Nous avons parlé sur une page précédente des modems. Nous allons à présent nous concentrer sur certaines applications pratiques. |
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Bulletin Board SystemsLes grandes entreprises utilisaient un modem pour se connecter au serveur de l'entreprise. Les agences bancaires introduisaient manuellement les opérations bancaires et transmettaient le tout au siège pendant la nuit. Les autres utilisateurs se connectent à un bulletin board, c'était un ordinateur qui faisait tourner un logiciel spécifique. Il était possible de télécharger des images et du logiciel, d'envoyer des messages aux autres utilisateurs du BBS, de consulter des forums et de placer des messages. Tout était rapidement accessible, car toutes les transactions devaient se faire en temps réel. Certains BBS étaient gratuits, d'autres payants. Des fabricants proposaient les derniers pilotes pour les produits qu'ils vendaient via un BBS, mais certaines chaines de magasins avaient également un BBS. C'était l'équivalent du site internet, quoi. Ah, Telix, Procomm, les codes ANSI permettant de générer des logos en couleur simplement avec du texte, et les fameux modems US Rototics qui étaient les plus rapides.... Toute ma jeunesse...
FidonetL'ordinateur effectuait alors manuellement ou automatiquement (par exemple la nuit) une connection avec le BBS pour effectuer les transactions: envoi des messages, réception des nouveaux messages, synchronisation des forums auquels on était abonné,... Tous les fichiers étaient comprimés à l'avance pour réduire le temps passé en ligne. Fidonet était un système complet et hiérarchique, permettant l'envoi de messages à l'autre bout du monde. Il s'agissait par contre d'un système "store and forward": ton message à ton correspondant en Australie était stocké sur chaque ordinateur de la route à suivre, jusqu'à ce que celui ci fasse la connection avec le système suivant. Fidonet avait une liste d'utilisateur (nodelist) qui était régulièrement mise à jour. Cette liste permettait de router les messages. Les courriels étaient appellés netmail et les messages dans les forums echomail. Netmail permettait déjà d'envoyer des fichiers inclus. En envoyant un message précis à une adresse d'un autre BBS on pouvait demander des fichiers de ce BBS. Les points étaient les utilisateurs des BBS, le niveau le plus bas de la hiérarchie. La liste des points était privée: la partie "point" d'une adresse fidonet était traitée au niveau du BBS. L'adressage avait la forme zone:net/node.point, par exemple 2:120/154.5. La zone était le continent, net le pays, node le BBS et point l'utilisateur final. Comme le logiciel était standardisé, on pouvait créer des réseaux alternatifs qui par exemple n'étaient actifs que dans une certaine zone géographique (pour limiter les coûts) ou qui traitaient de sujets particuliers. Il y avait ainsi un réseau FrancoMédia reprenant les pays francophones, mais également un réseau gay/lesbien. Fidonet a continué à exister simultamément avec l'internet, qui au début n'était accessible que pour les grosses entreprises. Il était possible d'envoyer un mail de fidonet à l'internet et l'inverse.
Internet
La connection était à l'origine avec un modem normal dont la vitesse était limitée à 56k. A cause du coût élevé d'une communication téléphonique (même locale), il y avait de nombreux cafés-internet où on pouvait surfer pour une heure à un tarif raisonnable. Le modem bloquait la ligne pendant toute la session internet, et si quelqu'un décrochait un combiné pendant une session, il y avait de bonnes chances que la ligne était coupée. Télécharger la nouvelle version de Netscape (3MB) demandait 10 minutes si tout allait bien. Les floppies étaient lents, mais que dire de l'internet à l'époque. Cela n'a dailleurs pas trop changé, une page internet actuelle fait 150k (partie HTML uniquement) avec tous les trackers, les publicités, le javascript,...). |
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