Historique de la radio
Exemples de l'entre deux guerres
Radio
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Voici quelques exemples de radio à lampes d'avant la seconde guerre mondiale. On utilise déjà le changement de fréquence qui permet une meilleure sélectivité.
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Nous utilisons le même code de couleur dans tous les schémas:

  • vert: signal haute fréquence
  • bleu: signal moyenne fréquence
  • rouge: oscillateur
  • jaune: commande automatique du gain (CAG)
  • violet: partie basse fréquence

All American Five
Le montage superhétérodyne (avec changement de fréquence) permet de modifier la fréquence du signal de l'émetteur vers une fréquence plus basse (gain plus élevé des tubes) et fixe (simplicité des circuits accordés). Bien que système a de nombreux avantages, il n'était pas utilisé dans tous les récepteurs car il nécessitait un tube supplémentaire (oscillateur). Mais on se rendra vite compte qu'il permet d'économiser des circuits accordés et d'éliminer un ou deux étages haute fréquence.

Le récepteur superhétérodyne utilise un oscillateur local et un tube mélangeur. Les étages moyenne fréquence (ou fréquence intermédiaire) ne doivent plus être accordés qu'une seule fois en usine.

La fréquence intermédiaire des premiers récepteurs est de 110kHz, plus basse que la fréquencer qui sera utilisée plus tard.

All American Five
Ces appareils produits après la grande dépression des années 1930 doivent être aussi simple que possible: pas de transfo d'alimentation et le nombre minimal de tubes. Aux Etats Unis, on n'utilise que les ondes moyennes ("petites ondes" en France), les ondes longues ("grandes ondes") ne sont pas utilisées.

Le premier tube est un tube hétérodyne et le signal d'antenne est appliqué à la troisième grille. La seconde grille qui est une grille écran limite le passage de la fréquence de l'oscillateur à l'antenne. Ce tube n'a pas de grille suppresseuse, qui n'est pas nécessaire avec les signaux de faible amplitude (la grille suppresseuse réduit le coude de la tétrode). De plus la tension d'alimentation de 110V continu ne produit qu'une faible émission secondaire.

Le second tube est une pentode moyenne fréquence, suivi d'une diode-triode qui assure la détection et l'amplification du signal basse fréquence. Le controle automatique du volume agit sur les deux tubes radio.

Le tube de puissance audio est une tétrode à flux dirigé, bien que le schéma montre une pentode. Seul une tétrode à flux dirigé peut produire un courant andodique suffisant avec une tension d'alimentation d'environ 100V. Le tube fournit une puissance de 2W avec un taux de distortion de 10%.

Le schéma est utilisé dans de nombreuses radios mais avec de petites variantes selon les composants disponibles. Les postes étaient fabriqués localement.

Ce genre d'appareil est appellé "widowmaker" à cause du chassis qui est relié au secteur car il n'y a pas de transfo d'alimentation. Plus tard, les téléviseurs seront également reliés directement au secteur. En Europe, la tension d'alimentation est de 220V, tandis qu'elle est de 115V aux Etats Unis (la tension est quatre fois plus dangereuse en Europe).

On utilise une chaine série pour le chauffage des cathodes. Le code américain RETMA indique la tension de chauffage approximative (premier nombre). 12 + 12 + 12 + 50 + 35: en effet, cela correspond environ à la tension d'alimentation aux Etats Unis. En Europe on a la série "U" pour les radios et la série "P" pour les téléviseurs.

Ci-dessous le premier étage d'une radio "all american five". Le signal d'antenne arrive via un teton sur le dessus du tube (T.C. = top cap) pour réduire les interférences avec la fréquence de l'oscillateur local.


RCA model BP10
RCA Model BP-10
Une radio portative américaine lancée juste avant la seconde guerre mondiale. Il s'agit d'une des premières radios qui utiliseent les tubes miniatures au format noval-7, permettant de rendre la radio plus petite. La radio était également utilisée en France pendant la seconde guerre mondiale: les américains ont parachuté des postes de radio dans les régions controlées par les maquisards, leur permettant ainsi d'écouter la BBC qui envoyait des informations et des ordres sous la forme de messages codés: "Les sanglots longs des violons..."

La radio est comparable aux radios "All American Five", mais avec des tubes à chauffage direct pour réduire la consommation. Il y a 4 tubes car une diode de redressement n'est pas nécessaire. Le premier étage est un oscillateur-mélangeur avec les grilles 1 et 2 qui forment le circuit oscillant. Le signal d'antenne est appliqué à la grille 3. Ce type de radio avait tendance à émettre le signal de l'oscillateur local, ce que les gens de la gestapo ont utilisé pour localiser les récepteurs.

L'étage moyenne fréquence est une pentode, la détection se fait dans le tube suivant. Le signal audio est amplifié par la première pentode et puis par la pentode de puissance qui permet une puissance audio de 120mW. La batterie haute tension (67.5V) tenait le coup environ 100 heures, mais la batterie de chauffage devait être remplacée au bout de 15h environ. Il est vrai que le poste était utilisé le moins possible, pour éviter d'être localisé par les allemands qui patrouillaient dans les rues.


Philips 520A (1935)

Controle automatique du gain

Philips 520A
Alors que les pays environnants utilisent encore des radios sans changement de fréquence, Philips vend déjà des récepteurs superhétérodyne en 1935. Le fonctionnement d'un tel système est décrit sur la page de la modulation. L'étage mélangeur est décrit ici.

Cette radio utilise un AK1 comme premier étage. Il s'agit d'une octode, un tube avec 8 électrodes actives qui fonctionne à la fois comme oscillateur et comme malangeur. En comparaison du tube américain "pentagrid converter", le tube européen a une grille supplémentaire (grille suppresseuse).

Le tube suivant est un AF2, une pentode pour usage général. Il n'y a rien de particulier ici. La détection est assurée par un AB1, la diode fournit également le signal CAV (controle automatique du volume) qui agit sur les deux tubes radio. Plus tard la diode sera intégrée à la dernière pentode moyenne fréquence ou à la première triode basse fréquence pour économiser un tube.

Pour l'amplification basse fréquence, le poste utilise deux pentodes, une pentode préamplificatrice E446 et une pentode de puissance E443. La radio avait un tube compatible, une pentode PP4101 de Tungsram.

La pentode de puissance a un chauffage direct (pas de cathode), c'est le seul moyen d'obtenir une émission d'électrons suffisante à l'époque. La photo à droite montre la cathode (filament) qui est chauffée. Comme le filament qui sert de cathode est alimenté en alternatif, il y a toujours un léger ronflement présent dans le haut parleur, indépendamment du volume.

La forme des tubes est vraiment ancienne. Les tubes ont une base en bakélite avec des contacts sur le coté (soquet dit "transcontinental"). Il n'y a pas encore de standardisation des dénominations des tubes, bien qu'on retrouve une première tentative : A indique la tension de chauffage (4V), K, F et B indiquent la fonction du tube. Après la seconde guerre mondiale, on ajoutera une lettre supplémentaire pour indiquer le type de socquet: EL41, EL84,...

On ne fabrique plus de radios à réception directe après la seconde guerre mondiale. Le nombre d'émetteurs devient si grand, qu'une sélectivité accrue est nécessaire. Celle ci ne peut être obtenue qu'en augmentant le nombre de circuit accordés, rendant les récepteurs directs difficiles à utiliser.

L'heptode et l'octode seront remplacés par une triode-heptode ECH35 et puis ECH81, avec la triode comme oscillateur et l'heptode pour le changement de fréquence. Ces récepteurs de radio à lampes d'après la seconde guerre mondiale sont décrits ici.

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