Historique de la radio
Walkie talkie SCR-536
Radio

Le SCR-536 est un des émetteurs-récepteurs les plus connus, on le retrouve dans de nombreux films de la seconde guerre mondiale.
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Le SCR-536 a été développé par les américains pour la communication entre différentes unités au combat. C'est un modèle assez élémentaire dont la portée est limitée à 1.5km (dans le meilleur des cas, la portée est de 3km en mer ou en cas de visibilité directe).

La modulation du signal est en amplitude, c'était le système qui pouvait être réalisé le plus simplement possible. Les fréquences utilisées allaient de 3.5 à 6MHz. le changement de fréquence pouvait être fait par échange des cristaux et de certains circuits accordés. L'émetteur et le récepteur travaillent sur la même fréquence.

Le walkie talkie utilisait 5 tubes à chauffage direct. Une batterie "A" servait à la tension de chauffage (1.5V) tandis qu'une batterie "B" de 103V fournissait la haute tension. L'appareil était conçu pour fonctionner en permanence pendant 24 heures, après cela il fallait remplacer les piles.

L'avantage de la modulation d'amplitude, c'est que plusieurs émetteurs pouvaient fonctionner simultanément sur une même fréquence et restaient intelligibles. En FM, c'est le signal le plus puissant qui bloque les autres émetteurs. Par contre, la modulation en amplitude est sensible aux brouillage et aux parasites.

Les mêmes composants sont utilisés en émission et en réception. Le walkie talkie est équipé d'un seul bouton poussoir pour passer en émission, ce bouton commute différents circuits. La mise en route se fait en tirant complètement l'antenne. Nous décrivons d'abord le récepteur.


Les couleurs utilisées sont les mêmes pour tous les récepteurs:
  • vert: radiofréquence
  • bleu: fréquence intermédiaire
  • rouge: hétérodyne
  • jaune: cantrole automatique du gain
  • violet; audio fréquence

Fonctionnement en récepteur

Nous avons d'abord une pentode amplificatrice RF. Le condensateur C7 permet l'acoord de l'antenne et le self L2 permet l'accord RF. Tous les réglages sont effectués en usine et le changement de fréquence se fait en remplaçant certains circuits accordés.

Le tube oscillateur-mélangeur est une heptode, c'est une configuration souvent utilisée car elle évite d'avoir une triode oscillatrice séparée. Le signal d'antenne est appliqué à la troisième grille, tandis que le signal de l'oscillateur arrive sur la grille 1. Le signal de l'oscillateur local est suffisamment puissant pour rendre la grille positive pendant les pics positifs. Par l'effet de diode de la grille il se développe ainsi une composante continue négative qui est utilisée pour la polarisation de la pentode de puissance basse fréquence.

Les deux grilles écrans servent d'anode pour le circuit oscillant qui utilise un cristal M1. La fréquence du cristal est de 455kHz plus élevée que celle du cristal d'émission puisque la moyenne fréquence est à 455kHz. T1 et T2 sont deux circuits accordés sur la fréquence intermédiaire.

Nous avons ensuite une pentode moyenne fréquence. La détection du signal se fait par la diode du 4° tube, qui est une pentode préamplificatrice audio. La diode fournit également le signal de controle automatique du volume.

Le tube de puissance est également une pentode. Le circuit anodique se compose d'une self. Comme écouteur, on peut tout aussi bien utiliser un cristal ou un écouteur dynamique (avec petit transformateur d'adaptation de l'impédance). C'est pour permettre les deux types d'écouteurs qu'une self est utilisée à la place d'un transfo. Les premiers appareils étaient équippés d'un écouteur cristal, puis on est passé à l'écouteur dynamique. L'appareil n'a pas de bouton de volume.

En réception, seul la moitié du filament des pentodes VT174 est utilisé (X est alimenté en permanence, Y est alimenté en émission et Z est alimenté en réception), cela permet de réduire la consommation en réception. Grace aux cathodes à chauffage direct, la température d'émission est atteinte en une seconde. Le tube VT174 est comparable au DL92 utilisé en Europe dans les premières radios portables après la guerre. Le DL92 sera rapidement remplacé par le DL94 et puis DL96, et puis les premiers transistors feront leur apparition.

Fonctionnement en émetteur

Le tube mélangeur est utilisé en oscillateur simple, la fréquence du cristal M2 est de 455kHz inférieure à celle du cristal M1. Plusieurs composants utilisés en récention restent dans le circuit, mais ne sont pas utilisés.

Le signal va ensuite à la première pentode, qui est ici utilisée en pentode de puissance.

Le préamplificateur audio est maintenant utilisé pour amplifier le signal du microphone.

Le tube de puissance audio est utilisé en modulateur, il fait varier la tension d'alimentation du tube émetteur, réalisant ainsi une modulation élémentaire, suffisante pour la parole. Une partie du signal audio est envoyé à l'écouteur (controle de fonctionnement "sidetone" qu'on retrouve également dans les téléphones normaux).

On voit donc qu'on peut réaliser un circuit émetteur AM très simple. Quand nous étions jeunes, ce n'était pas difficile de réaliser un petit émetteur de radio. Chaque fois que je donne des cours d'électronique, le but final est de réaliser un petit émetteur de radio (avec des transistors, évidemment). Les étudiants apprennent ainsi tout ce qu'ils n'ont pas appris à l'école.

Ce type de walkie talkie était assez rudimentaire mais il était suffisant pour les communications à courte distance (les allemands n'avaient pas ce type d'appareils). L'appareil pesait 2.3kg avec ses piles et était donc aisément transportable.

Le SCR-300 dont le développement a duré plus longtemps travaillait en FM et avait une portée de 4.8km. La qualité sonore était meilleure, mais l'émetteur-récepteur devait être porté sur le dos (poids: 15kg avec les batteries). C'était un second soldat qui utilisait l'émetteur-récepteur.

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