Le format B7G (noval à 7 pins) est peu utilisé en Europe continentale. On trouve quelques tubes en Grande Bretagne comme le EH90 utilisé comme descriminateur FM et le ECC91, une double triode utilisée dans les émetteurs basse puissance. Ces deux tubes n'ont pas trouvé d'autres utilisations, le format 7 pins oblige à utiliser une cathode commune dans le ECC91, ce qui limite les possibilités (la combinaison typique préampli-déphaseur cathodyne est par exemple impossible à réaliser). Le format a été plus souvent utilisé aux Etats Unis.

Amplificateur single ended

La puissance qu'un seul EL95 en single ended peut fournir est de 1.5W, trop peu pour arriver à la norme DIN 45 500 qui requiert une puissance de 6W. C'est moins que la puissance qu'un EL84 peut fournir, et on peut se demander pourquoi Philips a fabriqué un tel amplificateur.

Il est probable que Philips a repris un chassis utilisé dans ses tourne disques. C'était le début de la "hifi" grand public et cet amplificateur pouvait être construit à bas prix.

Le réglage du volume contient un loudness (accentuation des basses à faible volume) qui était à la mode à cette époque. Le loudness augmente les basses à bas volume, car les haut parleurs de l'époque étaient assez faibles de ce coté. Augmenter les basses à volume normal n'est pas recommandé, car on arrive très vite aux limites de l'ampli.

Il y a un réglage de tonalité passif entre les deux triodes, suivi d'un réglage de la balance. Si on élimine la tonalité, on peut également éliminer une triode.

Le tube de puissance dans cet amplificateur est vraiment très faible. Ici il faut éliminer le condensateur de 1.5nF en parallèle sur le primaire du transfo, il réduit trop les fréquences élevées. Il y a une contre réaction classique qui va vers la cathode de la triode préamplificatrice. Les deux petits transformateurs sont vraiment minuscules.

La qualité sonore est assez bonne, mais les basses sont faiblardes et l'amortissement est trop faible. Les fréquences élevées sont peu présentes et il faut mettre le réglage des aigues au maximum. La qualité sonore est bonne pour une écoute à bas volume dans la chambre (mon ampli dans ma chambre fait 15W...). La construction est soignée et le ronflement du secteur est à peine perceptible.

Quelques années plus tard Philips produira des amplificateurs avec des transistors (au germanium à l'époque) dont la qualité sonore était moindre, bien que la puissance était plus élevée.

Si la puissance d'un ampli single ended est vraiment très faible, on peut par contre réaliser un ampli push pull de bonne qualité.

Amplificateur push pull

Il y a une erreur dans le circuit: les deux résistance de la triode (montage cathodyne) ont des valeurs différentes, alors que la valeur doit être identique pour avoir la même amplitude dans la branche cathodique et anodique du circuit. Prenez deux résistances de 150kΩ.

Cet amplificateur nécessite un étage préamplificateur: le signal à l'entrée du déphaseur doit avoir une amplitude de 9Veff pour obtenir la puissance maximale de l'ampli. On peut utiliser un demi ECC83 et ajouter une contre réaction du secondaire du transfo à la cathode du tube préamplificateur.

Le second circuit sur la même page du bouquin utilise des tubes ELL80. C'est un tube qui se compose de deux tétrodes à faisceaux dirigés dans le même ballon. Si je mentionne ce circuit ici, c'est que ce tube est devenu très rare. On vend de petits adapteurs où on monte deux EL95 et le tout se place à l'endroit du tube ELL80 défaillant.

On trouve encore de nombreux tubes EL95, tandis que les tubes ELL80 ont été lancés à la fin de la période des tubes, alors qu'on est en train de remplacer les tubes dans les radios et les amplificateurs par des transistors.

Le rendement d'un ELL80 (tétrode) est un peu plus élevé que celui de deux EL95 (pentodes). En pratique on peut remplacer un ELL80 par deux EL95, on adaptera la valeur des résistances cathodique à la haute tension: 180Ω pour une haute tension de 250V, 200 ou 220Ω pour une haute tension de 280V. Les deux EL95 peuvent être remplacés par deux EL90 plus puissants.

Le déphaseur est ici un paraphase, un montage déphaseur qui est moins souvent utilisé.

Amplificateur simplex/stereoplex

A première vue le circuit semble assez classique, avec deux amplificateurs voie gauche et voie droite, qui commandent chacun le haut parleur de fréquences aigues correspondant. Par contre pour le haut parleur des basses nous avons une partie push pull. Deux petits condensateurs de 0.1µF cours-circuitent la composante haute fréquence.

Pour avoir un ampli push pull, il faut déphaser un des deux canaux, c'est effectué par une triode EABC80. En cas de fonctionnement monophasé, on utilise que le canal de gauche pour la source, et le déphaseur est nécessaire, comme dans un amplificateur push pull classique.

J'ai fait des essais avec un tel montage, mais avec des tubes PCL805 qui sont un peu plus puissants que les EL95 utilisés ici. La puissance qu'on obtient est moindre qu'avec un vrai ampli push pull. Cela fonctionne très bien, avec une bonne séparation stéréophonique, tant qu'on n'augmente pas trop le volume. Mon circuit est un peu différent, il n'utilise pas de haut parleur de basses séparé. Le schéma présenté ici a un rendement un peu plus élevé que mon schéma.

Les tubes de puissance doivent nécessairement être polarisés en classe A pour les haut parleurs d'aigues qui sont commandés en single ended.