Nous avons un protocole pour transmettre des textes (le code Baudot, en fait ITA-2), un système pour moduler le signal numérique... Une application de la télégraphie c'est la transmission des textes qui doivent être publiés dans les journaux de la rédaction à l'imprimerie. Il existe déjà une machine pour couler automatiquement les textes à imprimer (c'est la linotype), mais il manque un protocole pour transmettre les textes. |
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![]() Elle pouvait être commandée localement, mis il est également interessant de pouvoir transmettre automatiquement les textes de la rédaction à l'imprimerie. On pouvait ajouter une lectrice de bande perforée pour commander directement la machine et la salle de rédaction avait une machine à écrire spéciale qui pouvait générer tous les codes nécessaires à la commande de la linotype. Le texte préparé était alors envoyé à haute vitesse à l'imprimerie, où une seconde bande perforée était produite. L'utilisation de la bande perforée permettait un fonctionnement à vitesse élevée et constante et permettait la réception de textes même quand la linotype était occupée.
Notre système à 5 bits (Baudot) est trop limité et il faut passer à 6 bits au minimum. La linotype utilise donc des perforatrices à 6 trous. Avec 64 caractères possibles on est encore trop limité: la linotype a 90 touches. On utilise ici la fonction shift pour passer des minuscules aux majuscules. C'est un code qui est transmis, mais qui ne produit pas d'impression. Selon que la fonction shift est acttivée ou non la linotype choisit la lettre majuscule ou minuscule.
A droite le code utilisé par les linotypes, qu'on appelle aussi TTS (teletypesetter). C'est le seul code à 6 bits qui est standardisé et pouvait être utilisé par toutes les linotypes. Il existe quelques autres codes à 6 bits non compatibles, mais qui n'étaient utilisés que par un seul fabricant. Les bandes perforées avaient toutes le même format, mais l'impression de la bande donnait un résultat totalement différent. Tout comme le code à 5 bits, le code à 6 bits n'est pas binaire: les lettres et les chiffres ne sont pas dans l'ordre alphabétique, mais dans l'ordre des touches du clavier. ![]() Voici une bande perforée qui était utilisée pour préparer les textes qui seront transmis à l'imprimerie.
Un atelier de composition avec deux linotypes. Ces machines se trouvent dans l'imprimerie même, puisqu'elles produisent directement les lignes à imprimer. Les textes issus de la rédaction sont transmis par telex de la rédaction vers l'imprimerie. Plus tard on trouvera également des machines de composition dans la salle de rédaction même, permettant de faire la mise en page sur place (mais sans la coulée des lignes de caractères). Cela permet un gain te temps important, car le texte ne doit plus être introduit deux fois. Mais ce sera limité uniquement aux plus grands journaux, car la composition doit se faire par des opérateurs spécialisés. La machine montrée ici dispose d'un lecteur de bandes perforées. Le txte est composé sur bande perforée à la rédaction, envoyé par ligne téléphonique, reçu à l'imprimerie et enregistré sur bande perforée. la bande perforée est ensuite lue par la linotype. Le fonctionnement asynchrone permet de libérer rapidement les machines et la ligne téléphonique, mais nécessite de produire deux bandes perforées. La linotype m'interesse car quand j'étais jobiste j'ai travaillé dans une imprimerie. La linotype était une machine imposante que je ne pouvais pas approcher. Mon père travaillait chez IBM au service Office Products pour l'entretien des machines de composition (electronic selectric composer)..C'était des machines qui produisaient des textes de très haute qualité (textes justifiés à échappement proportionnel) pour faire des clichés (photogravure). |
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