Historique de la radio
Quelques exemples de radios
Radio
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Voici quelques exemples de radio à lampes produites juste après la seconde guerre mondiale
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Nous utilisons le même code de couleur dans tous les schémas:
  • vert: signal haute fréquence
  • bleu: signal moyenne fréquence
  • rouge: oscillateur
  • jaune: commande automatique du gain (CAG)
  • violet: partie basse fréquence
On commence à utiliser le changement de fréquence avant la seconde guerre mondiale (un exemple de poste d'avant la seconde guerre mondiale est décrit ici). Pour le changement de fréquence on passe de l'octode à la triode-hexode qui a de meilleures caractéristiques.

Après la seconde guerre mondiale, on ne trouve plus de postes de radio sans superhétérodyne (changement de fréquence). Il y a de plus en plus d'émetteurs, et la sélectivité d'un récepteur direct est trop faible. Pour avoir une sélectivité suffisamment élevée, il faut plus de circuits accordés. Mais il devient très difficile de faire l'accord simultanément sur plus de deux circuits accordés. En plus, la bande passante varie selon la fréquence accordée.

Le système de superhétérodyne utilise un changement de fréquence et tous les circuits accordés (sauf deux: le circuit d'entrée et l'oscillateur local) le sont sur la même fréquence. Le fonctionnement d'un tel système est décrit sur la page de la modulation.

Radio AM française
La première radio présentée ici est un poste français produit juste après la seconde guerre mondiale. Il utilise encore des tubes au soquet "P" (transcontinental) avec des contacts sur le coté, mais pour le reste le poste a déjà toutes les caractéristiques d'un récepteur AM.

C'est un poste qui peut aussi bien fonctionner en alternatif qu'en continu, sous différentes tensions: 110, 130, 220 et 240V. A cette époque tous les réseaux n'avaient pas encore commuté vers l'alternatif. Comme il n'est pas possible d'utiliser un transfo, il faut "faire avec" la tension disponible. Il est surprenant que les tubes peuvent aussi bien travailler sur une tension entre 90 et 200V. Le chauffage des tubes est assuré par un circuit série de 200mA. Quand l'appareil travaille sur une tension plus élevée, le surplus est dissipé par une lampe spéciale R30N, une lampe avec plusieurs filaments qui servent de résistance chutrice. C'est un système moins dangereux que le cordon chauffant utilisé dans les premiers postes.

Le premier tube est une triode-hexode ECH3 lancé en 1939; ce type de tube sera utilisé par la suite dans tous les postes de radio. La triode est l'oscillateur local et transmet le signal de l'hétérodyne local vers la troisième grille de l'hexode. L'hexode est le tube mélangeur. Il recoit le signal d'antenne sur la première grille qui a un pas variable pour permettre le controle automatique du gain. Le signal d'antenne est appliqué sur le téton en haut du tube.

L'avantage d'un tel montage c'est que signal d'antenne est amplifié plus fort en comparaison d'une octode comme le EK1. De plus, la fréquence de l'oscillateur local est plus stable, puisqu'il utilise une triode séparée. Le controle automatique du gain n'influence pas l'oscillateur.

Le tube moyenne fréquence est un ECF1, une triode-pentode. La pentode assure l'amplification moyenne fréquence tandis que la triode est l'étage préamplificateur audio. Le chauffage est ici aussi assuré par une tension de 6.3V et un courant de 0.2A, permettant aussi bien le fonctionnement avec un transfo fournissant 6.3V (circuit parallèle) ou une chaine série 200mA.

Le tube CBL6 est une double diode pour la détection et une pentode de puissance. La tension de chauffage est ici de 44V, toujours avec un courant de 0.2A. La double diode permet à la fois une détection audio et une contre réaction retardée (elle n'agit que quand l'amplitude du signal devient forte). La diode de détection audio est légèrement polarisée positivement (via la résistance cathodique de la pentode) pour éliminer le coude et ainsi permettre de détecter des signaux très faibles. La pentode pouvait fournir une puissance de 3.5W (on ne dit pas avec quel taux de distorsion).

La diode de redressement est une double diode CY2 qui est normalement utilisée comme doubleur de tension, mais ici les deux diodes sont utilisées en parallèle pour diminuer la résistance interne. La tension de chauffage est de 30V avec un courant de 0.2A.

Les postes tout-courants (sans transformateur) ont l'inconvénient que de l'alternatif circule dans le filament. Un ronflement 50Hz est inévitable dans ces appareils. Les tubes qui travaillent avec la tension la plus basse (la triode du ECF1) sont alimentés du coté bas de la chaine (près de la masse), tandis que les tubes moins sensibles (la double diode CY2) sont placés du coté haut de la chaine.

Le circuit est assez sommaire avec une seule gamme d'ondes, pas de découplage entre le circuit de la pentode de puissance et les étages précédents. Il n'y a pas de controle de tonalité.



Radio Schaub non isolée du secteur

Radio Schaub non isolée

Une radio de Schaub (qui n'était pas encore Schaub Lorenz) équipée de 3 lampes, encore moins que l'"american five"!

La radio utilise la configuration triode-heptode bien établie en Europe. pas encore alec le tube ECH81, mais avec le tube ECH71 plus ancien, qui utilise un soquet loctal peu commun. Le tube ECH81 peut également être utilisé comme tube préamplificateur audio avec l'heptode branchée en pentode.

L'étage moyenne fréquence utilise également un ECH71 branché en pentode. La détection s'effectue par une des diodes du EBL71 (pentode de puissance et diode double). La première diode sert pour la détection et la seconde pour le controle automatique du gain via C28.

Le signal audio est envoyé à la triode du second ECH71. La triode est normalement utilisée comme oscillateur et a un gain en courant µ de 15, le signal ens ortie n'est que peu amplifié.

L'étage de puissance est un EBL71 qui est utilisé ici à une puissance relativement faible avec un courant anodique de 24mA (dissipation de 5.8W) alors que le tube peut fournir 44mA avec une dissipation de 11W. On a choisi un courant anodique plus faible pour limiter le ronflement de secteur car les éléctrochimiques de filtrage ont une valeur assez faible de 16 + 16 +8µF. La puissance qui peut être obtenue est faible parcel que le tube préamplificateur n'a pas un gain élevé.

L'alimentation n'est pas isolée du secteur, le transfo ne sert que pour fournir le 6.3V pour les filaments. Il permet également un fonctionnement multi-tensions. Le redressement est simple alternance avec un redresseur au sélénium de 260V 60mA. On voit qu'on a limité les frais de différentes manières..

La polarisation de l'étage de puissance et de la triode préamplificatrice se fait par deux résistances dans l'alimentation. Ce n'est pas le meilleur système car la polarisation dépend de la consommation de la partie radio, qui varie avec le controle automatique du gain. mais ce système permet d'éviter un électrochimique. Il es possible d'ajouter un récepteur FM qui est également alimenté par la radio, ce qui fait se déplacer le point de fonctionnement encore plus.

On peut brancher un pick up sur la radio, la cellule étant aussi connectée au secteur. On a donc construit la radio la meilleure marché possible: seulement 3 lampes, un transformateur très simple, une puissance réduite et un filtrage limite.

Il est possible d'améliorer le fonctionnement du CAG en ne fixant pas la tension de polarisation de la triode audio préamplificatrice à -1.7V, mais en la faisant varier avec la tension du controle automatique du gain via un diviseur de tension (voir image à gauche). La triode qui a un facteur d'amplification assez faible peut être utilisée de cette façon, avec un gain qui passe de 15× (tension de -1.5V) à 8× (tension de -4.5V). Ce n'est pas possible avec un EABC80 ou ECC83 qui ont un µ = 100: les distorsions sont trop importantes.

C'est une correction à ,postériori en dehors de la boucle de contre réaction qui permet une très bonne correction du fading. Une contre réaction doit toujours avoir un signal d'erreur en sortie pour avoir une correction. Ici la correction agit aussi en dehors de la boucle.



Radio bon marché AM Philips
Radio AM Philips
La seconde radio est un modèle fabriqué en 1958 qui devait être le moins cher possible avec un circuit inprimé en carton traité. Pas de transfo, mais des résistances qui réduisent la tension à la valeur correcte. Certaines avaient même un cordon d'alimentation comprenant une résistance, mais cette pratique a été interdite assez rapidement. Les transistors existaient déjà, mais les fabricants préféraient fabriquer des radios à tubes qui étaient plus fiables à l'époque (et les tubes coutaient moins chers que les transistors).

La radio utilise des tubes de la série Ux... (au lieu de Ex...) dont les filaments sont branchés en série (courant de chauffage de 100mA). L'appareil fonctionne en 120 et 220V (avec insertion de résistances). La puissance est moindre en 120V, puisque la tension d'alimentation chûte à 130V environ. Elle est de 180V environ en 220V.

Tout le poste est connecté au réseau. Le transfo de sortie sert également comme self de filtrage (c'est une méthode souvent utilisée chez Philips). Le boitier est en plastique genre formica très mode à cette époque.

Cette radio n'a pas la modulation de fréquence, elle ne peut recevoir que deux gammes d'ondes mais il est possible d'y connecter un tourne disque à cristal.

L'étage haute fréquence se compose d'une triode-heptode UCH81 avec la partie triode comme oscillateur local (hétérodyne). L'heptode reçoit le signal d'antenne sur la première grille et le signal de l'oscillateur sur la troisième grille. On a utilisé d'autres combinaisons de tubes, mais c'est cette combinaison qui est la plus efficace.

Le tube UF89 est l'amplificateur moyenne fréquence. C'est un tube qui a un gain important et est également utilisé pour le controle du gain (CAG). Quand la tension de grille est plus négative (jusqu'à -20V) l'amplification du tube est moindre et cela produit la correction.

La détection se fait par une double diode UBC81 dont on n'utilise qu'une diode. La triode sert pour l'amplification basse fréquence.

Le tube de puissance audio est un UL84 qui peut fournir une puissance de 4.5W (une puissance qui était suffisante dans les années 1960). On utilise encore ce tube dans certans amplificateurs hifi (montage push pull).

Ce type de radio est encore très fréquent et fonctionne souvent très bien, mais il n'y a pratiquement plus d'émetteurs en ondes moyennes. De plus, il y a maintenant énormément de parasites sur cette bande, causés par des interférences (GSM, réseau WiFi, bluetooth, magnétron, téléphone dect,...)

Pour pouvoir utiliser la radio, les amateurs montent un petit récepteur bluetooth dans la radio, alimenté via la tension de 6.3V redressée. Après filtrage on obtient environ 8.5V, la tension est stabilisée par un 7805. Il n'est pas nécessaire de fournir une alimentation USB de 5V. Ce système ne fonctionne qu'avec les postes avec transfo qui fournit une tension de chauffage de 6.3V (tubes de la série "E").

La bande AM est rapidement encombrée, surtout dans certains pays où la densité de la population est élevée (Bénélux) et où on trouve de nombreux émetteurs américains pour les forces armées et pour faire de la propagande vers les pays communistes (Allemagne). C'est dans ces pays que la bande FM est utilisée. Elle nécessite des postes de radio adaptés, mais la qualité sonore est bien meilleure (dynamique et bande passante plus étandue). En France, on continue a utiliser la modulation d'amplitude en "grandes ondes" et "petites ondes".

Après la guerre, certains fabricants, même européens vont encore utiliser une heptode pour le changement de fréquence, comme la radio Schaub Koralle.

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