Histoire du téléphone
et des réseaux téléphoniques
Modems...
Nous avons parlé sur une page précédente des modems. Nous allons à présent nous concentrer sur certaines applications pratiques.
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Ascii art
Les opérateurs de Bulletin Boards (BBS) réalisaient des logos et des images avec des symboles, à un moment où il n'y avait pratiquement pas de formats d'images. Les applications BBS tournaient sous DOS.

Fidonet logo


Belgacom Skynet

Bulletin Board Systems

Après les modems à la page précédente, voici les applications pratiques.

Les grandes entreprises utilisaient un modem pour se connecter au serveur de l'entreprise. Les agences bancaires introduisaient manuellement les opérations bancaires et transmettaient le tout au siège pendant la nuit.

Les autres utilisateurs se connectent à un bulletin board, c'était un ordinateur qui faisait tourner un logiciel spécifique. Il était possible de télécharger des images et du logiciel, d'envoyer des messages aux autres utilisateurs du BBS, de consulter des forums et de placer des messages. Tout était rapidement accessible, car toutes les transactions devaient se faire en temps réel. Certains BBS étaient gratuits, d'autres payants. Des fabricants proposaient les derniers pilotes pour les produits qu'ils vendaient via un BBS, mais certaines chaines de magasins avaient également un BBS. C'était l'équivalent du site internet, quoi.

Ah, Telix, Procomm, les codes ANSI permettant de générer des logos en couleur simplement avec du texte, et les fameux modems US Rototics qui étaient les plus rapides.... Toute ma jeunesse...

Fidonet

Mais le système des BBS n'était pas optimal. Il fallait rester en permanence en ligne et il n'y avait aucune standardisation. Il était possible d'envoyer un message à un utilisateur du BBS, mais pas à un utilisateur d'un autre BBS. Ce qui a modifié la donne, c'est l'apparition de Fidonet. On avait alors des applications standardisées aussi bien pour les serveurs (BBS) que pour les clients. La communication était automatique. Le travail se faisait offline: lire les messages, répondre, consulter les forums auquel on était abonné,... Il était également possible d'indiquer quels fichiers devaient être téléchargés lors de la connection suivante.

L'ordinateur effectuait alors manuellement ou automatiquement (par exemple la nuit) une connection avec le BBS pour effectuer les transactions: envoi des messages, réception des nouveaux messages, synchronisation des forums auquels on était abonné,... Tous les fichiers étaient comprimés à l'avance pour réduire le temps passé en ligne.

Fidonet était un système complet et hiérarchique, permettant l'envoi de messages à l'autre bout du monde. Il s'agissait par contre d'un système "store and forward": ton message à ton correspondant en Australie était stocké sur chaque ordinateur de la route à suivre, jusqu'à ce que celui ci fasse la connection avec le système suivant.

Fidonet avait une liste d'utilisateur (nodelist) qui était régulièrement mise à jour. Cette liste permettait de router les messages. Les courriels étaient appellés netmail et les messages dans les forums echomail. Netmail permettait déjà d'envoyer des fichiers inclus. En envoyant un message précis à une adresse d'un autre BBS on pouvait demander des fichiers de ce BBS.

Les points étaient les utilisateurs des BBS, le niveau le plus bas de la hiérarchie. La liste des points était privée: la partie "point" d'une adresse fidonet était traitée au niveau du BBS.

L'adressage avait la forme zone:net/node.point, par exemple 2:120/154.5. La zone était le continent, net le pays, node le BBS et point l'utilisateur final.

Comme le logiciel était standardisé, on pouvait créer des réseaux alternatifs qui par exemple n'étaient actifs que dans une certaine zone géographique (pour limiter les coûts) ou qui traitaient de sujets particuliers. Il y avait ainsi un réseau FrancoMédia reprenant les pays francophones, mais également un réseau gay/lesbien.

Fidonet a continué à exister simultamément avec l'internet, qui au début n'était accessible que pour les grosses entreprises. Il était possible d'envoyer un mail de fidonet à l'internet et l'inverse.

  • Internet vers fidonet:
    prenom.nom@pXX.nXXX.rXXX.zX.fidonet.org,
  • Fidonet vers internet:
    on envoie un message à un adresse spécifique (serveur) avec en première ligne l'adresse internet du correspondant.

Internet

L'arrivée de l'internet grand public a chamboulé beaucoup de choses. Ici aussi, les grand opérateurs du réseau téléphonique n'avaient que peu d'intérêt pour ce truc. Il fallait prendre un abonnement auprès d'un fournisseur internet (en plus d'un abonnement au réseau téléphonique). Chaque ville pratiquement avait à l'époque son fournisseur d'accès. Ce n'est que plus tard que Belgacom a crée une entreprise spécifique: Skynet.

L'image précédente est celle de Netscape, un des premiers navigateurs, montré sur un écran d'époque (résolution VGA). La grandeur de l'image fait 33k. Pour télécharger l'image avec un modem dial up, il fallait 6 secondes. C'est donc tout à fait normal que les pages internet de l'époque (1998) avaient très peu d'élements graphiques, pas de javascript qui faisait se planter Netscape, pas de CSS,...

La connection était à l'origine avec un modem normal dont la vitesse était limitée à 56k. A cause du coût élevé d'une communication téléphonique (même locale), il y avait de nombreux cafés-internet où on pouvait surfer pour une heure à un tarif raisonnable.

Le modem bloquait la ligne pendant toute la session internet, et si quelqu'un décrochait un combiné pendant une session, il y avait de bonnes chances que la ligne était coupée. Télécharger la nouvelle version de Netscape (3MB) demandait 10 minutes si tout allait bien. Les floppies étaient lents, mais que dire de l'internet à l'époque.

Cela n'a dailleurs pas trop changé, une page internet actuelle fait 150k (partie HTML uniquement) avec tous les trackers, les publicités, le javascript,...).

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