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Avant les transistors: les diodesDéjà avant la seconde guerre mondiale, on était au courant des propriétés de certains cristaux, par exemple le cristal de galène utilisé comme détecteur dans les premières radios. Ces radios se composaient d'un circuit accordé sur l'émetteur qu'on voulait recevoir, d'une diode pour détecter le signal et d'un casque d'écoute très sensible. La portée d'un émetteur puissant était de plusieurs centaines de km en terrain favorable (bon conducteur). On utilisait alors uniquement les ondes longues.La galène était un cristal de sulfure de plomb et on utilisait une fine pointe métallique (généralement en or ou en platine) qui reposait sur le cristal. Pendant la guerre on a continué à utiliser des diodes pour détecter le signal des radars. Le cristal était alors monté dans une enveloppe en verre (comme un tube de radio classique). Un fort courant était alors envoyé dans la diode pendant un court instant pour que la pointe métallique se soude au cristal. Pour l'émission, les alliés utilisaient un tube spécial, un magnétron, mais aucun tube n'était assez rapide pour amplifier le signal reçu. La détection du signal reçu se faisait par une diode et le signal détecté pouvait alors être amplifié. Les allemands qui ne disposaient pas de magnétrons devaient utiliser des tubes classiques qui ne montaient pas autant en fréquence: leurs radars devaient être beaucoup plus grands (Wurzburg Riese pour un radar de poursuite). Première photo à droite Diode à pointe de contact utilisée comme diode détectrice dans de nombreuses applications: radios, télévisions,... On utilise du germanium qui permet de travailler à des fréquences plus élevées (la puissance nécessaire est très faible). Exemple de diodes: OA81, OA85, AA119. On utilisait les mêmes codes pour les tubes, mais avec "tension de chauffage" = O, puis on est passé aux dénominations Pro Electron où la première lettre indique le type de cristal utilisé (A = germanium). Pour détecter les émissions radar des alliés, les allemands utilisaient deux types de détecteurs, le Metox et plus tard le Naxos basés sur la détection par diode. Ces détecteurs indiquaient que des alliés utilisaient leur radar dans les parages. La portée du détecteur était de plus de 10km. D'autres éléments chimiques avaient des propriétés identiques, comme par exemple les redresseurs au sélénium. Ces redresseurs ne pouvaient pas fonctionner aux fréquences élevées et n'étaient utilisées que pour redresser l'alternatif (par exemple pour charger des batteries à partir du courant alternatif). Le détecteur à galène est fort utilisé en France et en Belgique dans les récepteurs pendant la guerre car il ne nécessite pas de source de courant. De plus, contrairement à la plupart des récepteurs à lampes il ne produit pas de signal propre qui permet sa localisation par le contre-espionnage allemand. Le symbole de la diode (et plus tard du transistor) est basé sur le détecteur à galène avec une sorte de flèche qui représente la pointe en contact avec le cristal.
Recherches sur les transistors:
C'est après la guerre que des américains se rendent compte que certains montages avec deux pointes rapprochées permettaient d'amplifier le signal. Les lois de la physique qui sont à la base du phénomène sont très complexes, et la réalisation des premiers transistors est très aléatoire. Parfois cà marche, parfois pas, mais on ne sait pas très bien pourquoi. Un transistor, ce n'est pas simplement deux diodes montées l'une après l'autre.
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