Exposition de 70 ans de télévision
Partie technique II
La première partie technique de l'exposition se trouve ici. On passe à la couleur en 1971, mais toutes les émissions ne sont pas nécessairement en couleurs.
Les transistors font leur apparition, les appareils se miniaturisent, il ne faut plus un conteneur transocéanique pour transporter un magnétoscope.
Le U-matic (dans sa version high band uniquement) est enfin un magnétoscope de qualité broadcast et on pourrait le qualifier de moderne: il utilise des cassettes et un enregistrement hélicoïdal au lieu de transversal. L'enregistrement hélicoïdal est devenu la norme. J'en ai réparé des magnétoscope U-matic quand je travaillais dans un centre de production vidéo, puis du betamax, du VHS, du vidéo-8, du DV,...
Mais l'enregistrement est toujours linéaire. Pas possible de retourner rapidement en arrière pour revoir une phase d'un match de football. C'est ici que le HS-100 de Ampex vient à la rescousse. C'est un enregistreur à disque dur. Pas encore d'enregistrement numérique, mais un enregistrement en modulation de fréquence comme les magnétoscopes.
L'enregistreur se compose de 2 plateaux qui sont enregistrés sur chaque face par 4 têtes magnétiques. En fait ce sont pratiquement les mêmes têtes du système quadruplex (décrit à la page précédente).
Le système enregistre le programme en continu: chaque piste circulaire correspond à une trame de télévision. Lors du retour de trame, l'appareil dispose de 30ms pour le saut de piste. L'enregistreur ne saute pas d'une piste, mais de deux pistes à la fois et laisse une piste libre entre les deux. Les têtes d'enregistrement se déplacent du bord externe du disque vers l'intérieur, et puis à nouveau vers l'extérieur, en utilisant les pistes non enregistrées lors du premier passage.
A bout d'un peu plus de 30 secondes les têtes ont fait le déplacement complet du bord extérieur vers le centre et retour, toutes les pistes sont maintenant utilisées et les pistes enregistrées en premier sont automatiquement effacées par l'enregistrement suivant.
Quand il faut faire un retour en arrière, l'enregistrement est stoppé et on déplace les têtes vers la partie interessante. Il est possible de faire un arrêt sur l'image, une avance ou un retour lent,...
Pendant la reproduction il n'est plus possible d'enregistrer l'image live. Une fois que la reproduction est terminée, l'appareil se remet directement à enregistrer à partir de l'endroit où se trouvaient les têtes.
A droite le pupitre de commande permettant de basculer de l'enregistrement à la reproduction, de sélectionner une piste, de l'envoyer à l'antenne à la place du direct, de faire une avance ou un retour lent ou rapide,...
La version américaine de l'appareil peut enregistrer 30 secondes d'images, tandis que la version européenne peut enregistrer 36 secondes à cause de la fréquence d'image de 25Hz au lieu de 30Hz.
Une des 4 têtes d'enregistrement. Contrairement aux disques durs modernes qui utilisent la technologie winchester, les têtes ne flottent pas au dessus du plateau par un effet de coussin d'air, mais frottent sur la surface du disque. Le disque (et les têtes) s'usent à la longue et doivent régulièrement être remplacés. Le disque est envoyé à l'usine pour reconditionnement.
Contrairement à un disque dur moderne le déplacement des têtes est relativement lent: il faut 4 secondes pour aller de la circonférence au centre ou inversément.
Les pistes ont ici été développées par de la fine poussière de fer qui s'est déposée sur les parties magnétisées du disque. L'enregistrement est stoppé pendant le retour de trame, et c'est à ce moment que les têtes changent de piste.
Différentes caméras couleurs, qui deviennent de plus en plus "portables", si bien que les derniers modèles permettent d'incorporer l'enregistreur, qui devait être porté en bandouillère avec les premières caméras.
Les premières caméras couleurs ont 3 capteurs monochromes équipés de filtres couleur. Le tube d'images à filtre rouge dépasse en haut et celui à filtre bleu dépasse en bas. Le tube d'image vert se trouve dans le prolongement de l'optique. Certaines caméras avaient un tube d'image monochrome (sans filtre vert) pour produire directement une image au format à composants Y, B-Y et R-Y. Une caméra couleurs trois tubes démontée se trouve ici.
Une table de mixage vidéo permettant de faire différentes transistions. Le montage devenait ainsi plus sophistiqué au lieu de devoir se limiter à des coupes franches et des fondus-enchainés sur les toutes premières tables de mixage.
Un appareil de dessin vidéo pour de faire différentes incrustations ou de petites séquences animées.
Il est important de noter que tous les appareils: caméras, magnétoscopes, tables de mixage,... doivent être reliés à un seul générateur de synchronisation, qui doit être utilisé dans toute la chaine. Il ne faut pas qu'il y ait un saut d'image quand on passe du présentateur à un reportage enregistré,...
L'exposition étant réalisée par la VRT, la page suivante nous montre quelques programmes spécifiques montrés pendant les 70 ans de la télévision belge néelandophone.
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