L'étage déphaseur mullard standard utilise deux triodes pour déphaser le signal. Ce montage est généralement appellé "long tail", paire différentielle ou montage de Schmitt. |
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Mullard utilise ce type d'étage déphaseur car il produit une amplification, ce que par exemple le circuit concertina ne peut pas fournir. Mullard qui était entretemps devenu une filiale de Philips était principalement un fabricant de composants et proposait des schémas d'amplificateurs à réaliser soi-même. Le schéma à gauche est le montage mullard traditionnel avec la partie long tail en cyan. Cliquez sur l'image pour aller à la description de l'ampli qui utilise deux EL34. Ce montage dans cette forme basique n'est plus utilisée dans les amplificateurs modernes. Comme la cathode du tube se trouve à un potentiel plus élevé que la masse, il est possible (dans certains cas) d'éliminer le condensateur de couplage. Cela est possible également avec circuit cathodyne. Chaque condensateur de couplage produit un déphasage qui peut rendre l'amplificateur instable quand on utilise une contre-réaction. Le montage mullard est le circuit déphaseur le plus utilisé dans les amplificateurs circlotron grâce à son swing (déviation) important. Il permet de plus une amplification du signal (qui dépend du rapport de résistances anodiques / résistance cathodique). Le montage est éventuellement précédé d'un cathodyne pour faire un Williamson dans les modèles les plus haut de gamme. Le facteur d'amplification maximum de chaque triode correspond à la moitié de l'amplification d'une seule triode (en montage à cathode commune classique), mais les deux tubes produisent un signal déphasé, donc d'amplitude double. Le montage long tail a été inventé par Alan Blumlein dans les années 1930. C'était un inventeur de génie qui est à la base de la stéréophonie (un type de microphone stéréo porte son nom), qui a travaillé sur la norme de télévision anglaise (qui est devenu la norme CCIR-A) et qui a développé le radar à ondes décimétriques anglais, basé sur le magnétron. A droite le brevet de son montage long tail, un amplificateur qui fait la différence entre deux signaux 14 et 15 (paire différentielle). Dans ce montage une seule sortie est utilisée, tandis que dans les déphaseurs on utilise une entrée et deux sorties. Notez la manière particulière de dessiner la cathode et la grille à cette époque. Différents montages mullard
Un exemple de ce qui ne faut pas faire avec un montage long tail. C'est le cas classique de quelqu'un qui veut réaliser un amplificateur à lampes, lance son ordinateur et dessine un schéma au lieu d'utiliser un schéma qui a fait ses preuves. Le réalisateur de ce schéma a cru bon faire de stabiliser le point de fonctionnement avec des diodes. Mais les diodes ont une résistance dynamique très faible (quand le courant augmente, la tension n'augmente pratiquement pas). C'est comme si les deux cathodes étaient reliées à la masse via un condensateur, cours-circuitant la composante continue. Quel est le résultat? La triode du haut va simplement amplifier le signal à l'entrée, tandis que la triode du bas va amplifier le signal de contre réaction. Cela peut fonctionner avec un ampli en classe A. les deux tubes seront chargés différemment, mais le transformateur va plus ou moins combiner les deux signaux. Il ne faut pas s'attendre à de la hifi. Si l'ampli travaille en classe AB, selon la phase l'ampli va reproduire le signal audio (pentode du haut en conduction), ou ne rien reproduire du tout (pentode du bas en conduction). Et le tout associé à des oscillations parasites lors du passage d'un tube à l'autre... Pour avoir une tension à l'entrée au niveau zéro, il faut alimenter les cathodes via une résistance (ou une source de courant genre fet) commune, branchée à une tension négative. Avec un tripleur de tension de la tension de 6.3V on a assez pour un fet, avec une demi tension d'alimentation négative on a assez pour une résistance cathodique. |
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