Amplificateurs à tubes
Tétrodes à faisceaux dirigés
Beam tetrodes

Une présentation des nouvelles tétrodes à faisceaux dirigés dans un périodique technique avec une comparaison avec les lampes qui étaient couramment utilisées.
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A droite la ligne de charge de trois lampes différentes: une triode, une pentode et une tétrode à faisceaux dirigés. Ces graphiques ont été utilisés pour faire la promotion des nouvelles lampes dans la presse spécialisée. La construction de ces lampes était plus complexe (spires de la grille écran dans le prolongement de celles de la grille de controle) et le prix plus élevé en comparaison des pentodes.

Ligne de charge

Le calcul de la ligne de charge est simple pour un tube préamplificateur: une extrémité de la ligne est la tension d'alimentation (à courant nul) et l'autre extrémité est le courant maximal (tension anodique nulle) où le courant est déterminé par la résistance anodique. Il va de soi que les extrémités de la ligne ne sont pas utilisés: il faut toujours une tension anodique minimale à gauche et un courant minimal à droite.

Les choses ne sont pas aussi simples pour les tubes de puissance qui doivent attaquer un transformateur de sortie. On commence par déterminer le courant de repos. La chute de tension au transfo est faible car la résistance ohmique du bobinage est faible. La tension anodique est d'environ 10V inférieure à la tension d'alimentation.

Pour pouvoir tracer la ligne de charge, il faut connaitre l'impédance primaire du transfo, qui est beaucoup plus élevée que la résistance ohmique du bobinage primaire. La ligne devient plus horizontale à cause de l'impédance élevée du transfo. Une variation dynamique du courant anodique produit une variation plus importante de la tension anodique.

Le calcul de la ligne de charge n'est pas une science exacte et dépend de la fréquence, de l'impédance du haut parleur et de la self-induction du transfo. Ici on a utilisé une impédance qui correspond à 1/4 de l'impédance annoncée du transfo (pour tenir compte de la charge).

Triode: 2A3

Le premier graphique est celui d'une triode, une 2A3 qui était utilisée dans les radios et petits amplificateurs. Une triode a une impédance de sortie relativement basse, ce qui permet d'utiliser un transfo avec une impédance plus basse. Le courant de repos est fixé à 100mA, l'amplificateur push pull peut ainsi fournir 15W.

On peut estimer la puissance disponible en mesurant la surface sous la partie utilisable de la ligne de charge. Il va de soi que les extrémités de la ligne produisent des distorsions plus importantes.

Ce qu'on remarque surtout avec une triode de puissance, c'est qu'il faut une tension alternative importante pour commander totalement la lampe. L'influence de la tension anodique sur le courant est très importante: quand la tension anodique diminue à cause de l'augmentation du courant, la tension plus faible réduit l'attraction des électrons par l'anode. Il s'agit ici d'une forme de contre réaction interne, mais qui n'est pas réglable.

A cause du faible rendement des triodes on est passé aux pentodes qui n'ont pas cet inconvénient. Des puristes mélomaniaques ont retiré la lampe du cimetierre et l'utilisent à nouveau dans des amplificateurs très chers en configuration single ended où la puissance maximale qui peut être obtenue avoisine les 5W.

Pentode: 6F6

La lampe 6F6 était la pentode américaine classique avant le passage aux pentodes à faisceaux dirigés. La résistance interne de la pentod eest élevée et il faut utiliser un transformateur avec une impédance élevée pour avoir un bon transfert de puissance. La ligne de charge est plus horizontale.

On remarque que les courbes de fonctionnement sont moins linéaires: c'est causé par les spires de la grille suppresseuse. La grille suppresseuse doit renvoyer les électrons issus de l'émission secondaire vers l'anode, mais elle doit avoir un pas lâche pour ne pas refouler trop d'électrons en provenance de la cathode. L'effet de la grille est plus important à proximité des spires et plus faible entre les spires. L'amplification de la lampe varie ainsi selon la position de chaque électron. La fonction de transfert courbe produit surtout des harmoniques paires qui peuvent être éliminées par un montage symmétrique (push pull).

Si la grille de controle ne peut pas devenir positive, on arrive à une puissance de 9W dans un ampli push pull. Si la tension de la grille de controle peut devenir positive, il faut prévoir un étage de commande supplémentaire pour pouvoir fournir le courant nécessaire (la grille positive agit comme une diode). Si la lampe peut fonctionner en classe A2 on peut ajouter 10W de puissance, ce qui porte la puissance totale de l'étage de puissance à 19W.

Tétrode à faisceaux dirigés

Le troisième graphique est celui de la nouvelle lampe 6L6 (qui n'avait pas encore de nom à l'époque). Les courbes de fonctionnement sont plus droites car les plaques directrices produisent un champ électrique plus uniforme. Le champ électrostatique est identique sur toute sa surface.

Le stétrodes sont conçues pour fonctionner avec un courant anodique plus élevé et les plaques directrices limitent moins le passage des électrons. La résistance interne de la lampe est plus faible et on peut utiliser un transformateur avec une impédance plus basse.

La puissance disponible est de 24W si la grille de controle reste négative, mais ici aussi on peut travailler avec une grille de commande positive si on prévoit un étage d'attaque adapté. On ajoute ainsi une puissance de 36W. Le fonctionnement avec grille de commande positive n'est normalement utilisé qu'avec les amplificateurs de sonorisation où une distorsion plus élevée est acceptable. En filtrant les basses on peut éliminer les harmoniques qui dérangent le plus, les harmoniques d'ordre 3, 5, 7,... Ces harmoniques ont une fréquence à laquelle nos oreilles sont le plus sensibles.

Les graphiques sont issus d'une publication qui faisait la promotion des nouvelles "beam tétrodes". Le tétrodes ont ainsi des courbes plus droites que les pentodes concurrentes où on a exagéré la courbure.

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