La télévision ne pouvait recevoir une seule fréquence (ah, on n'est pas loin du "Einheitsempfänger" allemand d'avant la seconde guerre mondiale), la fréquence utilisée était un canal 174,25 à 182,75MHz (174.1MHz fréquence son et 185.25MHz fréquence image) au début de la bande VHF-III. Il y avait tellement peu d'émetteurs qu'il n'y avait aucun risque d'interférence si tous les émetteurs travaillaient à la même fréquence.

Les canaux des émetteurs français étaient plus larges que les canaux européens à cause de la norme de 819 lignes et d'autres pays qui utiliseront en partie la norme française (la Belgique francophone) utiliseront la norme vidéo française, mais coincée dans un canal européen.

Nous avons d'abord un étage haute fréquence utilisant un ECC81 en cascode, une (double) triode ayant un souffle moindre qu'une pentode. La double triode est suivie d'un second étage HF avec une pentode EF80 (dont le souffle porte ici moins à conséquence, le signal de l'antenne étant déjà amplifié). Le changement de fréquence est assuré par une double triode ECC81. Pourquoi utiliser un changement de fréquence, alors que le récepteur ne peut recevoir qu'un émetteur? C'est parce que les tubes ont un gain plus élevé en moyenne fréquence.

Nous avons ensuite 3 étages moyenne fréquence avec EF80, suivi d'une détection et d'une pentode EL83. Cette pentode était utilisée dans les téléviseurs européens (non-français, donc) haut de gamme et dans les téléviseurs français. Cette pentode était nécessaire en France pour reproduire la bande passante plus étendue de la norme française E.

La moyenne fréquence son est prélevée après le changement de fréquence et utilise deux tubes: un EF80 et un EF85 à pente variable permettant le controle automatique du volume. Il y a ensuite une détection son AM, un préampli E(B)F80 et une pentode de puissance PL82. Le système AM ne permet pas l'interporteuse et nécessite un tube de plus. Il n'y a pas de dispositif anti-parasite sur ce téléviseur.

La séparation de la synchronisation est effectuée par une pentode ECL80 sous-alimentée (tension de grille écran très basse). Le circuit trame utilise une pentode PL82 comme étage de puissance (à cette époque il était courant d'utiliser les mêmes tubes pour la partie audio et la déflection trame), tandis que la partie lignes et haute tension emploie un tube PL81 (qui a également été utilisée dans des amplificateurs push pull).

On voit une combinaison de tubes de la série P (branchement série et courant de chauffage de 300mA) et de la série E (tension de chauffage de 6.3V). Certains tubes de la série E sont conçus pour tirer un courant de 300mA sous 6.3V et peuvent donc être utilisés dans la chaine série. Cela ne pose aucun problème pour les doubles triodes ECC81 qui ont deux petites cathodes, mais cela à forcé les concepteurs du tube ECL80 a utiliser une cathode commune pour la partie triode et pentode. Le tube EF80 qui est basse puissance a assez d'une puissance de chauffe de 1.9W.

La tension du réseau était de 110 - 130V en France, ce qui nécessitait l'utilisation d'un doubleur de tension pour arriver à une haute tension suffisante. Les diodes sont des redresseurs sélénium de taille imposante. La télévision n'utilise pas de transfo pour la haute tension, uniquement pour alimenter le filament du tube image.

Le focus est électromagnétique et utilise une partie du courant haute tension pour assurer la concentration du spot. La partie audio, déflection trame et ligne et séparation ne passe pas par le bobinage. Plus tard on passera rapidement au focus électrostatique.

Il n'y a pas de controle automatique du gain pour la partie vidéo, trop complexe à mettre en œuvre en modulation positive avec ces premiers téléviseurs. Le gain des deux premières pentodes est réglé manuellement (c'est le réglage du contraste).

Mais le téléviseur utilise déjà le principe du volant d'inertie et du tube à réactance pour l'oscillateur lignes. La modulation positive (avec arrêt de la modulation pour les tops de synchronisation) n'est pas meilleure que la modulation négative en ce qui concerne la séparation des signaux de synchronisation: elle est tout aussi sensible aux parasites qui "déchirent" l'image si on utilise pas un volant d'inertie.

En plus je vous offre le schéma de type français (avec les tube dessinés horizontalement). C'est le même schéma, et pourtant cela rend la lecture beaucoup plus complexe! Le schéma plus moderne n'a malgré tout pas encore la clarté des schémas Philips.