La page précédente était consacrée aux applications des modems. Une des applications les plus utilisées (en France du moins), c'était le minitel. |
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Le minitel est apparu dans les années 1980. A cet époque, nous avions les premiers ordinateurs personnels, mais sans possibilité de s'interconnecter. La téléphonie était en augmentation constante, avec chaque année un acroissement d'un million de nouveaux utilisateurs. Les pages blanches (l'annuaire téléphonique) étaient dépassées même avant leur diffusion. Pour éviter les frais d'impression des pages blanches, on a décidé de publier un guide en ligne. Seul les pages jaunes sont restées, mais celles-ci étaient payées par la publicité. Le succès du minitel peut être expliqué par le fait que les terminaux étaient proposés gratuitement aux abonnés. Ils pouvaient opter pour les pages blanches sur papier ou pour un minitel. Il va de soi que la plupart des utilisateurs ont choisi le minitel. Les trois premières minutes de communication étaient gratuites, puis il fallait payer. Plus tard, quand le système sera amorcé, les pages blanches seront payantes également. Le minitel disposait d'un petit écran de 25 lignes de 40 caractères (porté plus tard à 80 caractères) et d'un petit clavier. L'unité centrale contenait tous les composants: les circuits pour commander l'écran, un modem, une petite mémoire de 2k juste suffisante pour afficher une page de texte. L'appareil était fabriqué le plus économiquement possible pour pouvoir être distribué gratuitement. Le serveur pouvait interroger le terminal pour connaitre ses possibilités: nombre de caractères par ligne, possibilité de travailler en couleur, mémoire,... Le système était orienté texte, avec des éléments graphiques élémentaires produit par des codes ascii non-utilisés pour du texte. L'uplink était de 75 bits/seconde, ce qui était suffisant car le texte était introduit manuellement. Le downlink était de 1200b/s, une page était transférée en quelques secondes. Plusieurs services étaient disponibles, déterminés par le numéro qu'on appelle: 3613: connection gratuite (peu utilisé), 3614: communication payée par l'utilisateur, environ 3€ par heure, 3615: communication payée par l'utilisateur et surtarification versée au prestataire de services (c'était les services kiosque). La somme payée au prestataire était différente d'un service à l'autre. Le minitel était tellement présent dans la vie de tous les jours qu'une publicité pouvait se limiter à une image ou un logo et une mention 3615 ZIPP (qui était une des nombreuses messageries roses). Toutes les grandes entreprises avaient leur présence sur le minitel, comme actuellement elles ont une adresse internet et une page facebook: 3 Suisses, permettant d'effectuer des commandes en ligne, la SNCF (les trains) où il était possible d'acheter un billet, les universités, où il était possible de consulter le programme des cours et s'inscrire. Il y avait également différentes messageries. De nombreux entrepreneurs ont gagné une fortune. Un système équivalent n'a jamais percé dans d'autres pays, car les terminaux étaient vendu bien trop cher et les communications téléphoniques étaient facturées au tarif interlocal. Il n'y a donc jamais eu une masse critique pour rendre le système interessant pour les utilisateurs et les entreprises. Sans poule, pas d'oeufs, et sans oeufs pas de poule. Certaines entreprises (business to business) avaient une connection au réseau X.25 pour effectuer des commandes, pour consulter des stocks, mais c'était assez limité. La connection était établie avec un ordinateur disposant d'un modem. Il fallait appeller un certain numéro qui faisait la passerelle entre le réseau téléphonique et le réseau de données. On a dit que le minitel a retardé la pénétration de l'internet en France. C'est peut être vrai, mais dès que les utilisateurs ont vu les avantages de l'internet, ils ont changé rapidement leur fusil d'épaule. Par contre, il y a toujours eu des utilisateurs jusqu'à la fin du système. |
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