, on utilisait deux circuits de chauffage et la haute tension était produite avec un doubleur de tension.

Le tuner ne permet que de recevoir la bande VHF (VHF-I et VHF-III, VHF-II étant en fait la bande radio FM). Il y avait 3 canaaux disponibles sur la bande I: les canaux 2, 3 et 4. Le canal 1 n'a été utilisé qu'à des fins expérimentales. La programmation en 441 lignes (ancien standard allemand utilisé pendant la guerre) utilisait également le canal 1 (émetteur de la tour Eiffel).

Les canaux 5 à 11 faisaient partie de la bande III. Il y avait un trou important entre la bande I et III et certaines fréquences étaiet utilisées pour la communication et non pour la télévision. Le canal 12 était utilisé pour relayer des programmes.

La France avait une norme de télévision totalement incompatible (le 819 lignes au lieu du 625 lignes) qui utilisait une bande passante beaucoup plus large. On utilisait également les canaux 2 à 11, autrement il aurait fallu un tuner (syntonisateur HF) différent pour les normes françaises. La bande passante d'un émetteur était de 14MHz, ce qui ne correspondait pas à l'espacement des canaux: pour éviter les interférences il fallait laisser libre un canal adjacent. En France, il y avait donc 4 canaux disponibles pour le 819 lignes (au lieu de 10), mais cela ne posait pas de problème en pratique, car il n'y avait que trois chaines en France (et seul le premier programme était transmis en 819 lignes).

Après le tuner qui est à large bande pour permettre le passage de toute la bande d'un émetteur français, il faut 3 étages moyenne fréquence avant la détection vidéo. En effet, la bande passante à amplifier est nettement plus large et la moyenne fréquence (35MHz environ) est également plus élevée. Des contacts permettent de modifier la bande passante pour les émissions françaises.

La détection vidéo est identique pour toutes les normes, le signal étant modulé en amplitude. La résistance de charge est plus basse (2.2kΩ au lieu de 470kΩ) car les fréquences à redresser sont plus élevées. Il n'y a qu'un seul tube amplificateur vidéo et le signal est envoyé à la cathode ou à la première grille du tube image selon la modulation (positive ou négative).

La modulation négative a de nombreux avantages: elles permet de rendre les parasites moins visibles (les pics apparaissent en noir au lieu d'en blanc) et les tops de synchronisation qui en modulation négative ont une amplitude maximale permettent de régler aisément le gain des étages HF et MF.

Le contraste se règle en jouant sur la tension de la grille G2. Cette tension est également envoyée au premier tube MF. C'était une habitude de régler le contraste en faisant varier le gain des tubes moyenne fréquence. C'est moins interessant pour le son, parce que l'amplitude de la porteuse FM devient alors trop faible si on diminue trop le contraste. Dans les versions suivantes, on ne modifie plus le contraste en changeant le gain des pentodes, mais avec un système normal qui prélève une plus ou moins grande partie du signal vidéo.

La télévision contient de nombreuses triodes dont la fonction semble à première vue obscure. Ces triodes servent à réaliser le controle automatique du gain (qui est un problème avec la modulation vidéo positive) et à déterminer le niveau zéro du signal vidéo (noir) car le niveau vidéo n'est pas maintenu.

La partie audio est différente selon la modulation: AM (France) ou FM (le reste de l'Europe). Pour le son AM, le signal est prélevé après la première pentode MF, amplifié par deux pentodes et finalement détecté. Il y a un controle automatique du gain local.

Pour la FM, le signal est prélevé après la détection vidéo (principe de l'intercarrier ou inter-porteuse). La détection vidéo détecte en effet également la porteuse FM à 5.5MHz. Ce signal est envoyé aux mêmes tubes que pour la détection audio AM. On utilise ici un descriminateur FM.

Trois tubes servent pour l'amplification basse fréquence, et il n'y a rien à redire de la qualité sonore de ces téléviseurs: une triode préamplificatrice suivie de deux pentodes en SRPP qui sera utilisé dans toutes les télés Philips. Il nécessite un haut parleur de 800Ω mais permet de s'affranchir du transfo de sortie.

Il faut également une séparation des signaux de synchronisation trame et ligne. Les tops de synchronisation permettent de resynchroniser les deux oscillateurs locaux (trame et ligne). L'oscillateur de ligne a une constance de temps plus élevée (pour la synchronisation), ce qui permet d'éviter que les parasites (qui en modulation négative apparaissent comme des tops de synchronisation) ne dérèglent l'oscillateur lignes.

Pour le changement des normes, il y a un petit moteur à courant continu qui commande les différents inverseurs. Dans le modèle suivant, on utilisera des relais. Il y a un seul relais dans cette télévision, pour la commutation du système de lignes. La fréquence de trame est identique dans tous les systèmes (50Hz).

Cela est devenu une habitude: la très haute tension pour le tube image est produite à partir d'un bobinage sur le transfo de ligne.


Philips X24T725/00
La détection du son AM qui utilise une drôle de construction est décrite ici.
Philips X24T725/00
Quand on voit le circuit suivant, on se rend compte que c'est pratiquement la même chose, mais c'est devenu plus complexe. Les utilisateurs veulent une image plus contrastée, plus stable, l'écran est devenu plus grand (de 50 à 60cm environ).

L'alimentation en 110V a disparu: il y a toujours un connecteur, mais il faut ajouter un petit module avec un condensateur doubleur de tension, des résistances et une diode supplémentaire si on veut alimenter l'appareil avec du 110V.

Les transistors font leur apparition pour la partie audio moyenne fréquence, on les utilise également pour la génération des impulsions de trame et pour la détermination du niveau du controle automatique du gain vidéo en modulation positive.

Tous les autres circuits étaient équipés de tubes, qui avaient un meilleur rendement que les transistors de l'époque (moyenne fréquence). On dirait que les ingénieurs de Philips n'ont pas voulu passer aux transistors, mais ont continué à utiliser des tubes, alors que la consommation des transistors était moindre. On retrouve ainsi des montages qui sont apparus dix ans plus tôt et qui n'ont pas été adaptés entretemps.

La partie de puissance était également équipée de tubes: sortie son, étages vidéo, balayage trame et image). C'est normal pour la partie haute tension (déflection et sortie vidéo) puisqu'il n'y avait pas encore de transistors haute tension fiables, mais c'est moins normal pour la partie audio. Il faut croire qu'utiliser deux tubes était moins cher qu'utiliser quatre transistors.

Ce téléviseur a également quelques caractéristiques particulières, notament l'amplification reflex du signal audio FM. Le signal 5.5MHz FM (normes européennes) est prélevé sur le détecteur AM vidéo (système classique), mais est d'abord amplifié par les pentodes de sortie audio (de là la présence des condensateurs supplémentaires dans l'amplificateur bi-amp). L'étage moyenne fréquence FM ne nécessite ainsi qu'un seul transistor, tandis que la partie AM en utilise 4 (avec un transistor supplémentaire pour le CAG, toujours plus complexe avec les normes françaises).

Les premières télévisions Philips à transistors se trouvent ici.

Publicités - Reklame

-