Historique de la télévision
Tous les grands pays ont fait des tests avec des programmes de télévision avant la seconde guerre mondiale. Il s'agissait de tests sans concertation internationale, chaque pays ayant son propre système. |
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Les anglais avaient un système en 405 lignes, qu'ils ont mis à l'arrêt au début de la guerre. Après la guerre les émissions ont repris. Cette norme a été utilisée de nombreuses années car la définition réduite permettait une bande passante plus étroite. La portée des émetteurs, tous situés dans la bande VHF, était donc plus grande. On parle de télécinématographe sans fil (les caméras avaient besoin d'une très forte illumination, qui n'était souvent possible qu'en transmettant une image de cinéma) ou de récepteur de radiovision. En France, plusieurs systèmes ont été développés simultanément et il n'y a pas eu une norme générale, chaque émetteur utilisait une norme propre (qui était parfois modifiée). Il n'était donc pas question de fabriquer un récepteur standardisé (comme en Allemagne). Le marché était laissé aux particuliers et petits industriels qui réalisaient des appareils très rudimentaires, mais pouvant aisément être adaptés aux normes changeantes. Finalement on se décide pour deux normes en 1935: le 60 lignes purement mécanique (disque de Nipkov dans la caméra et dans le tévéviseur) et le 180 lignes mixte (caméra Nipkov et écran d'oscilloscope à la réception). Une roue de Nipkov n'était pas utilisée dans le récepteur car la luminosité était trop faible quand la définition augmente. A noter qu'il n'y avait pas de son avec l'image en France! La caméra avec roue de Nipkov ne permet pas une résolution plus élevée, mais en utilisant une si faible résolution on peut se contenter d'un récepteur pratiquement identique à un récepteur de radio à ondes courtes (bande de 6m, correspondant à une fréquence de 40 à 50MHz). Les récepteurs utilisaient un tube d'oscilloscope pour voir les images: un écran spécifique pour la télévision n'était pas développé, contrairement à la Grande Bretagne et l'Allemagne. La face avant des oscilloscopes avait un diamètre de 9.5cm, nécessitait une loupe pour voir l'image. La publicité de l'époque disait qu'il était possible de regarder le programme à 15 personnes. Juste avant la guerre, le 455 lignes est lancé, il ne fera pas long feu, mais sera pour un court instant l'émetteur le plus puissant au monde avec une puissance de 30kW. L'ancien émetteur 180 lignes sera utilisé simultanément pour le son. A cette époque bénie, la modulation était négative (en cela les francais se différenciaient déjà des autres pays qui avaient une modulation positive plus "normale"). Les tops de synchronisation étaient très courts et avaient une amplitude double, ce qui permettait de commander directement la déflection (via deux thyratrons). La télévision était très rudimentaire, cela ne servait à rien de réaliser un appareil coûteux, alors que les normes pouvaient changer du jour au lendemain. Le visiodyne utilise les tubes suivants:
Il y a 8 boutons sur le chassis de la base de temps pour régler la synchronisation et l'image. Il n'y a pas de controle automatique du gain, les étages moyenne fréquence travaillant toujours au maximum. Le signal détecté est envoyé à la grille de controle du tube cathodique (via la cathode de la triode, le signal sur l'anode servant à déclencher le thyratron). Le condensateur d'accord et le condensateur d'hétérodyne sont réglés individuellement. Il y a un controle du gain manuel (agit sur l'octode) qui permet de modifier le contraste. Le fonctionnement d'une octode est décrit ici.
Après la guerre, tout le monde est passé à la modulation négative qui avait de nombreux avantages, sauf les français, qui sont passés à la modulation positive pour leur système en 819 lignes. Quand ils ont abandonné cette norme, ils auraient à nouveau pu passer à la modulation négative, mais non, ils sont restés à la modulation positive. |
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